ASSOCIATION DES FAMILLES DE DISPARUS DE LA WILAYA DE CONSTANTINE
ASSOCIATION DES FAMILLES DE DISPARUS DE LA WILAYA DE CONSTANTINE
Ben Latrech Rabeh
Cité Bel Horizon n° 152 Constantine
Monsieur le président de la République
Les données condensées dans les tableaux ci-joints ne peuvent être considérés comme exhaustives, nous les avons mentionnés par souci d’exactitude des dossiers que nous avons établit selon les informations fournies par les familles des disparus qui nous sont parvenus à ce jour. Cependant le contenu est rigoureusement exact.
Notre association étant toute récente, n’ayant pas encore reçu Le quitus d’agrément officiel pour pouvoir activer plus efficacement, se faire connaître et se faire approcher par l’ensemble des familles de disparus, victimes de notre tragédie nationale dont les auteurs se situent à la haute sphère de l’Etat.
Dans le cadre de notre reconnaissance officielle, nous avons instruit notre affaire devant la chambre administrative du tribunal de Constantine depuis le 27.07.2000 sous le n° 1426 et nous attendons les suites que nous réserve la justice.
Ceci étant, sans vouloir donner lecture des tableaux ci-joints, nous rappelons seulement une remarque qui nous paraît essentielle étant donné la réalité de l’événement qui s’y attache et la symbolique que celle-ci évoque.
Le mois d’août est marqué particulièrement par la journée du 20 considéré comme étant la journée du Moudjahid. C’est spécialement cette nuit du 20 août 1994 que beaucoup de quartiers de la ville de Constantine furent jonchés de cadavres. Nous ne citerons que les quartiers qui nous sont limitrophes et dont les victimes ont été identifiées.
- Cité des frères Abbes: 2 cadavres criblés de balles, atrocement torturés, récupérés par leurs familles et enterrés par leurs soins.
Belaribi Abdelouaheb, né le 17.1.1961 à Constantine, marié, 1 enfant
Boukhalfa Brahim, né le 7.4.1961 à Constantine, célibataire
Enlevés tous les deux de leurs domiciles puis assassinés par les services de Sécurité Militaire.
- Cité Daksi: 2 cadavres dans les mêmes conditions.
Boumaaza Belkacem, surveillant général au CEM Daksi
Euchi Fayçal: dossier transmis à Amnesty International
- Cité du 4° KM: 2 cadavres dans les mêmes conditions.
Messiad Belkacem, enlevé de son lieu de travail à la Sonitex de Constantine
Semira Nadir, 19 ans
- Chalet des Pins: 4 cadavres
Benouadane Driss, 27 ans
Lahbib Mohammed-Salah
Souidane Mohamed, 51 ans
Guenifi Mohamed-Cherif, 38 ans
Le même jour la police procède à l’enterrement au cimetière central de Constantine de 4 cadavres sous la désignation de X algériens.
Pourquoi est-ce précisément le 20 août que ces cadavres furent jetés? C’est tout simplement la signature de l’ouvre de quelques éléments d’Anciens Moudjahidines qui ont été organisés et armés par les soins du général Djouadi Abdelhamid, ex-chef de la 5° région militaire, auquel a succédé le Général Boughaba Rabah en continuant l’ouvre avec autant de zèle.
Les quelques éléments d’Anciens Moudjahidines qui se sont organisés pour prêter leurs concours aux services de sécurité militaire relevaient directement de l’autorité du général et traduisait dans la pratique l’expression du fameux mot d’ordre de l’ex-premier ministre Redha Malek: « La peur doit changer de camp ».
Depuis, l’exposition de cadavres était devenue une règle courante et une monnaie de change. Chaque attentat terroriste contre un élément des services de sécurité tous corps confondu, 10 cadavres étaient jonchés dans le lieu où a lieu l’attentat. Nous retracerons ces événements dans un tableau plus explicite.
Il est entendu que le but de notre association n’est ni d’aiguiser la haine, ni de repousser la concorde ou la réconciliation que nous considérons, d’ailleurs, comme fatalement inévitable.
