Tribunal de Bab-el-Oued: Un an ferme contre Adlène Mellah

Abla Chérif, Le Soir d’Algérie, 26 décembre 2018

Le tribunal de Bab-el-Oued a prononcé, hier, une peine d’emprisonnement d’une année ferme à l’encontre du directeur du site d’information électronique Dzaïr Presse.
Adlène Mellah demeurera en prison cette fois-ci, le juge chargé de son dossier a tranché en faveur d’une peine d’emprisonnement ferme après que le procureur eut requis trois années de condamnation lors du procès qui s’est déroulé la semaine dernière. Un procès houleux, faut-il le rappeler, puisque la trentaine d’avocats mobilisés autour du cas Mellah ont quitté la salle avant la fin de l’audience affirmant que «leurs plaidoiries avaient été sans cesse interrompues». Le représentant du ministère public a, de son côté, insisté sur le fait que l’inculpation du prévenu n’avait «aucun lien avec la profession de journaliste», rappelant qu’il était poursuivi pour attroupement non autorisé sur la voie publique.
Trois autres chefs d’inculpation avaient été retenus en outre : «incitation à attroupement», «rébellion», et «outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions».

Lors de sa comparution, la semaine dernière, Adlène Mellah avait nié toutes les accusations, soutenant que son arrestation avait un lien avec une vidéo critiquant les services de sécurité. Il avait été incarcéré le 9 décembre dernier, soit quinze jours seulement après avoir été mis en liberté provisoire par le tribunal de Abane-Ramdane. Son arrestation a eu lieu alors qu’il était présent à un rassemblement organisé pour la libération d’un chanteur de rap, Réda City 16, en détention depuis octobre dernier. Abdelaziz Laâdjal, photographe et caméraman, arrêté lui aussi au même moment, a été, quant à lui, condamné à quatre mois de prison ferme.

La vidéo dont fait état le directeur de Dzaïr Presse a été tournée peu de temps après sa mise en liberté provisoire, le 22 novembre dernier. Sa mise en détention a eu lieu suite à un dépôt de plainte déposé par le groupe Ennahar et le wali d’Alger. Il comparaîtra le 7 février prochain pour «chantage» et «atteinte à la vie privée».
A. C.