En l’espace de deux jours: 230 harraga algériens interceptés au large des côtes espagnoles

Houari Barti, Le Quotidien d’Oran, 4 janvier 2019

La ruée des harraga algériens vers les côtes espagnoles a connu un nouveau pic en ce début d’année 2020, après celui enregistré au cours des dernières fêtes de Noël, avec l’arrivée au cours des journées des 1er et 2 janvier de 230 migrants clandestins, «présumés algériens», à bord de 17 embarcations, tous interceptés par les bateaux de la Guardia Civil et du Salvamento Maritimo aux environs de Cabo de Palos et au sud du port de Carthagène.

Selon des chiffres actualisés communiqués, hier, par la Délégation du Gouvernement de Murcie au sud-est de l’Espagne, repris par les médias espagnols, «parmi les 230 migrants interceptés durant les dernières 48 heures, il y a 202 hommes, 13 femmes et 15 mineurs, dont 03 bébés. La même source explique que ce sont les patrouilleurs de la Guardia Civil qui ont activé les opérations de sauvetage dès la première détection du Système intégré de vigilance extérieur (SIVE), dont l’alerte a été donnée le 1er janvier à 5h15.

Tout au long de cette journée du 1er janvier, est-il précisé, cinq embarcations transportant 82 immigrants ont été arraisonnés avant d’être amenées sur la côte. Le 2 janvier, «six autres bateaux ont été détectés, avec 79 immigrants à bord. Tous, comme ceux de la veille, ont été remorqués jusqu’au port de Cartagena depuis les environs de Cabo de Palos et pris en charge par une équipe de premiers secours de la Croix-Rouge », ajoute la même source. Dans la nuit du 2 au 3 janvier, six autres embarcations avec à leur bord 69 migrants sont interceptées et transférées vers la terre ferme dans les patrouilleurs de la Guardia Civil et du Salvamento Maritimo. Une de ces embarcations à la dérive a été localisée par un hélicoptère à 54 miles à l’est du Mont des Cendres. Après les examens d’usage, ils ont été mis à la disposition de la police nationale pour compléter les procédures de leur placement temporaire et de leur expulsion ultérieure, a-t-on par ailleurs indiqué.

Il est à noter à ce propos que la loi sur les étrangers en Espagne stipule que ces étrangers doivent être présentés devant un juge chargé d’ordonner leur admission dans un centre d’internement pour étrangers (CIE) et de prendre un arrêté d’expulsion pour entrée irrégulière. Dans la province, le seul CIE se trouve à Sangonera (Murcie) et il est pratiquement débordé, selon les organisations humanitaires qui travaillent habituellement avec les détenus.

Par ailleurs, et quasiment au même moment du côté de la rive sud de la Méditerranée, trois tentatives d’émigration clandestine ont été mises en échec sur le littoral-est de la wilaya de Mostaganem, avec l’arrestation de 36 personnes, selon des sources sécuritaires. Les unités flottantes de garde-côtes algériens ont, en effet, réussi aux premières heures du nouvel an à mettre en échec deux tentatives d’émigration clandestine à 10 et 12 miles marins (18 et 22 km) au nord de la plage de Mers El Hadjadj (45 km à l’est de Mostaganem). Le premier groupe composé de 10 personnes dont une femme âgée de 23 ans originaires des wilayas de Mostaganem, Relizane, Oran et Sétif a été acheminé vers le port commercial pour recevoir les premiers soins et le remettre ensuite aux services de sûreté compétents.

Le deuxième groupe composé de 17 personnes dont deux mineurs et une femme, tous originaires de la wilaya de Mostaganem, a été remis aux mêmes services pour les procédures judiciaires en vigueur dans de tels cas. Aussi, les policiers ont réussi à déjouer un plan d’émigration clandestine et arrêté neuf personnes à l’est du port commercial de Mostaganem. Ce troisième groupe a été arrêté sur la façade maritime-est de la ville de Mostaganem en possession de matériels de navigation dont des gilets de sauvetage, en plus de sacs à dos, de vêtements et de denrées alimentaires, a-t-on fait savoir. Les personnes arrêtées devront être déférées devant la justice ultérieurement pour tentative d’émigration clandestine.