Première réunion du panel composé de 11 personnalités : Installation d’un comité de sages et des commissions de travail

Nabila Amir, El Watan, 05 août 2019

L’instance nationale de dialogue et de médiation a pu tenir, hier, sa première réunion de travail avec tous les membres, y compris les nouveaux qui ont rejoint, jeudi dernier, cet espace. Ils étaient au total 11 personnalités issues de divers horizons. Installé le 25 juillet dernier, ce panel, composé initialement de six personnalités, a connu une cascade de démissions et a subi des critiques et une forte pression.

Jeudi, les membres du panel ont rejeté la démission de son coordinateur, Karim Younès, mais n’ont pu retenir Azeddine Benaïssa qui a décidé de se retirer du panel, parce qu’il ne peut plus supporter «la forte pression» qui entoure le travail de l’équipe dirigée par Karim Younès.

Hier, pour sa première réunion, l’instance a mis sur pied plusieurs commissions de travail : politique, communication, information, étude et analyse… Leurs missions et leurs membres ont été désignés. La commission politique est composée de Karim Younès, Bensaid Mokhtar, de la Ligue algérienne des droits de l’homme, et Amar Belhimer, journaliste et écrivain. Berkani Bekkat, président de l’Ordre des médecins, et Abderrazak Guessoum, président de l’association des Oulémas, devaient intégrer l’instance, leurs noms figuraient d’ailleurs sur la liste des participants à cette réunion, mais ils étaient absents à ce rendez-vous.

Guessoum a vite fait de réagir en démentant avoir intégré le panel. «L’association des Oulémas considère, certes, que le dialogue est la meilleure voie pour sortir de la crise. Mais la réussite du dialogue et la concrétisation des aspirations des Algériens sont liées à la mise en place d’un climat favorable à sa réussite», explique-t-il dans un communiqué rendu public. Karkadane Djamel, Hadda Hazam, Merkache Yacine siègent dans la commission information et communication. Figurent également dans les autres commissions, Fatiha Benabbou, constitutionnaliste, maître Fatma Zohra Benbraham, Lazhari Bouzidi et Abdelwahab Bendjelloul.

Par ailleurs, un «comité de sages» a également été institué. Il se compose de personnalités et d’experts ayant accepté de rejoindre l’instance. Mais cette dernière n’a pas dévoilé les noms des membres de ce comité. Interrogé sur sa composante, Karim Younès explique que les noms n’ont pas encore été arrêtés, toutefois, le comité des sages reste ouvert à toutes les personnes, qu’elles soient membres ou non du panel. «Un grand nombre de personnalités ont émis le vœu d’incorporer notre structure, donc nous avons pensé à instaurer ce comité qui reste ouvert à toutes les personnes qui veulent apporter leur contribution via des conseils ou pour donner leur avis ou faire des propositions», nous a-t-il précisé.
Dans un communiqué rendu public, cette instance a fait savoir qu’elle «valorise toutes les initiatives précédant le dialogue, leurs plateformes et leurs propositions de sortie de crise».

Ces dernières «constitueront des documents de travail qui seront utilisés pour l’élaboration» des propositions qui «seront soumises à la conférence nationale qui sera organisée à la fin des consultations».

L’instance annonce avoir décidé d’entamer «immédiatement» l’organisation des consultations de dialogue avec la classe politique, les personnalités nationales et la société civile. Au menu des discussions : les modalités de l’organisation du dialogue. «Nous allons rassembler les propositions des uns et des autres. A partir des échanges, nous pourrons proposer un calendrier qui nous mènera vers le dialogue. Nous n’avons pas abandonné les demandes concernant les préalables. Nous continuerons de défendre l’application des mesures d’apaisement», note un membre du panel.