Ce que nous refusons au nom de nos disparus, de nos assassinés, c’est d’occulter la vérité. Nous considérons que la caution de la vérité est le minimum de respect à tous nos morts sans distinction du côté où ils sont tombés et de nos disparus sans distinction du côté qui les a enlevés.
Dans tous les cas, nous, familles de disparus de Constantine, nous ne cesserons d’exiger la vérité sur le sort de nos enfants, de nos époux, de nos pères et de nos frères.
Nous clamerons avec toute l’énergie de notre force à toutes les institutions ou organisations, nationale, internationale, gouvernementale ou non, pour exiger d’abord la vérité, ensuite la justice.
Nous exigeons de connaître la vérité sur l’ampleur de notre drame pour puiser la force sincère et mesurer au moins la largesse de notre générosité et le courage de notre souffrance, de notre endurance.
Les conditions actuelles de la politique de la concorde ne sont qu’un leurre et une frustration des valeurs de générosité et de courage qui anime chaque famille de disparus.
On ne peut bâtir aucune paix réelle sur les corps de nos disparus sans considération de leur sort et des conséquences de leurs familles, particulièrement à la veille de la rentrée scolaire pour ceux qui ont la chance de pouvoir y prétendre avec pour certains la fameuse autorisation paternelle pour l’accomplissement de certaines formalités.
Les expositions de cadavres dans les rues de Constantine particulièrement dans les quartiers populaires ne peuvent être ignorées par les Hauts responsables civils et militaires qui ont en charge d’administrer l’ordre et la sécurité des biens et des personnes, du moins au niveau local tel que le chef de région, le supposé Responsable de la sécurité – le chef de la sûreté de wilaya – le wali de Constantine – le procureur général du tribunal de Constantine.
L’absence quasi totale de réaction de ces autorités, leur silence absolu implique leur responsabilité ou du moins leur complicité et constitue néanmoins le délit de non dénonciation de crime.
La répétitive de ces spectacles est la preuve formelle de la couverture de nos hautes autorités si ce n’est pas sur leurs ordres que ces ouvres macabres s’accomplissent.
Les confiscations illégales de biens tel que: véhicules – camions – bijoux – argent – marchandises – équipement industriel – incendie de maison – vêtements, ne sont pas un coup de hasard, mais bien une stratégie de terreur et une prime à l’agression sous forme du butin du vainqueur.
La multiplicité des appellations de services de sécurité, la fréquence d’action et d’intervention pratiquement 24h/24h, le choix des lieux d’interventions, les abus de violence pratiqués par tous les corps de sécurité confondus, ne sauraient constituer quelques dépassements d’éléments zélés des services de Sécurité que l’on présente quelque fois à l’opinion publique incriminant un petit policier ou un petit inspecteur de police ou même quelques éléments subalternes tel le cas du disparu Torche Rabah dont l’affaire portée en justice demeure toujours pendue au niveau de la cours de Constantime qui ne semble pas prête de connaître son épilogue et dont le mystère de la disparition n’est pas éclairci.
Il s’agit bien d’une stratégie pensée et élaborée dans les bureaux d’état major par des Généraux et des Conseillers dans le but évident de terroriser le citoyen et de le maintenir dans une soumission aveugle.
Il reste entendu que nos propos ne visent pas à innocenter les groupes armés terroristes, ni à prendre leur défense. Notre but n’est pas non plus d’innocenter toutes les personnes enlevées ou arrêtées, car la question pour nous ne se pose pas en terme d’innocent ou de coupable, mais en terme de droit de l’homme, du respect de la personne humaine et de la justice conformément à la loi.
Nous avons établi nos statistiques sur un échantillon de données (près de 700) qui est loin de refléter toute l’ampleur des disparus, des morts sous la torture et des exécutions sommaires, néanmoins les tableaux que nous joindrons permettent une lecture claire qui nous confère le droit d’exiger de rendre publique la liste des survivants pour leur épargner toute mesure de représailles qu’ils encourent à chaque instant et à leur famille d’évacuer l’angoissante incertitude du sort de leurs disparus.
Monsieur le Président:
En votre qualité du premier magistrat du pays, de Président de tous les algériens, il ne pourrait vous être possible de considérer que le problème des disparus est un problème hors du champ de votre compétence, ou que les balises de lignes rouges vous sont tracées. Si le problème de ces personnes est d’essence politique, leur sort relève de principe de droit et de justice. Qu’ils soient jugés s’ils sont coupables, qu’ils soient libérés s’ils sont innocents.
