Coopération antiterroriste algéro-européenne Réunion d’experts à Alger

Abla Chérif, Le Soir d’Algérie, 17 juillet 2018

La réunion d’experts européens et algériens qui s’est déroulée hier à Alger intervient à un moment de grande tension entre les deux rives de la Méditerranée. Une tension née de la plus grave crise migratoire de l’histoire qu’aient connue et l’Europe et l’Algérie.
Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Officiellement, et selon un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères, cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la préparation de la deuxième session du Dialogue stratégique Algérie-Union européenne sur les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme prévue pour octobre prochain. Elle devra se tenir à Bruxelles en présence de Abdelkader Messahel et de la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, précise la même source.
Le contenu des discussions entre experts a porté quant à lui sur «l’état et les perspectives de la coopération bilatérale dans les domaines d’intérêt commun pour les deux parties, couverts par le dialogue stratégique Algérie-UE sur les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme».
L’intérêt commun évoqué porte en particulier sur l’échange d’informations sécuritaires à l’heure où le retour des anciens activistes de Daesh est perçu comme une grande menace par un grand nombre de pays compte tenu du rôle avéré de ces derniers dans la réactivation du terrorisme. La question de l’extradition n’est pas en reste dans ce volet.
Très à cheval sur ce point, les Européens ont mis en place un système d’accord qu’ils jugent souvent utile de rappeler dans ce genre de réunion.
Bien que n’ayant pas été évoquée, la question de l’immigration demeure l’un des grands problèmes auquel font actuellement face les deux parties.
L’arrivée massive de migrants clandestins est perçue comme une véritable menace pour la sécurité et la stabilité des pays européens.
Les leaders du continent y voient un défi majeur auquel ils ont tenté de trouver une solution en mettant en place une stratégie bien particulière : ouvrir des camps tout le long de la rive Sud de la Méditerranée pour accueillir les migrants subsahariens. Officiellement, leur séjour est destiné à laisser aux pays européens le temps d’étudier les demandes et possibilités d’accueil des réfugiés.
La Libye s’est fermement opposée à cette demande, tout comme l’Algérie qui a réitéré, dimanche encore, son opposition à la démarche. «Il n’est pas question que l’Algérie accepte l’ouverture de camps d’internement pour Africains», a réaffirmé Noureddine Bedoui lors d’une réunion avec son homologue nigérien portant sur la sécurité aux frontières. Avant lui, le ministre des Affaires étrangères avait lui aussi fait part du refus de l’Algérie de s’inscrire dans une telle stratégie.
Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, s’était quant à lui exprimé de la même manière sur la question à partir de Nouakchott lors du dernier Sommet de l’Union africaine.
A. C.