Collectif de la société civile : Élargissement des consultations politiques
Hocine Lamriben, El Watan, 28 juillet 2019
Le Collectif de la société civile a engagé des consultations avec les partis de l’opposition dans l’espoir d’organiser une conférence de concertation autour des différentes propositions de sortie de crise, selon Saïd Salhi, vice-président de la LADDH et membre actif du Collectif de la société civile. «On a dégagé une délégation qui a commencé à faire le tour des partis politiques.
On a rencontré une dizaine de chefs de parti de tous bords, avec l’idée d’aller vers une conférence d’échange et de concertation autour des différentes propositions» de sortie de crise, a souligné Saïd Salhi, joint hier par téléphone. «Globalement, les partis ont accueilli favorablement l’idée. Mais il faut encore travailler sur le contenu, l’agenda et, surtout, les points de divergence», a-t-il précisé, assurant que le collectif n’a pas encore arrêté une date pour la tenue de ladite conférence.
L’un des objectifs de la réunion du 15 juin de la société civile consistait à convoquer une «conférence consensuelle», qui va réunir l’ensemble des acteurs de la société civile et des personnalités pour «faire émerger une solution consensuelle» à la crise politique, a-t-il rappelé. Après plus de six mois de mobilisation pacifique, deux tendances «lourdes» se dégagent au sein de la société. «Il y a la tendance qui veut aller vers une élection présidentielle avec quelques garanties et l’autre qui plaide pour un processus constituant. En tant que société civile, on a pensé qu’il y a une opportunité de voir les points de convergence entre ces deux pôles, pour aller vers cette idée d’une conférence», a expliqué notre interlocuteur.
Le Collectif de la société civile, regroupant une soixantaine d’associations et de syndicats autonomes, aspire, selon lui, à «faire émerger un rapport de forces pour peser dans le processus du changement du système de manière pacifique, concertée avec l’ensemble des acteurs».
Le 15 juin dernier, les trois dynamiques de la société civile, regroupant plus de 80 associations, syndicats et collectifs, fédérées autour de la Confédération des syndicats autonomes (CSA), du Forum civique (association sociale) et du Collectif de la société civile (RAJ, LADDH, Sos Disparus, etc.), avaient dévoilé leurs propositions de sortie de crise. Les dynamiques de la société civile avaient plaidé en faveur d’une transition de 6 mois à un an, une instance présidentielle ou une personnalité de consensus national et un gouvernement de compétences nationales.
Par ailleurs, la participation du vice-président de la LADDH aux consultations informelles avec Karim Younès n’a pas été du goût du secrétaire général du Satef, membre du CSA, qui a annoncé le «gel» de son adhésion au sein de la CSA et des dynamiques de la société civile. «En tout cas moi, représentant du syndicat Satef, membre de l’initiative de la société civile, je ne suis ni informé de cette réunion ni des contacts avec ces représentants du pouvoir et ni informé aussi des réunions avec eux. Je ne puis accepter de faire partie d’une commission présidée par un ex-serviteur du pouvoir corrompu», a déploré Boualem Amoura via Facebook, en évoquant une «très grave erreur».
Réagissant aux citriques du secrétaire général du Satef, Saïd Salhi a apporté ses clarifications. «J’ai été convié pour des discussions informelles en tant que personne. J’ai pris l’avis de mon organisation (LADDH, ndlr) et celui du Collectif avec lequel je travaille», a-t-il souligné. Il a reconnu, en revanche, ne pas avoir «informé» la CSA de sa démarche.