Route de la soie, route de l’énergie, quel positionnement pour l’Algérie

El Watan, 02 décembre 2018

L’Algérie est confrontée aujourd’hui à une problématique énergétique majeure qui la contraint irrémédiablement, aux côtés du capital formé de l’énergie fossile conventionnelle et de celle potentielle de schiste, à construire progressivement une alternative basée sur l’énergie renouvelable (solaire) afin de répondre à une consommation interne d’électricité croissante (+ 8 à 10% par an) et disposer de capacités excédentaires à l’export pour financer son développement.

Bien qu’objet d’attention et d’intérêt par les pouvoirs publics et des opérateurs tant nationaux qu’étrangers, ces ambitions semblent souffrir de reports qui témoignent de la difficulté à mettre en œuvre une stratégie pourtant vitale pour le pays.

Ainsi, plutôt que de se focaliser sur des investissements certes utiles mais dont l’impact macroéconomique est relatif et de faible ampleur, ne faudrait-il pas agrandir la vision, élargir les horizons et oser une approche stratégique de dimension régionale pour capter l’intérêt des «Players» mondiaux et intégrer une dynamique d’ensemble d’envergure nécessairement internationale ?

La réhabilitation des Routes de la Soie

La recherche effrénée de profits a conduit à la délocalisation de pans entiers de l’industrie des pays industrialisés vers les pays du Sud offrant les coûts de main-d’œuvre les moins élevés et les conditions générales de travail et d’environnement les moins contraignantes.

La Chine, pays cible en raison à la fois du niveau bas des salaires, de l’existence d’une main-d’œuvre qualifiée, et du marché potentiel qu’elle représente compte tenu de l’importance de sa population (1,386 milliard d’individus en 2017 selon la Banque Mondiale) a su très vite capitaliser à son profit cette dynamique et s’affirmer comme acteur industriel incontournable.

Elle est devenue en l’espace de quelques décennies l’usine du monde, y compris dans les secteurs de pointe (automobile, aéronautique, télécommunication,…).
Même avec une croissance du PIB de l’ordre de 6,9% en 2017, la Chine joue aujourd’hui les premiers rôles de puissance commerciale sur la scène internationale et représente par ailleurs un modèle de développement pour les autres pays.

La poursuite de ce développement industriel qui a permis d’élever le niveau de vie de 300 à 400 millions de Chinois, essentiellement les populations urbaines, est vitale pour la Chine qui se trouve condamnée, faute d’une demande locale solvable suffisante, à rechercher à l’international des débouchés permettant de répondre aux capacités excédentaires de son appareil industriel et de ses entreprises de construction pour pouvoir maintenir ce niveau de croissance indispensable.

Le programme dit de la Route de la Soie lancé en 2013 fait partie intégrante de cette stratégie de projection à l’international qui voit la Chine tisser un réseau de voies de communications terrestres à travers la Russie, l’Asie et l’Europe et de voies maritimes, semées d’investissements de tous ordres (énergie, ports, bases militaires, agro-business, achats de terres arables, usines textiles, Institut Confucius, (University alliance of the silk road (USAR)…

C’est le cas notamment au Pakistan (port de Gwadar, centrales électriques, turbines à gaz, autoroutes, aéroport international), en Biélorussie (parc industriel high-tech à Minsk), en Iran (financement d’une ligne ferroviaire à grande vitesse), en Egypte (Port-Saïd et Port d’Alexandrie, nouvelle capitale administrative égyptienne et une centrale nucléaire en discussion) et même de projets en Israël (Port d’Haïfa et Port d’Ashdod, agrobusiness). Ainsi, dans la cadre du Programme des nouvelles routes de la soie, la Chine a financé entre 2014 et 2017 plus de 1700 projets de développement à travers le monde et prévoit d’y consacrer un budget évalué à hauteur de 1000 milliards de dollars.