Notre voux, monsieur le Président, est qu’une enquête sérieuse par des personnes crédibles et neutres soit ordonnée pour rétablir la vérité, toute la vérité sur l’ampleur de la tragédie de nos disparus d’abord et les responsables de son origine ensuite.
Chaque jour qui passe est un jour de trop pour le disparu et pour sa famille. Chaque jour qui passe induit l’état de terreur et non l’état de Droit. Au nom de quel principe maintient-on cette situation, où la famille même du disparu se trouve marginalisée et spolié du moindre droit social: pas d’allocations familiales, pas de sécurité sociale, pas d’aide sociale, pas de travail.
Monsieur le Président,
Notre démarche auprès de votre haute et honorable autorité nous est dictée par le scrupule de notre conscience de vous tenir informé de notre démarche que nous sommes contraint d’entreprendre auprès de toute institution non gouvernementale dans l’espour de faire entendre notre cause.
Bien respectueusement
Pour l’association des Familles de Disparus de Constantine
R. Benlatreche
Constantine le 12/09/2000
__________________________________________________________________________________________
CAS D’ARBITRAIRE FLAGRANT:
Saker Salah né le 10 janvier 1957 à Constantine, professeur de mathématiques secondaire ex-élu du FIS, arrêté le 29 mai 1994 à 18h15 de son domicile par la police judiciaire qui reconnaît l’avoir remis à la sécurité militaire suivant P.V. n° 848 du 10-7-94. Disparu depuis.
Aouabdia Brahim né le 8 juillet 1943 à Ain M’lila, maître tailleur arrêté le 30 mai 1994 à 9h du matin de son lieu de travail par la police judiciaire. On lui confisque son véhicule de marque Renault 2 matricule 1047-172-25. L’officier de police judiciaire reconnaît l’avoir remis au service de sécurité militaire suivant P.V. n°16532/96 du 04-09-96. Depuis disparu.
Kitouni Salah né le 23 août 1953 à Constantine, journaliste arrêté le 09 juillet 1996 en se rendant au commissariat sur convocation. Remis à la sécurité militaire suivant télégramme officiel n° 10058 du 16-07-96. Disparu depuis.
Lechar Salim né le 28 mars 1961 à Constantine, ouvrier, arrêté le 30 août 1994 de son domicile. Le procureur du tribunal délivre l’autorisation de visite du prisonnier. La famille se présente le jour de visite et apprend que le prisonnier n’y est pas. Disparu depuis.
Lamamri Aissa né le 02 décembre 1959 à Mila, commerçant (confection), arrêté le 12 décembre 1994 à son domicile par les forces combinées. On lui confisque un stock de marchandise tissus pour une valeur de 5 000 000 DA – 10 machines à coudre industrielles – une voiture de type Renault trafic immatriculée 5041-383-25 carte grise n° 299291. On incendie l’atelier pour masquer le vol. Un constat par huissier est dressé photo à l’appui.
Gharbi Said né le 23 février 1968 à Constantine, profession non précise, exécuté devant chez lui en présence de sa famille en date du 10 septembre 1996 à 12h00 par les forces combinées. On lui dérobe les objets suivants: livret de famille de son père et du sien propre – des photos de famille – une bague en or – 02 boucles d’oreille en or – une ceinture composée de 20 louis d’or – un collier de perle – 03 louis en or – téléviseur NB – 03 tapis – des couvertures – un réchaud lessiveux – 01 réchaud à gaz – 02 horloges murales – 01 séchoir de cheveux – 01 moulin à café – 01 fer à repasser – 01 ventilateur – 01 service à café. Détruit: bibliothèque – buffet de cuisine – vaisselle – frigidaire – (ils ont emporté le corps du défunt).
Boucherit Lotfi néle 07 novembre 1967 à Constantine, Docteur en médecine, arrêté le 26 septembre 1995 à 1h du matin du domicile par les services de sécurité. Mort sous la torture et ils lui ont dérobé les objets suivants: des livres religieux – une paire de chaussure neuve – 50 000 DA – une somme en devise non déterminée – 01 appareil photo – une médaille de combattant de libération.
