Ressources en eau : Plus de 4 milliards de m3 à mobiliser à l’horizon 2030
Kamel Benelkadi, El Watan, 11 février 2019
A partir de 2030, l’Algérie devrait mobiliser quelque 4,3 milliards de m3 d’eau, contre les 3,3 milliards consommés actuellement et 8,3 milliards de m3 pour l’agriculture, pour répondre aux besoins de la population.
C’est ce qu’a mis en exergue, hier, Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, lors de son passage à l’émission «L’Invité de la rédaction» de la chaîne 3 (radio nationale). A cette date, le pays comptera environ 50 millions d’habitants. Les besoins en eau potable ainsi que dans d’autres secteurs iront en augmentant.
«Dans le Plan national de l’eau (PNE), il est prévu de continuer dans la politique de réalisation dans les ouvrages de mobilisation, où une vingtaine de barrages est programmée, en s’appuyant sur la ressource souterraine qui représente une part importante dans la satisfaction en eau potable et pour l’irrigation et continuer à investir dans le non conventionnel (dessalement de l’eau de mer).
Il y a 4 grands projets en phase de lancement», dira-t-il. Dans le plan national de l’eau, poursuit-il, «nous tenons compte des aléas naturels pour nous adapter aux effets du changement climatique.
On va réaliser des barrages de taille moyenne parce qu’on n’a plus de sites pour contenir de grands barrages répartis selon un schéma bien étudié, accompagnés par une série d’une vingtaine de transferts pour optimiser la couverture des besoins et l’interchangeabilité entre les systèmes hydriques.»
Compte tenu de l’irrégularité des précipitations, par ailleurs inégalement réparties à travers le territoire, M. Necib explique que le Schéma hydraulique retenu consiste à résorber les déficits «là où ils existent», en densifiant la construction de stations de dessalement, dont il précise que celles actuellement en activité contribuent à produire 17% de l’offre nationale d’eau potable.
«Les fortes précipitations des dernières semaines ont permis de réaliser une moyenne nationale de remplissage de 75%, les plus grandes réserves sont constituées des nappes d’eau souterraines, mais nous sommes au début du processus, les statistiques ont démontré depuis une dizaine d’années que les apports dans les barrages arrivent entre février et avril», dira le ministre.
S’exprimant, par ailleurs, à propos d’une éventuelle réévaluation de la tarification, le ministre des Ressources en eau répond que celle-ci est régie par un décret de 2005 et sa révision n’est pas «à l’ordre du jour». Rappelons que 55 milliards de dollars ont été affectés au secteur depuis 2000.
Hocine Necib a insisté aussi sur «l’économie de l’eau» et sur la nécessité d’asseoir une culture de consommation rationnelle.
L’Agence nationale de gestion intégrée des ressources en eau (AGIRE) élabore tous les documents et mène toutes actions d’information et de sensibilisation des différentes catégories d’usagers (les ménages, les unités industrielles et touristiques, agriculteurs) sur l’économie de l’eau et la préservation de sa qualité.