Il a encensé le Panel de dialogue : Gaïd Salah hausse le ton contre les défenseurs de la transition politique

Abdelghani Aichoun El Watan, 27 août 2019

Le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), Ahmed Gaïd Salah, a réitéré, hier, dans un discours prononcé à l’occasion d’une visite à la 2e Région militaire, son appel pour la tenue de l’élection présidentielle «dans les plus brefs délais».

Il a même ajouté que «la logique impose que la préparation de cette élection commence dans les semaines à venir». Il appelle ainsi à «accélérer le processus d’installation de l’instance nationale indépendante pour la préparation, l’organisation et la surveillance de l’élection présidentielle», qui, d’après lui, «représente une garantie essentielle pour surpasser la situation actuelle».

A cet effet, tout en saluant «les efforts patriotiques et sincères consentis par l’instance nationale de la médiation et du dialogue», le vice-ministre de la Défense nationale a critiqué une nouvelle fois les tenants de la «transition». Dans le même ordre d’idées, il a aussi rejeté l’«agenda préétabli» que certains veulent «imposer» au futur Président.

Le chef d’état-major de l’ANP a une nouvelle fois plaidé pour la tenue d’une élection présidentielle le plus tôt possible. A cet effet, dans ce nouveau discours prononcé à Oran, il a renouvelé son attachement à la «légitimité constitutionnelle», à travers, comme il l’a précisé, «l’organisation d’une élection présidentielle transparente dans les plus brefs délais».

L’objectif de cette démarche étant, ajoute-t-il, «d’éviter toutes les phases de transition dont les conséquences sont périlleuses, clamées par certaines parties qui n’ont d’autre objectif que l’aboutissement de leurs intérêts étroits et ceux de leurs maîtres».

Des parties, a-t-il lancé sans les nommer, «qui commencent à être démasquées, et nous avons des informations confirmées de leur implication, et que nous dévoilerons au moment opportun». Une «approche», a jugé Ahmed Gaïd Salah, qui «jouit de l’appui de la majorité des composantes du peuple algérien, comme étant le moyen le plus adéquat à même de préserver les intérêts suprêmes de la nation».

C’est dans ce sens que le chef d’état-major de l’ANP a «salué les efforts patriotiques et sincères consentis par l’instance nationale de médiation et de dialogue» et valorisé «les résultats encourageants réalisés en si peu de temps».

A partir de là, le chef d’état-major de l’ANP a réitéré son appel «aux enfants loyaux et sincères, mus par les bonnes intentions, et jaloux de l’Algérie, à unir leurs forces tel un seul homme et répondre à l’appel de la patrie sans plus tarder, pour contribuer à l’enrichissement de ce dialogue national, de manière à garantir l’organisation de l’élection présidentielle dans les plus brefs délais, dans un climat de transparence, d’honnêteté et de respect de la volonté populaire dans l’élection d’un président de la République au service de son pays et de son peuple avec fidélité et abnégation, qui jouira de toutes les prérogatives pour concrétiser les aspirations du peuple, qui mènera notre pays vers l’avenir escompté».

Et comme pour dire que la situation urge, AGS préconise que la préparation de l’élection doit intervenir dans les semaines à venir. «La logique impose que la préparation de cette élection commence dans les semaines à venir parce que le temps n’est pas de notre côté, comme nous l’avons souligné à maintes reprises, et parce que tout ce que nous avançons est basé sur des informations avérées et des données fiables qui confirment toutes que c’est le choix le plus sûr et le plus adéquat pour sortir de la crise actuelle».

Dans le même ordre d’idées, le chef d’état-major a souligné «l’impératif d’accélérer le processus d’installation de l’instance nationale indépendante pour la préparation, l’organisation et la surveillance de l’élection présidentielle, qui représente une garantie essentielle pour surpasser la situation actuelle».

Néanmoins, a déclaré le vice-ministre de la Défense nationale, «quelques voix fourbes dont les intentions malveillantes sont bien connues, ayant vendu leur âme pour servir les intérêts de la bande et ceux de leurs maîtres, œuvrent par tous les moyens possibles pour entraver le travail de l’instance nationale de la médiation et du dialogue».

Même si celui-ci n’a cité personne, il est clair qu’il vise tous ceux qui ne veulent pas adhérer à la démarche du panel : «Ils tentent notamment d’imposer des conditions irréalisables et des exigences rejetées dans leur totalité, en faisant la promotion de l’idée de la négociation au lieu du dialogue et de la désignation plutôt que l’élection, usant de manœuvres flagrantes en portant l’attention sur des questions marginales, sans aucun intérêt.»

Et d’ajouter : «Outre la tentative de diffuser des idées sombres qui condamnent le futur Président et lui imposent des agendas préétablis, et c’est là une pratique inacceptable, car incompatible avec les dispositions de la Constitution qui est claire dans ce domaine, et limitent les prérogatives du Président élu en dépit du fait que suite à son élection, il aura obtenu la légitimité des urnes et jouira de la confiance du peuple qui l’a choisi sur la base d’un programme défini.»

Une déclaration qui peut être interprétée comme un désaveu à l’idée même d’un «mandat de transition» exprimée par Karim Younès, coordinateur du panel, et défendue par certains chefs de parti, à l’instar de Ali Benflis, président de Talaie El Hourriyet.

En d’autres termes, AGS ne veut pas aller au-delà de l’installation de la commission d’organisation des élections. Pas de transition ni de mandat de transition pour le futur Président.