EXECUTION SOMMAIRE OU MORT SOUS LA TORTURE
PAR LES SERVICES DE SECURITE
ANNEE 1994
Nom et Prénom |
Date né/age |
Lieu de naissance |
Filiation fils de et de |
Date arrestation |
Lieu et date enterrement |
Auteur enterrement |
Observations |
|
Souiade Mohamed |
1943 |
Cimetière central |
Police |
Tous ces morts furent exposés dans divers endroits: |
||||
Guenifi Med-Cherif |
1956 |
idem |
idem |
|||||
Semira Nadir |
1975 |
idem |
idem |
|||||
Hendri Fayçal |
1967 |
idem |
idem |
|||||
Benouadene Idris |
1967 |
idem |
idem |
|||||
Belaribi Abdelouahab |
1961 |
Cimetière el Guames 20/03/94 |
Famille |
|||||
Boukhalfa Belkacesm |
idem |
idem |
||||||
Boumaaza Belkacem |
1961 |
idem |
idem |
|||||
Messiad Belkacem |
Cimetière central 23/08/61 |
Police |
||||||
Cheribet Youcef Cheribet Said Cheribet Nabil Boudraa Mouloud Boudraa Aziz Kemnouala Boudjemaa Boulanouar Mourad |
1965 1968 1975 1947 1971 1965 1968 |
Constantine Idem Idem Jijel Constantine Idem idem |
Boudjemaa El Boudraa Baya |
20/07/94 20/07/94 20/07/94 17/07/94 17/07/94 19/07/94 22/07/94 |
Cimetière central 16/09/96 pour tous |
Police pour tous |
Morts sous d’affreuses tortures, ils furent exposés près de leur lieu de résidence: ex ancienne poudrière dans la grotte dite Mernouna. Leur mort remonte à plusieurs jours, jetés le 15/09/94. Enterrés le 16/09/94 |
|
Annab Ahmed |
1953 |
S. Namane. Obe |
Messaoud Abdelaziz |
26/08/94 |
12/09/94 |
police |
Acte décès dressé le 17/09/94, |
|
Annab El-Hachemi |
1948 |
S. Namane. Obe |
Non précisé |
26/08/94 |
12/09/94 |
police |
décédé le 17/09/94 |
|
Bensalem Mourad |
1965 |
Constantine |
Omar Bensalem Aicha |
27/11/94 |
14/12/94 |
hôpital |
Décédé le 12/12/94 |
|
Bakhouche Rabah |
1972 |
Constantine |
Med-Tahar Hansali Zoulikha |
12/03/94 |
14/04/94 |
Gendarmerie |
Acte de décès dressé le 13/04/94 |
LISTE DES MORTS ET ENTERRES SOUS L’APPELATION X ALGERIENS ENTERRES AU CIMETIERE DE CONSTANTINE PAR LES SCE DE SECURITE
1994
(ENTERREMENT COLLECTIF)
Nbre |
désignation |
date enterrement |
lieu |
auteur enterrement |
observations |
07 |
X Algérien |
05/06/94 |
Cimetière central |
police |
|
02 |
X Algérien |
15/06/94 |
Cimetière central |
Gendarmerie Nle |
|
01 |
X Algérien |
11/07/94 |
Cimetière central |
Gendarmerie Ain Smara |
|
06 |
X Algérien |
12/07/94 |
Cimetière central |
Gendarmerie |
|
01 |
X Algérien |
30/07/94 |
Cimetière central |
Sce hospitalier |
|
01 |
X Algérien |
31/07/94 |
Jebel Ouach |
police |
|
01 |
X Algérien |
03/08/94 |
Cimetière central |
gendarmerie |
|
02 |
X Algérien |
09/08/94 |
Cimetière central |
police |
|
01 |
X Algérien |
21/08/94 |
Cimetière central |
police |
|
04 |
X Algérien |
23/08/94 |
Cimetière central |
Police+Sce hospitalier |
|
01 |
X Algérien |
29/08/94 |
Cimetière central |
gendarmerie |
|
01 |
X Algérien |
13/09/94 |
Sce hospitalier + gendarmerie |
||
07 |
X Algérien |
18/09/94 |
Cimetière central |
police |
|
01 |
X Algérien |
20/09/94 |
Cimetière central |
Sce hospitalier |
|
10 |
X Algérien |
24/09/94 |
Cimetière central |
police |
Cadavres exposés près du lycée Hihi Mekki |
09 |
X Algérien |
26/09/94 |
Cimetière central |
