Vers une session parlementaire extraordinaire pour réviser la loi électorale et la Constitution ?

Fayçal Métaoui, TSA, 02 Juillet 2019

La séance de clôture de la session parlementaire 2018-2019 est reportée sine die après l’annonce de la décision de la démission de Moad Bouchareb de la présidence de l’APN, ce mardi 2 juillet.

Abderrazak Terbèche, vice-président chargé des relations étrangères, va assurer l’intérim jusqu’à la désignation d’un nouveau président de l’APN. La commission juridique de la chambre basse du Parlement se réunira pour élaborer le rapport constatant la vacance du poste du président de l’APN.

Cela ouvrira la porte aux candidatures. L’élection devra avoir lieu après quinze jours. Moad Bouchareb, poussé à la porte par la plupart des groupes parlementaires et les vice-présidents, a tenté de résister. « On n’a pas compris son attitude alors qu’il sait qu’il était rejeté par la population. Il n’avait pas à adopter cette attitude surtout qu’il est arrivé dans des conditions contestables à la tête du Parlement », souligne Lakhdar Benkhelaf, président du groupe parlementaire d’El Adala.

Mohamed Djemai, secrétaire général du FLN et ex-vice-président de l’APN, a lancé un appel public à Moad Bouchareb pour quitter son poste, « en réponse aux revendications populaires ».

Concertations sur le prochain président de l’APN

Dans un communiqué, publié lundi 1er juillet, les présidents de sept groupes parlementaires, les cinq vice-présidents et les présidents des six commissions permanentes ont demandé à Moad Bouchareb de démissionner pour faire sortir le Parlement de l’impasse et pour consacrer les revendications relatives « à la transition démocratique ce qui implique un agenda de lois qui va dans l’intérêt du peuple et qui va accélérer la résolution de la crise politique dans le pays ».

Selon Lakhdar Benkhelaf, la session du parlement va être prolongée durant l’été à titre exceptionnel pour discuter d’un projet de révision de la loi électorale et d’une révision partielle de la Constitution notamment l’article 194.

Cette disposition porte sur la création d’une Haute instance de surveillance des élections. La révision donnera à cette instance la prérogative d’organiser les élections dans toutes les phases, comme cela est exigé par l’opposition, sans intervention de l’administration.

L’opposition, qui se réunira le 6 juillet prochain à Alger, fera des propositions sur la composante, le mode de fonctionnement et les prérogatives de cette instance. Son installation est perçue comme une condition avant la tenue de la prochaine élection présidentielle dont la date n’a pas encore été fixée.

« Nous souhaitons que le prochain président de l’APN sera celui qui pourra gérer dans un climat consensuel cette situation politique sensible. Nous allons nous concerter entre groupes parlementaires pour qu’un choix judicieux soit fait et pour que le Parlement puisse jouer son rôle dans l’intérêt du pays », a annoncé Lakhdar Benkhelaf.