Algérie-Union Européenne : Les contrats de fourniture de gaz en cours de négociation

Hocine Lamriben, El Watan, 21 novembre 2018

Les contrats de fourniture de gaz algérien à long terme vers des pays de l’Union européenne (UE) sont en cours de négociations, a annoncé, hier à Alger, le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni. «Le commissaire de l’Union européenne nous a fait part de sa satisfaction quant à la fourniture par l’Algérie de gaz à l’Europe. Les contrats qui sont arrivés à terme sont en train d’être négociés.

Il n’y a aucun problème particulier. Les volumes restent les mêmes», a affirmé le ministre de l’Energie lors d’une conférence de presse qu’il a coanimée avec le commissaire européen en charge de l’Action pour le climat et l’énergie, Miguel Aias Canete, à l’issue de la 3e réunion annuelle de haut niveau sur l’énergie entre l’Algérie et l’UE. L’Algérie, concurrencée notamment par le gaz de schiste américain sur le marché européen, est le 3e fournisseur de gaz de l’UE après la Russie et la Norvège. Récemment, le groupe Sonatrach a renouvelé ses contrats d’approvisionnement de gaz avec l’Espagne. «Nous sommes un pays fiable. Nous honorons nos engagements. Nous sommes un acteur stratégique pour l’Europe et nous voulons le demeurer», a insisté Mustapha Guitouni.

Au sujet des interconnections entre l’Espagne et la France via le gazoduc Medgaz, le ministre de l’Energie a estimé que cela dépendait de la mise en place d’une interconnexion entre les pays européens eux-mêmes. D’après lui, l’Algérie a introduit une demande officielle auprès du l’UE pour intégrer le marché européen des interconnexions, en vue d’exporter le surplus d’électricité produite à partir de l’énergie solaire vers l’Europe.

Le ministre de l’Energie, qui a annoncé par ailleurs un plan d’investissement dans le secteur énergétique d’un montant de 75 milliards de dollars sur la période 2018-2022, a estimé que le climat des affaires s’est «considérablement amélioré». La mouture définitive de la nouvelle loi sur les hydrocarbures sera prête vers la fin du mois de juillet 2019.

De son côté, le commissaire européen en charge de l’action pour le climat et l’énergie a souligné que l’Algérie demeure un fournisseur «fiable» de l’Europe. «Du côté de l’Union européenne, notre premier souci, c’est la sécurité en matière énergétique. L’Algérie est l’un de nos principaux fournisseurs : 13% des importations de gaz naturel de l’Union européenne viennent d’Algérie. C’est un partenaire fiable avec lequel on n’a jamais eu de problème», a-t-il soutenu.

Miguel Aias Canete a annoncé qu’une feuille de route a été élaborée par les deux parties pour renforcer leur partenariat stratégique dans le domaine de l’énergie au cours des prochaines années. Interrogé sur les implications de la décision du Parlement européen de diminuer la consommation énergétique de l’Europe sur les approvisionnements de l’UE, Miguel Aias Canete a estimé que les exportations de gaz de l’Algérie vers l’UE resteront tout de même constantes. «On aura une diminution du gaz mais nos importations vont rester plus moins constante», a-t-il expliqué.

Selon lui, l’UE a développé une double stratégie d’approvisionnements via le GNL et les gazoducs. «L’Algérie possède un potentiel énorme en matière de production de gaz naturel et aussi en gaz de schiste. Nous pensons que le GNL va devenir important. C’est pour cela que l’UE a développé une stratégie qui s’ajoute à ses accords. Si on veut une sécurité d’approvisionnement, on aura besoin de partenaires fiables comme l’Algérie pour les gaz des gazoducs, mais aussi on doit avoir du GNL», a-t-il souligné.

A noter que cette réunion annuelle de haut niveau s’inscrit dans le cadre d’un partenariat qui couvre l’ensemble des sujets d’intérêt commun, à savoir les hydrocarbures, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, la réforme du cadre législatif et réglementaire, l’intégration progressive des marchés de l’énergie, le développement des infrastructures d’intérêt commun, le transfert de technologie et le développement local.