police |
|
04 |
X Algérien |
05/10/94 |
Cimetière central |
Sce hospitalier |
|
08 |
X Algérien |
14/10/94 |
Cimetière central |
Sce hospitalier |
|
05 |
X Algérien |
18/10/94 |
Cimetière central |
police |
|
01 |
X Algérien |
24/10/94 |
Cimetière central |
police |
|
04 |
X Algérien |
09/11/94 |
Cimetière central |
police |
|
01 |
X Algérien |
16/11/94 |
Cimetière central |
Sce hospitalier |
|
02 |
X Algérien |
19/11/94 |
Cimetière central |
police |
|
05 |
X Algérien |
12/12/94 |
Cimetière central |
police |
|
04 |
X Algérien |
21/12/94 |
Cimetière central |
police |
|
89 |
NB: Liste non exhaustive. Le nombre est plus important. Faute de précisions, nous avons renoncé à les mentionner en attendant des investigations complémentaires.
LISTE DES MORTS SOUS LA TORTURE OU EXECUTIONS SOMMAIRES PAR LES SERVICES DE SECURITE: ANNEE 1995
Nom Prénom |
Date naissance |
Lieu naissance |
Filiation |
Date enlèvement |
lieu/date enterrement |
Auteur enterrement |
Observations |
El-Adef Salim |
1963 |
Constantine |
Smain et Tidjani Zohra |
16-01-95 dans la rue |
01-03-95 cimet. centr. Constantine |
police |
|
Ayou Cherif |
1959 |
Ain M’lila |
Belkacem et Adjroud Oum Hani |
13-03-95 |
22-03-95 cimet. centr. Constantine |
Sce hospitalier gendarmerie |
Victime des Sce de sécurité mort le 14-03-95 |
Birouk Moussa |
1964 |
Constantine |
Mohamed et Boutreha Zoubida |
12-06-95 |
cimet. centr |
PV des Sces de police sans précision sur la date et les circonstances de sa mort |
|
Barkat Ahcene |
1966 |
Constantine |
Ahmed et Zitouni Khedidja |
19-06-95 |
cimet. centr. 21-07-95 |
police |
|
Benguidoum Icham |
1971 |
Constantine |
Mohamed et Zebiri Bahidja |
29-06-95 |
cimet. centr. 30-07-95 |
police |
|
Merouani Youcef |
1970 |
Constantine |
Houcine et Benkhouroura Djamila |
30-06-95 |
cimet. centr. 30-07-95 |
police |
|
Boumendjel |
1960 |
Didouche Mourad Constantine |
Brahim et El-Atoui Fatima |
04-07-95 |
cimet. centr. 21-07-95 |
police |
|
Oualbani Foudil |
1961 |
Constantine |
Makhlouf et Kaabab Hadda |
08-07-95 |
cimet. centr. 21-07-95 |
police |
|
Merouani Hadj Rabeh |
1963 |
Constantine |
Houcine et Benkhouroura Djamila |
30-06-95 |
cimet. centr. 21-07-95 |
police |
|
Tradi Mohamed Seghir |
1964 |
Constantine |
Omar et Ababsa Louiza |
31-07-95 |
cimet. centr. 29-08-95 |
police |
|
* Kemache Abdelkader |
1976 |
Constantine |
Ahcene et Hamdi Hadda |
12-03-95 |
cimet. centr. 18-03-95 |
police |
|
Boucherit Lotfi (docteur en médecine) |
7/11/ |
Constantine |
Abdelkader et Tradi Fatima Zohra |
26-09-95 |
cimet. centr. 30-09-95 |
police |
|
Bounab Tayeb |
1959 |
Constantine |
Omeur et Bounab Aicha |
24-07-95 |
|||
Après une course poursuite par les services de sécurité, la victime s’est réfugiée dans une pharmacie privée sis à la cité Daksi où elle a été rejoint et arrêtée par les éléments des services de sécurité et exécutée devant la pharmacie en public. La victime n’avait aucune arme et ne représentait aucun danger. |
NB: Liste non exhaustive. Le nombre des morts est plus important. Faute de précisions, nous avons renoncé à les mentionner en attendant des investigations complémentaires.