La densification et la multiplication des routes de l’énergie

Parallèlement et dans le même esprit de la Route de la soie, la Chine a, sur le plan énergétique, développé une véritable stratégie de déploiement et de connexion de différents actifs énergétiques, toutes sortes d’énergies confondues.
A titre d’exemple, la Chine a depuis 2005 développé une feuille de route très précise de prise de participations dans des sociétés de production et de distribution de l’énergie électrique en Europe, notamment au Portugal, en Italie, en Grèce, en Belgique, au Luxembourg et au Royaume-Uni.

Cette stratégie reflète la vision mondiale de la Chine dans le domaine de l’énergie. Il ne s’agit pas seulement de placements mais bien plus d’une stratégie visant à terme une interconnexion globale des réseaux, d’abord à l’échelle nationale des Etats, à l’échelle continentale et, par la suite, à l’échelle intercontinentale en UHV, fréquence assurant un minimum de pertes dans le transport de l’énergie électrique à très longue distance.

Cette stratégie dont parlent très peu les médias est présentée par la Chine via le concept de «Global Energy Interconnection» ou GEI. Il se définit comme «le moyen inévitable pour la transition énergétique et le développement énergétique mondial». Il consiste en la construction d’un réseau électrique ultra haute tension, global et interconnecté, à l’instar d’une dorsale transcontinentale et transocéanique.

Ce concept de GEI repose sur trois piliers complémentaires et interdépendants : Smart Grid ; Réseau Ultra haute tension et énergies propres, chaque pilier ayant une fonction unique : le Smart Grid est «la fondation» ; le réseau ultra haute tension «la clé» et les énergies propres «la priorité».
Le concept de GEI a dans un premier temps été développé en Chine et par la Chine avant d’être adopté par l’ONU en 2015.

L’entité Geidco, créée sous l’égide de la Chine, regroupe aujourd’hui plus de 400 membres (parmi de prestigieux groupes) sur les cinq continents, au sein de 61 pays. Au travers des présentations réalisées ou des conventions signées avec de nombreux pays, il apparaît que la volonté chinoise est réellement mondiale et globale et s’appuie sur un constat implacable : «85% des sources potentielles d’énergie solaire dans le monde sont concentrées au sein de la ‘‘ceinture d’énergie’’, qui est comprise dans un angle à 45° autour de l’équateur».

Pour rappel l’Algérie avec le Sahara se situe au cœur de cet angle «solaire».
De plus, l’échelle de temps envisagée pour déployer ce réseau est impressionnante et donne à elle seule l’ambition de la Chine : alors qu’elle-même définit la plupart de ses stratégies à horizon 2049 (centenaire de son indépendance), l’Union africaine place elle son agenda dans la perspective de 2063, Geidco se projette lui à l’horizon de 2070, avec des étapes intermédiaires cruciales :

– 2025 : interconnexion nationale au sein de chaque pays ;
– 2035 : interconnexion intracontinentale ;
– 2050 : interconnexion intercontinentale.

Ainsi à travers une vision pacifiste apaisée et quasiment nostalgique des Routes de la soie se tient – parmi tant d’autres – un enjeu énergétique/vital fondamental, où seule la Chine semble aujourd’hui posséder non seulement une claire vision de ce qu’elle souhaite à l’horizon 2050 ou 2070 mais qui plus est, dispose, pour mener à bien sa stratégie, d’une structure financière, d’une expertise et de partenariats internationaux conséquents.

Tous ces atouts étant susceptibles de mener ce projet à terme, en dépit des résistances de certaines parties, qui en fait ralentissent plus qu’elles n’annihilent un mouvement à l’évidence irréversible. Geidco se dissimule derrière des visées lointaines et nécessairement heureuses, pour autant l’enjeu de ce projet réside dans des réalités concrètes, physiques (le réseau Ultra Haute Tension voire la supraconductivité), territorialement implantées et donc in fine politiques.

Il est à préciser que la Chine a une expérience remarquable dans le domaine de la construction et l’entretien des réseaux en ultra haute tension. Ainsi, après avoir achevé en 2009 une ligne UHT de 640 kilomètres, elle a réalisé en 2010 une autre ligne de plus de 1900 kilomètres (entre Xiangjiaba et Shanghai).

