Evolution ou régression politique : l’Algérie à la croisée des chemins

Algeria-Watch, Vidéo, 11 juillet 2019

La situation politique se tend graduellement en Algérie. Les détenteurs effectifs du pouvoir manifestent une impatience croissante devant les revendications populaires. Si le mouvement enclenché le 22 février aspire à un changement profond du système politique, l’autre acteur du drame national, l’État-major de l’armée n’entend concéder que des réaménagements de formes. Les militaires au pouvoir ne cèdent sur rien et, au fil des vendredis, ne font qu’augmenter le degré de répression. Les discours du chef d’état-major, caudillo de fait, traduisent en des termes parfois surprenants l’exaspération des décideurs. Pour ces derniers la campagne anti-corruption, spectaculaire et salutaire mais très ciblée, est un gage suffisant de leur volonté de changement. Les militaires restent sourds aux revendications populaires et tendent de plus en plus ouvertement à présenter le Hirak pour les Libertés et le Droit comme l’expression d’une basse manipulation politicienne. Sans réel embrayage dans la société, l’armée a actionné ses relais civils chargés d’incarner une opposition de façade pour tenter d’imposer un agenda de statu-quo.

A la veille d’échéances économiques inquiétantes, l’Algérie se tient à la croisée des chemins entre la voie de la modernisation politique et celle de la régression autoritaire. Pour Algeria-Watch, François Gèze et Omar Benderra évoquent l(actualité politique, es enjeux et les perspectives possibles de la crise entre le peuple et l’Etat-Major.