Liste des morts enterrés sous l’appelation X Algériens
Cimetière central de Constantine Année 1995
Nombre |
Désignation |
Date d’enterrement |
Lieu d’enterrement |
Auteur de l’enterrement |
03 |
X Algérien |
04 janvier 1995 |
Cimetière central |
Police |
03 |
X Algerien |
16 janvier 1995 |
Cimetière central |
Police |
02 |
X Algerien |
09 février 1995 |
Cimetière central |
Police |
02 |
X Algerien |
13 février 1995 |
Cimetière central |
Police |
02 |
X Algerien |
1er mars 1995 |
Cimetière central |
Police |
03 |
X Algerien |
26 mars 1995 |
Cimetière central |
Service hospitalier + SM |
04 |
X Algérien |
16 avril 1995 |
Cimetière central |
Gendarmes |
03 |
X Algérien |
07 mai 1995 |
Cimetière central |
Police |
07 |
X Algérien |
23 mai 1995 |
Cimetière central |
Police |
04 |
X Algérien |
04 juin 1995 |
Cimetière central |
Police |
04 |
X Algerien |
21 juin 1995 |
Cimetière central |
Police |
03 |
X Algerien |
08 juillet 1995 |
Cimetière central |
Service hospitalier + SM |
07 |
X Algérien |
09 juillet 1995 |
Cimetière central |
Police |
02 |
X Algerien |
09 juillet 1995 |
Cimetière central |
Service hospitalier + SM |
02 |
X Algérien |
17 juillet 1995 |
Cimetière central |
Police |
02 |
X Algérien |
19 juillet 1995 |
Cimetière central |
Service hospitalier + SM |
03 |
X Algérien |
30 juillet 1995 |
Cimetière central |
Gendarmes de Hamma Bouziane |
05 |
X Algerien |
08 août 1995 |
Cimetière central |
Police |
07 |
X Algerien |
26 août 1995 |
Cimetière central |
Police |
09 |
X Algerien |
30 août 1995 |
Cimetière central |
Police |
02 |
X Algerien |
03 septembre 1995 |
Cimetière Djebel El Ouahch |
Service hospitalier + SM |
07 |
X Algérien |
19 septembre 1995 |
Cimetière central |
Police |
05 |
X Algerien |
25 septembre 1995 |
Cimetière central |
SM (sécurité militaire) |
04 |
X Algérien |
26 septembre 1995 |
Cimetière central |
Police |
03 |
X Algerien |
17 octobre 1995 |
Cimetière central |
Police |
97 |
Total |
LISTE DES MORTS SOUS LA TORTURE OU EXECUTES SOMMAIREMENT PAR LES SERVICES DE SECURITE 1996
Nom |
nais/âge |
Lieu de naissance |
filiation |
dat. Enlèvem. |
lieu/dat. Enterr. |
auteur enterr. |
observations |
El-Erhem Samir |
1976 |
Constantine |
Brahim et El_Erhem Daikha |
05.05.96 |
Central 26.06.96 |
Police |
Acte de décès n°2613 |
Torche Rabah |
1965 |
idem |
Allaoua et Torche Fatma |
14.05.96 |
Central |
Non précisé |
PV reconnaissant dépassement des policiers |
Khettouf Makhlouf |
1976 |
idem |
Abdellah et Boulgheb Fiala |
11.06.96 |
Central |
Police |
PV n° 15068 du 04.08.96 reconnaissant sa mort |
Gharbi Said |
1968 |
idem |
Non précisé |
10.09.96 |
Non précisé |
Sces sécurité |
Exécution sommaire devant sa famille Cité el Gamas |
