Les grands chantiers du Panel
Mohamed Kebci, Le Soir d’Algérie, 1 septembre 2019
L’instance de médiation et de dialogue se penche, parallèlement à ses rencontres avec les chefs de partis, divers acteurs et organisations de la société civile et activistes du mouvement populaire du 22 février écoulé, sur deux projets de textes à même de conférer régularité et transparence aux prochaines élections, notamment celle présidentielle à laquelle le pouvoir tient au plus vite.
M. Kebci – Alger (Le soir) – Il s’agit du projet portant haute instance indépendante d’organisation des élections et du projet portant révision de la loi portant code électoral. Deux textes abordés, hier samedi, à l’occasion d’une rencontre-bilan du panel que coordonne Karim Younès.
Selon Pr Adda Bounedjar, un des membres du panel, l’instance d’organisation et de supervision «ne sera rattachée à aucune partie» par souci de «transparence et d’équité» alors que l’un des amendements proposés concernant la loi portant code électoral consiste à «retirer le pouvoir exécutif du processus électoral». «Les ministères de l’intérieur, de la justice et celui des affaires étrangères seront, désormais, exclus du processus électoral.»
Un «double défi», selon l’ancien sénateur du tiers présidentiel, Bouzid Lazhari, à valeur de «preuve tangible quant à notre vision sincère et transparente». Et de soutenir dans la foulée, que «ni les walis ni les chefs de daïra, ni les ambassades et les consulats n’auront de rôle dans les prochaines élections comme ne cesse de le réclamer le peuple». Lazhari promettra une loi portant un régime électoral à la «hauteur des aspirations des Algériens».
Autre amendement proposé à cette loi portant régime électoral, le dépôt du dossier de candidature à l’élection présidentielle qui se fera auprès de la future instance indépendante d’organisation et de supervision des élections. Ce qui ne fera que conférer, explique Lazhari, «davantage de transparence au scrutin», se référant à l’une des doléances du mouvement populaire ayant trait à la «régularité des élections et la lutte contre la corruption». Une haute instance qui se verra attribuer pas moins de «18 prérogatives dont notamment la constitution du fichier électoral, de la carte électorale, la surveillance du scrutin, et ce, jusqu’à la proclamation des résultats», soutient Dr Bounedjar qui précise que ces amendements concernent juste la partie élection présidentielle de ladite loi portant régime électoral. Ceci dit, l’instance de médiation et de dialogue a eu à organiser une multitude de rencontres avec, d’abord, des figures de la glorieuse guerre de libération nationale, avec près de 300 organisations de la société civile et des débats auxquels ont pris part près de 3 000 personnes.
Se défendant d’avoir une quelconque feuille de route préétablie, le panel dit arriver au bout de ces nombreuses rencontres, à la «nécessité d’un consensus national» avec l’impératif de recouvrer au plus vite la légitimité à la plus haute instance du pays, la présidence de la république. Ce qui ne saurait se matérialiser qu’à travers une élection présidentielle à organiser dans les «meilleurs délais possibles». Une élection qui dicte, par ailleurs, de «rétablir la confiance perdue entre le peuple et le pouvoir» via des «mesures d’apaisement dont notamment un «exécutif qui n’aura qu’à gérer les affaires courantes du pays dans l’attente de l’élection d’un nouveau président de la république.
A noter que l’instance de médiation et de dialogue poursuit ses concertations et ses contacts avec une rencontre, hier dans l’après-midi, avec des cadres issus de 35 wilayas du pays. elle devra rencontrer, par ailleurs, demain lundi, trois chefs de partis.
M. K.