FFS: Le cercle des contestataires s’élargit

Reconduction de hadj Djilani comme premier secrétaire du ffs

Liberté, 3 février 2019

Deux cadres influents au FFS, ont annoncé vendredi soir leur démission de leur poste, en guise de protestation contre la violation des  statuts et du règlement intérieur du parti. Il s’agit d’Adelmalek Bouchafa qui était membre du staff des conseillers du premier secrétaire, Hadj Djilani, et Mohamed Achir, secrétaire national au développement durable. Selon nos sources, ces derniers contestent la reconduction, fin janvier dernier, de Mohamed Hadj Djilani en tant que premier secrétaire, au motif qu’il n’est pas membre du conseil national du parti. “Par respect des statuts et du règlement intérieur du parti, j’ai le regret de porter à la connaissance des militants et de l’instance présidentielle,
ma démission du secrétariat national”, écrit Mohamed Achir sur sa page facebook. Les mêmes arguments et termes sont utilisés par Adelmalek Bouchafa pour annoncer sa démission du collectif de conseillers du premier secrétaire du FFS. À leur suite,
le conseil de la fédération d’Alger du FFS, qui s’est réuni hier, a exigé “le départ sans condition de Hadj Djilani, la prise de décision de manière collégiale par l’instance présidentielle et la tenue d’un conseil national extraordinaire dans les plus brefs délais”. La fédération d’Alger du FFS a appelé, en outre, les autres fédérations à travers le pays, à appuyer sa position, pour “préserver l’esprit du combat d’Aït Ahmed”. Hassen Ferli, ex-secrétaire national chargé du pôle communication, exclu en octobre dernier  des rangs du parti, pour avoir notamment posé ce problème de non-respect des statuts du FFS explique : “Sont membres du conseil national ceux qui ont été élus par le congrès ou par leur  qualité de député ou de premier secrétaire fédéral. Quand ils perdent cette qualité, ils ne le sont plus. Hadj Djilani rentre dans cette case. Il était premier secrétaire fédéral d’Aïn Defla. Par la suite, il a été nommé membre du secrétariat national au temps où Bouchafa était premier secrétaire du parti.”
Les démissions d’Adelmalek Bouchafa
et Mohamed Achir interviennent, quelques jours seulement, après le coup de gueule
de Hayet Taiaïti, membre de l’instance présidentielle qui, en plein conseil national du parti, a demandé à Hadj Djilani de “dégager” pour ces mêmes raisons.
Hayet Taiaïti lui a reproché, en outre,
de n’avoir pas présenté de bilan financier certifié par un commissaire aux comptes. Face à cette grogne qui a gagné même l’instance présidentielle, la direction du FFS opte pour la politique de l’autruche.
“La crise au sein du FFS n’existe que sur facebook”, rétorque Hadj Djilani sur un plateau de télévision. Contacté pour s’exprimer sur la contestation en cours contre sa reconduction au poste de premier secrétaire, Hadj Djilani préfère botter en touche. “Appelez plutôt le secrétaire national  chargé de la communication, il vous donnera  toutes les informations”, nous dit-il.
Abdou Jugurtha a tenu à préciser que “toutes les résolutions et décisions du FFS prises par l’Instance présidentielle du FFS sont respectées  par l’ensemble des militants”. Selon lui, “le maintien de Hadj Djilani a été dicté par un soucis d’efficacité
et de cohésion au sein du  conseil national, conformément à l’article 54 des statuts du parti qui autorisent l’instance présidentielle à prendre ce genre de décisions”.

Nissa H.