TRANCHES D’HEURES DURANT LESQUELLES LES SERVICES DE SECURITE OPÈRENT
Année |
8h-18h |
18h-22h |
22h-8h |
non précisé |
totaux |
observations |
1992 |
01 |
– |
– |
– |
01 |
|
1993 |
02 |
01 |
01 |
– |
04 |
|
1994 |
113 |
28 |
90 |
38 |
269 |
|
1995 |
105 |
17 |
89 |
20 |
231 |
|
1996 |
63 |
13 |
31 |
24 |
131 |
|
1997 |
19 |
07 |
05 |
07 |
38 |
|
303 |
66 |
216 |
89 |
674 |
TRANCHES D’AGE AU MOMENT DE L’ENLEVEMENT
Année |
64-74 |
54-63 |
44-53 |
34-43 |
24-33 |
16-23 |
Observ. |
1992 |
– |
– |
– |
– |
– |
01 |
16ans |
1993 |
– |
– |
– |
03 |
– |
– |
– |
1994 |
01 |
07 |
24 |
78 |
100 |
55 |
66ans |
1995 |
– |
03 |
10 |
64 |
92 |
54 |
|
1996 |
– |
– |
05 |
30 |
61 |
48 |
|
1997 |
– |
– |
01 |
08 |
18 |
11 |
|
Totaux |
01 |
10 |
40 |
183 |
271 |
169 |
674 |
SITUATION DE FAMILLE AU MOMENT DE L’ENLEVEMENT
Année |
célibataire |
marié |
non précisé |
nb. d’enfants |
observations |
1992 |
01 |
– |
– |
– |
|
1993 |
01 |
03 |
– |
13 |
|
1994 |
113 |
138 |
18 |
492 |
|
1995 |
92 |
120 |
19 |
413 |
|
1996 |
69 |
45 |
17 |
155 |
|
1997 |
22 |
14 |
02 |
24 |
|
298 |
320 |
56 |
1097 |
NOMBRE DE DISPARUS PERIODIQUE
Année |
jan |
fev |
mar |
avr |
mai |
juin |
juil |
aout |
sep |
oct |
nov |
dec |
NP |
totaux |
1992 |
– |
– |
– |
– |
– |
01 |
– |
– |
– |
– |
– |
– |
01 |
|
1993 |
01 |
– |
– |
– |
– |
– |
– |
– |
01 |
– |
– |
01 |
03 |
|
1994 |
03 |
03 |
08 |
10 |
12 |
06 |
20 |
44 |
26 |
37 |
51 |
41 |
04 |
265 |
1995 |
08 |
05 |
40 |
11 |
19 |
35 |
23 |
50 |
10 |
03 |
12 |
05 |
02 |
223 |
1996 |
06 |
10 |
11 |
27 |
18 |
07 |
13 |
09 |
14 |
05 |
04 |
02 |
01 |
127 |
1997 |
03 |
02 |
01 |
04 |
08 |
04 |
01 |
03 |
01 |
04 |
03 |
03 |
01 |
38 |
21 |
20 |
60 |
52 |
57 |
53 |
57 |
106 |
52 |
49 |
70 |
52 |
08 |
657 |
WILAYA DE GUELMA
Année |
jan |
fev |
mar |
avr |
mai |
juin |
juil |
aout |
sep |
oct |
nov |
dec |
NP |
totaux |
1993 |
– |
01 |
01 |
|||||||||||
1994 |
– |
01 |
02 |
01 |
04 |
|||||||||
1995 |
01 |
01 |
02 |
04 |
08 |
|||||||||
1996 |
01 |
01 |
02 |
|||||||||||
01 |
01 |
01 |
03 |
01 |
03 |
04 |
01 |
15 |
WILAYA DE GHARDAIA
Année |
jan |
fev |
mar |
avr |
mai |
juin |
juil |
aout |
sep |
oct |
nov |
dec |
NP |
totaux |
1996 |
– |
01 |
01 |
– |
– |
– |
– |
– |
– |
– |
– |
– |
– |
02 |
GROUPE OU SERVICE RESPONSABLE DE L’ENLEVEMENT
Annee |
Sce sécu. |
Police centr. |
Police judic. |
Pol 2e arrond |
forces comb. |
CNS |
SM |
gendarm |
ONRB |
GLD |
NP |
GT |
Tot |
1992 |
– |
01 |
01 |
||||||||||
1993 |
01 |
01 |
01 |
01 |
04 |
||||||||
1994 |
– |
45 |
05 |
45 |
05 |
84 |
29 |
50 |
06 |
269 |
|||
1995 |
53 |
37 |
05 |
02 |
08 |
05 |
79 |
07 |
26 |
01 |
07 |
01 |
231 |
1996 |
20 |
46 |
05 |
01 |
08 |
01 |
31 |
05 |
11 |
– |
03 |
131 |
|
1997 |
14 |
05 |
02 |
03 |
08 |
03 |
03 |
38 |
|||||