En cumulé, la Chine a construit plus de 37 000 kilomètres de lignes ultra haute tension, pour transférer l’électricité produite d’ouest en est et du nord au sud et cela sans compter les projets réalisés à l’étranger, comme récemment au Brésil (plus de 6700 kilomètres de lignes par la société chinoise State grid corp of China [SGCC] et plus de 6000 kilomètres de lignes en cours de réalisation par ce même opérateur).

Quelle place pour l’Algérie, à l’intersection de ces deux voies du XXIe siècle ?

Bien que le projet de la Route de la soie soit concentré sur l’Asie du Nord et du Sud, le Proche et Moyen-Orient, avec comme projection l’Europe et ne semble donc pas a priori spécifiquement concerner le Maghreb, les discussions en cours avec la Tunisie, les accords bilatéraux avec l’Egypte (Centrales PV) et le Maroc (ville intelligente, batteries, voitures électriques, intérêt pour la ligne ferroviaire à grande vitesse), la présence plurielle de la Chine en Afrique, l’ampleur des échanges avec ce continent (170 milliards de dollars en 2017), l’annonce faite par Pékin en septembre 2018, lors du sommet FOCAC d’investir en Afrique à nouveau 60 milliards de dollars supposent un réel intérêt pour ce continent, source de matières premières, et marché potentiel compte tenu de la croissance démographique qui projette 2,6 milliards d’habitants vers 2050 sur le continent.
Le Maroc qui a, au cours des 20 dernières années, développé une véritable offensive en Afrique, soutenue par les «porte-avions» que sont ses banques (AttidjaraWafa Bank, BMCE,…), ses compagnies d’assurance, sa compagnie aérienne et le dynamisme de ses opérateurs, le tout accompagné d’une diplomatie économique très active et des visites du roi en Afrique (plus de 40 visites officielles en 20 ans) semble avoir saisi les enjeux et a dès 2015 adhéré au projet de la Route de la soie initié par Pékin en lançant des initiatives visant à développer son commerce extérieur avec ce pays (pour rappel, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays est passé de 2,8 milliards de dollars en 2014 à 4,4 milliards de dollars en 2017).

C’est le cas notamment de l’initiative globale nommée «Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020» lancée par le Maroc et visant à capter les Investissements directs à l’étranger (IDE), notamment ceux en provenance de la Chine. A titre d’exemple, en 2017, la Chine, via le Groupe chinois HAITE, a investi 1 milliard de dollars dans la construction du futur Hub industriel et technologique de Tanger. Le Maroc se présente aujourd’hui comme porte d’entrée en Afrique.

Dans le même temps, l’Algérie, l’un des principaux partenaires commerciaux de la Chine avec laquelle elle affiche un volume d’échanges moyen de 8,9 milliards de dollars sur les 6 dernières années et un déficit de la balance commerciale de près de 6,5 milliards de dollars sur la même période devrait sérieusement songer à saisir les opportunités des nouvelles Routes de la soie et ainsi optimiser les relations entretenues avec le géant chinois, mais plus largement encore chercher à trouver sa place dans la stratégie de redéploiement mondial de la Chine. L’Algérie n’ayant que très récemment et trop timidement marqué son intérêt à ce projet.

Etant donné les enjeux de cette stratégie mûrement réfléchie de la Chine, il s’agit pour l’Algérie, non pas comme cela a été rapporté, d’égrener une liste de projets à faire réaliser par ou avec la Chine, mais plutôt d’inscrire quelque part notre pays dans le redéploiement tentaculaire des routes mondiales du commerce.
A cet égard, le volet énergétique peut constituer un rapide et utile levier d’arrimage à la stratégie de la Route de la soie (route de la soie, production d’énergie, réseaux électriques, intérêts financiers, enjeux stratégiques,…), et l’Algérie est comme rappelé ci-dessus située au cœur de ce qui est admis comme étant la ceinture concentrant 85% des énergies propres.

Que faire du point de vue des autorités algériennes ?

