Règlement de la crise malienne : 1500 combattants déposent les armes
A. Z., El Watan, 27 novembre 2018
L’accord de paix et de réconciliation au Mali de 2015, issu du processus d’Alger et dont l’application a accusé des retards, permet par ce processus de DDR aux anciens combattants des groupes signataires de rendre leurs armes pour intégrer l’armée régulière, ou bien bénéficier d’un programme de soutien à la réinsertion dans la vie civile.
Les responsables de la commission nationale en charge du programme Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) indique que quelque 1500 combattants ont déposé les armes dans le nord du Mali, plus de deux semaines après le lancement du processus le 6 novembre. «Environ 1500 combattants ont volontairement déposé les armes à Tombouctou, Gao et Kidal (nord). C’est vérifiable sur le terrain. Nous nous attelons à lever d’éventuels d’écueils», a déclaré le président de la commission nationale chargée du programme DDR, Zahabi Ould Sidi Mohamed, cité par les médias maliens.
L’information a été confirmée par Mohamed El Maouloud Ramadane, un responsable de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). «Malgré les difficultés, l’espoir de paix est vraiment permis», a affirmé M. Ramadane. «Je suis à Tombouctou (…), l’ambiance est conviviale. On courait pour faire la guerre, maintenant on court pour faire la paix», a-t-il ajouté. Le responsable de la CMA a en outre félicité la commission nationale DDR, la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) et les partenaires du Mali pour la réussite de l’événement.
«Un problème qui avait ralenti le début de l’opération DDR est maintenant résolu», a affirmé pour sa part un diplomate en poste à Bamako. «Certains combattants exigeaient d’être recrutés ‘‘avec le grade de général’’, par exemple, alors qu’ils n’ont aucune formation militaire. Cette exigence a été refusée par tout le monde, y compris les partenaires étrangers du processus de paix», a précisé la source diplomatique, citée par des médias, repris par l’APS.
«L’enregistrement a donné un effectif de 34 000 combattants (en principe concernés par le désarmement). Pour la suite, il s’agit de voir ceux qui se présenteront au screening (sélection) car l’exercice est volontaire», avait expliqué le président de la commission nationale DDR, Zahabi Sidi Ould Mohamed, au début du processus DDR, le 6 novembre.
L’accord de paix et de réconciliation au Mali de 2015, issu du processus d’Alger et dont l’application a accusé des retards, permet par ce processus de DDR aux anciens combattants des groupes signataires de rendre leurs armes pour intégrer l’armée régulière ou bien bénéficier d’un programme de soutien à la réinsertion dans la vie civile.
L’exécution du programme DDR est censée constituer une nouvelle étape importante vers le retour de la stabilité dans le nord du Mali, qui était tombé sous la coupe de groupes terroristes, lesquels ont été ensuite défaits à la faveur d’une intervention militaire internationale.
– Amadou Koufa probablement éliminé
Le ministère malien de la Défense a indiqué que le prédicateur radical peul Amadou Koufa, important chef terroriste du centre du Mali, fait «probablement» partie les victimes d’une opération combinée des armées malienne et française contre sa base, dans la nuit de jeudi à vendredi derniers.
L’armée malienne et la force française «Barkhane» «ont mené une opération coordonnée, dans le centre du Mali, le 23 novembre 2018, sur une base abritant le commandement de la Katiba d’Ansar Dine du Macina» dirigée par Amadou Koufa, indique le ministère dans un communiqué posté sur son site d’information.
«Cette opération coordonnée a permis de neutraliser une trentaine de terroristes, dont Djourétou, le chef de base ; Bobala, le chef des opérations et probablement Amadou Koufa», ajoute-t-il.
La ministre des Armées, Florence Parly, a salué de son côté «une action d’ampleur, complexe et audacieuse qui a permis de neutraliser un important détachement terroriste au sein duquel se trouvait probablement l’un des principaux adjoints de Iyad ag Ghali, Amadou Koufa, chef de la katiba Macina». R. I.