88 |
89 |
58 |
08 |
65 |
11 |
203 |
41 |
90 |
01 |
19 |
01 |
674 |
(algeria-watch: GT: Groupe terroriste, NP: Non précisé, Police du centr.: Police du commissariat central)
LIEU D’ENLEVEMENT
Wilaya de Constantine
Année |
Travail |
domic. |
rue |
mosquée |
ratiss. |
barrage |
station taxi/gare |
café |
commis. |
devant domicile |
sortie travail |
lycée |
NP |
total |
1992 |
01 |
01 |
||||||||||||
1993 |
02 |
01 |
03 |
|||||||||||
1994 |
61 |
119 |
45 |
14 |
03 |
04 |
01 |
02 |
04 |
10 |
01 |
01 |
265 |
|
1995 |
48 |
103 |
43 |
05 |
01 |
04 |
01 |
11 |
02 |
05 |
223 |
|||
1996 |
18 |
46 |
28 |
03 |
04 |
04 |
20 |
01 |
02 |
01 |
127 |
|||
1997 |
07 |
11 |
11 |
02 |
01 |
01 |
03 |
02 |
38 |
|||||
136 |
280 |
127 |
24 |
03 |
05 |
02 |
10 |
10 |
44 |
02 |
05 |
09 |
657 |
Wilaya de Guelma
Année |
Travail |
domic. |
rue |
mosquée |
ratiss. |
barrage |
station taxi/gare |
café |
commis |
devant domicile |
sortie travail |
lycée |
NP |
total |
1993 |
01 |
01 |
||||||||||||
1994 |
01 |
01 |
02 |
04 |
||||||||||
1995 |
05 |
01 |
01 |
01 |
08 |
|||||||||
1996 |
01 |
01 |
02 |
|||||||||||
07 |
03 |
04 |
01 |
15 |
Wilaya de Ghardaia
Année |
Travail |
domic. |
rue |
mosquée |
ratiss. |
barag. |
station taxi/gare |
café |
commis. |
dev.domic. |
sortie travail |
lycée |
NP |
total |
1996 |
01 |
01 |
02 |
Catégorie socioprofessionnelle des disparus
1. Inspecteur de banque
2. Trésorier en chef
3. Inspecteur de finances
4. Attaché à la direction du CHUC
5. Professeur en médecine
6. Médecin
7. Chirurgien dentiste
8. Pharmacien
9. Technicien supérieur de Santé
10. Maître assistant de laboratoire
11. Infirmier
12. Surveillant général
13. Enseignant cycle primaire
14. Enseignant cycle moyen
15. Enseignant cycle secondaire: lycée
16. Enseignant au centre de formation
17. Ecolier au moyen
18. Ecolier au lycée
19. Stagiaire au centre de formation
20. Etudiant à l’université
21. Moniteur de sport
22. Inspecteur d’enseignement primaire
23. Contrôleur des PTT
24. Technicien supérieur des PTT
25. Employé des PTT
26. Ingénieur en mécanique
27. Ingénieur en génie civil
28. Technicien supérieur en automatisme
29. Secrétaire d’avocat
30. Greffier de tribunal
31. Gardien de prison
32. Gardien civil
33. Officier de police
34. Sous officier militaire
35. Agent de sécurité civil
36. Commerçant
37. agent administratif
38. Agriculteur
39. Comptable
40. Chef de division
41. Président d’APC
42. Employé de l’APC
43. Employé à l’université
44. Maître tailleur
45. Chef patissier
46. Chauffeur de transport
47. Chauffeur de taxi
48. Employé société nationale
49. Sans profession
50. Profession non précisée
Document de l’association des familles de disparus de la wilaya de Constantine saisi par algeria-watch