Face au joueur de go qu’est Xi Jinping, il convient pour l’Algérie de se doter d’une vision programmatique à plusieurs étages et robuste. D’un point de vue géographique, il faut se souvenir qu’en Chine, le Moyen-Orient s’appelle l’Asie de l’Ouest et que l’Afrique du Nord est un vocable qui n’existe pas. L’un des premiers objectifs de l’Algérie pourrait être de matérialiser «ce petit bout de continent» dans les esprits chinois qu’est le Maghreb et d’expliquer en quoi il est stratégique et devrait être intégré – en tant que tel – aux Routes de la soie (porte de l’Afrique).

A l’évidence, l’absence d’un pôle Maghreb qui présenterait l’avantage d’un bloc homogène pouvant déployer un projet et une stratégie de développement communs pénalise lourdement l’attrait de la zone aux yeux des grands groupes ; ceci conduisant chacun des pays individuellement à des initiatives de plus faible portée.

D’un point de vue idéologique, dans les différentes cartes étudiées à l’occasion de cet article ou des analyses liées, il apparaît que l’Algérie et son système électrique sont uniquement conçus, décrits, représentés comme connectés et rattachés au Nord de la Méditerranée, sans aucun développement ni interconnexion au reste des pays du Maghreb et au sud du Sahara.

La vision quasi coloniale de Geidco (à ne s’intéresser qu’aux côtes et non à l’hinterland) semble condamner l’Algérie à n’être reliée qu’à l’Union européenne et jamais à ses voisins du Maghreb, du Sahara et de la bande sahélienne, et partant de l’Afrique. C’est problématique à l’heure où l’Algérie cherche à tisser, redynamiser ses liens avec ses partenaires et retrouver sa profondeur africaine. C’est en partie le sens du soutien apporté par la Chine à l’Ethiopie qui lui a permis de se désenclaver (lignes de chemins de fer, autoroutes, accès au port de Djibouti…).

Avec une Chine qui prend position dans les réseaux électriques européens et qui sera en mesure in fine de décider des échanges électriques entre le nord et le sud de la Méditerranée, l’Algérie doit mener une réflexion de fond : à quel ensemble régional ou continental souhaite-t-elle se rattacher ? Si elle ne saisit pas le problème, elle se trouvera isolée.

Plutôt que de subir et de laisser les quelques miettes d’investissements au Maroc ou à la Tunisie, l’Algérie ne devrait-elle pas proposer, agir, déployer les réseaux et interconnexions énergétiques régionaux qui lui manquent avec le Niger, le Mali et ainsi se lier et s’arrimer au reste du continent via les Power Pools ?

D’un point de vue politique,
– connaissant la vision mondiale de la Chine dans le domaine de l’énergie électrique qui ambitionne de connecter l’Asie, l’Afrique, l’Océanie, l’Europe, et l’Amérique du Nord et du Sud grâce à des lignes UHT (Ultra haute tension) ;
– sachant que la Chine est leader dans le domaine de l’énergie solaire ;
– qu’elle a développé depuis quelques années une politique de prise de participation dans les réseaux de production et de distribution électrique partout en Europe ;
– sachant l’intérêt de l’Algérie pour le photovoltaïque, et la nécessité de sortir du «tout fossile» et d’aller vers un bouquet énergétique soutenable, l’Algérie a intérêt à mener des discussions de fond avec la Chine, non pas pour installer et financer un réseau local de faible portée et intérêt eu égard aux enjeux, mais plutôt de définir une stratégie de déploiement de l’énergie photovoltaïque d’abord en Algérie, puis dans les pays du Maghreb, du Sahel et en Afrique dans sa globalité.

D’un strict point de vue économique et financier, l’ambition ultime devrait être pour l’Algérie de conserver la haute main sur la destinée de son réseau électrique sur lequel elle a tant investi (et continue à le faire) via la Sonelgaz et ses filiales.

Plus largement, au-delà du système électrique et de ses interconnexions, c’est bien d’arrimage continental et géopolitique dont il est ici question et qui peut être directement une source de profit (vente d’électricité photovoltaïque), mais peut aussi créer un effet d’entraînement qui tirerait tous les autres secteurs au bénéfice d’une économie aujourd’hui totalement dépendante des ressources tirées des hydrocarbures.

