Oran : Rencontre sur la Migration empêchée

COMMUNIQUE DE PRESSE

Ligue Algérienne de Défense des Droits Humains (LADDH), Alger, Samedi 21 Juillet 2018

Hier 21 juillet 2018, la septième Rencontre Nationale de la Plateforme Migration Algérie, à laquelle la LADDH devait participer avec une quinzaine d’acteurs de la société civile en Algérie, et ceci à Oran le 20 et 21 Juillet 2018, a été empêchée par les services de sécurité, alors qu’elle été initialement prévue à un hôtel, et ceci sous prétexte de l’absence d’une autorisation préalable pour une rencontre « publique » et ceci conformément à la « réglementation en vigueur ».

Face à cette première interdiction, les organisateurs ont transféré leur rencontre au siège d’une association membre, dans la mesure où il s’agissait d’une rencontre interne, limitée à vingt (20) personnes, et l’espoir de maintenir cet échange entre associations. Les organisateurs ont été surpris de se voir poursuivi jusqu’au lieu de la rencontre, par des éléments des services de sécurité, qui ont sommé l’association hôte d’annuler la rencontre, sous peine « de retombées administratives grave », qui a donc évacué les quinzaines de personnes qu’elle a invitée à son siège.

Les intimidations ne se sont pas arrêtées là, puisque à un hôtel où le groupe devait déjeuner, il a été donné comme instruction téléphonique « de ne pas s’attabler en un seul groupe, et de se séparer avec un maximum de trois (03) personnes par table ». La filature des présent.e.s ne s’est arrêtée qu’après le départ ces derniers de la Wilaya d’Oran.

Jamais un tel dispositif d’empêchement, d’une rencontre d’échange inter associatif n’a été observé : une véritable pression policière.

La LAADH dénonce avec énergie cette interdiction, alors même que les précédentes rencontres de cette plateforme se sont normalement déroulées à Alger.

La Plateforme Migration Algérie a pour objectif, et depuis sa création, de rassembler des associations et chercheurs en Algérie, qui tentent d’aider à l’amélioration la situation socio-sanitaire et faciliter l’accès aux droits des personnes migrant.e.s en Algérie. Les acteurs associatifs présents et professionnels, membres actifs de la société civile algérienne, s’indignent devant de telles pratiques arbitraires, portant atteinte à la démocratie, et aux libertés individuelles et collectives.

Contrairement aux discours officiels, il devient impossible à la société civile en Algérie, de participer et collaborer à améliorer les conditions des migrant.e.s. Ces acteurs restent mobilisés pour faire avancer ce cadre collectif, car convaincu que c’est la seule voie pour contribuer au respect des droits fondamentaux des personnes en générale, particulièrement migrant.e.s.

La LADDH alerte l’opinion publique nationale, sur les pressions que subissent les acteurs de la société civile en Algérie, engagés dans la protection et la promotion collaboratives des droits des personnes migrantes en Algérie.

La LADDH

le président
Benissad Noureddine