23 personnalistés invitées a rejoindre la commission : Dialogue : Le pari difficile du panel

Madjid Makedhi, El Watan, 29 juillet 2019

Le panel des personnalités chargé de mener la mission de dialogue et de médiation veut avoir une large représentativité. Ayant déjà essuyé des critiques sur sa composante et la manière de sa constitution, l’instance présidée par l’ancien président de l’APN, Karim Younès, vient d’inviter 23 autres acteurs, dont certains jouissent d’une estime au sein de la société, pour rejoindre la commission baptisée «Instance nationale de dialogue et de médiation».

Réunis hier à Alger, les membres du panel qui inaugurent ainsi leur mission, qualifiée par tout le monde de difficile, lancent une invitation à tous ceux qui ont été cités «pour répondre à l’appel de la patrie». En effet, en plus de l’intégration d’un septième membre du panel, en l’occurrence Mohamed Yacine Boukhenifar, présenté comme «un jeune représentant le mouvement populaire», la commission appelle aussi la moudjahida et héroïne de la Bataille d’Alger, Djamila Bouhired, les anciens chefs de gouvernement, Mouloud Hamrouche, Mokdad Sifi et Ahmed Benbitour, l’ancien candidat à la présidentielle de 1999, Ahmed Taleb Ibrahimi, et à l’ex-ministre de la Communication, Abdelaziz Rahabi, à les rejoindre.

Dans la liste, figurent aussi les noms des avocats Mokrane Aït Larbi et Mustapha Bouchachi, de la sœur de Larbi Ben M’hidi, Drifa Ben M’hidi, de Rachid Benyellès, des syndicalistes Messaoud Boudiba et Lyes Merabet, et du président de l’association des Oulémas, Abderrazak Guessoum… Quelle sera la réaction des personnalités citées ? Accepteront-elles l’invitation ? On n’en sait rien pour l’instant. Outre cet appel, le panel a rendu public un deuxième communiqué dans lequel il définit les contours de sa démarche.

Une conférence nationale

Présentant la commission comme étant «une structure non gouvernementale qui n’est pas basée sur l’exclusion», le panel, selon le communiqué présente les grands axes de son travail, dont «l’agenda définitif sera fixé dans les prochains jours». Selon le communiqué, cette mission sera conclue par la tenue d’une Conférence nationale qui devra adopter la feuille de route proposée pour permettre au pays de sortir de la crise actuelle. Sans faire référence à la présidentielle, le panel précise que le but du dialogue projeté «est de prendre contact avec la classe politique, les personnalités nationales, les dynamiques de la société civile et des jeunes du mouvement populaire en vue d’avoir une définition précise de la voie de sortie de crise». «Une fois les réunions de dialogue achevées, la commission élaborera une première mouture des propositions faites, avec la possibilité de réunir les points de convergence et les points de divergence. La commission élaborera, par la suite, une mouture finale qui sera proposée pour adoption dans le cadre d’une Conférence nationale à laquelle seront conviés tous les participants à ce dialogue», explique-t-on dans ce communiqué. Le document adopté, ajoute-t-on, «sera contraignant pour les autorités et il sera soumis à la Présidence pour le traduire en texte de loi».