Un regard sur l’histoire récente de la construction européenne nous rappelle que l’Union européenne est née de la Communauté économique du charbon et de l’acier (CECA) et d’une vision énergétique qui s’est ensuite déployée à tous les domaines civils et militaires du quotidien.

Il faut comprendre qu’adhérer aux Routes de la soie (et implicitement à la GEI) suppose de bien intégrer l’ensemble de ses soubassements et de ses conséquences. Cela n’est certainement pas sans risques, le tout étant comme pour les médicaments d’en mesurer le rapport bénéfice/risque.

Il est fondamental que notre pays soit en capacité de faire une lecture géopolitique de toutes ces stratégies de redéploiement entre plusieurs aires de puissances pour se positionner et trouver sa place à l’épicentre d’un pôle permettant d’assurer sa stabilité et son autonomie.

Les initiatives et les ambitions chinoises liées aux nouvelles Routes de la soie passeront nécessairement par la Méditerranée, zone que la Chine a déjà décomposée, dans le cadre de sa stratégie en sous-régions, à savoir l’Europe du Sud et l’Afrique du Nord qu’elle associe d’ores et déjà au bloc «Afrique» via notamment les opérations de coopération menées lors des sommets du FOCAC. Aussi, l’existence même du Maghreb ne trouve déjà plus sa place dans la sémantique stratégique chinoise faute d’affirmation.

A cet égard, l’appartenance à un pôle Maghreb dans lequel l’Algérie a aujourd’hui encore un rôle central naturel à jouer doit, en dépit des turpitudes persistantes, être affirmée fortement. Soit l’Algérie croit au «pouvoir central» qui lui est conféré au sein du Maghreb et choisit en conséquence de construire autour de cette centralité, soit cette même centralité sera diluée, comme le montrent les adhésions et/ou l’intérêt du Maroc et de la Tunisie à d’autres ensembles régionaux (Comesa, Cedeao).

Un Projet énergétique commun aux pays du Maghreb avec projection vers les pays du Sahel et l’Afrique pourrait être le fer de lance de ce renouveau et de cette stratégie commune qui aura définitivement plus de poids que les initiatives individuelles dans la refonte des cartes économiques mondiales dans lesquelles nous devrons nécessairement trouver notre place.

 

Références :

    • http://databank.worldbank.org/data/views/reports/reportwidget.aspx?Report_Name=CountryProfile&Id=b450fd57&tbar=y&dd=y&inf=n&zm=n&country=CHN
    • http://uasr.xjtu.edu.cn/index.htm
    • http://unohrlls.org/custom-content/uploads/2017/03/3.-GEIDCO-Energy-Assistance-Initiative.pdf
    • https://www.youtube.com/watch?v=tb5jDFQAhaU
    • https://www.bloomberg.com/view/articles/2016-04-03/china-s-state-grid-wants-to-power-the-whole-world
    • http://www.baltic-integrid.eu/files/Meetings/Thematic20Working20Group20seminars/920-20TWG20Seminar20Env20&20Society20and20CBA_Bremerhaven/[4]20Yin%20Bo_20Global20Energy20Interconnection-min.pdf
    • http://pages.eiu.com/rs/753-RIQ-438/images/ODI_in_China_2017_English.pdf
    • http://www.chinadaily.com.cn/business/2016-07/05/content_25969477.htm
    • http://www.chinadaily.com.cn/a/201809/04/WS5b8d5c25a310add14f389592.html
    • http://www.oc.gov.ma/portal/sites/default/files/stat-echange-exterieur/Publications%20Statistiques/Rapport%20commerce%20ext%C3%A9rieur%202015%20_0.pdf
    • http://www.oc.gov.ma/portal/sites/default/files/stat-echange-exterieur/Publications%20Statistiques/Rapport%20BC_2017.pdf
    • http://www.mucif.org/fs/Root/d9pzh-Algerie_AFRIQUE_EFFONDREMENT_TUNISIE.pdf

Par Abdenour Kashi

Expert en Intelligence économique (IE) (3e cycle EGE-Paris)