Massacres décembre 2000: explications d’El Moudjahid
Extraitd’un article d’El Moudjahid: « La classe politique et la société civile condamnent »
Tahar Mohamed Al Anouar, 19 décembre 2000
Symbiose peuple-ANP
Il sagit dun travail destructeur de la part de groupes mafieux, les mêmes qui ont soutenu les hordes terroristes en activité pendant une dizaine dannées durant, les mêmes aussi qui luttent avec lénergie du désespoir pour faire échouer les réformes économiques qui signifient pour eux la fin dune mainmise sur lappareil économique national.
Ces milieux dactivistes nourris au sein par les monopoles, le trabendisme et léconomie souterraine nont pas dautres moyens de maintenir leurs privilèges, quen passant au terrorisme, à la violence et à la destruction, à répandre aussi une peur panique parmi les investisseurs et à tenter dimposer, auprès de la communauté internationale, lidée entretenue dune Algérie instable.
Les récents massacres de citoyens innocents à Médéa, à Khemis Miliana et à Ténès répondent à cette volonté de maintenir la pression sur le pays et obliger les autorités à céder au chantage.
Latrocité des actes commis est révélatrice de létat desprit et de la détermination des commanditaires à croire encore quil peuvent infléchir la politique de réformes, initiée par le Président de la République, et sa volonté de lutter quelles quen soient les conséquences, contre la corruption, les privilèges et les chasses gardées.
En engageant une telle politique déjà concrétisée sur le terrain par les changements de personnel politique et administratif dans les collectivités locales, le Chef de lEtat a conscience quil dérange de multiples et énormes intérêts, mais il reste aussi convaincu que restaurer limage et lautorité de lEtat passe obligatoirement par la destruction de toutes les féodalités et les oligarchies que la situation de confusion dans laquelle a longtemps vécu le pays a permis de faire prospérer et de conquérir de vastes espaces de souveraineté, gangrenant ladministration publique, mise ainsi au service de leurs intérêts. Pour de tels cercles mafieux, les graves événements, qui viennent dendeuiller le pays et des dizaines de familles de victimes, sont une sorte davertissement adressé aux responsables du pays.
Ils signifient aussi leur détermination à poursuivre dautres équipées sanglantes pour une cause qui est pourtant désespérée et sans issue.
Faut-il rappeler à ces hordes assassines que le pays est déterminé à lutter pour leur mise hors détat de nuire. Faut-il leur rappeler au titre de cette détermination populaire que le peuple algérien a délibérément et souverainement choisi la voie de la paix de façon irréversible, en dépit de traumatismes que peu de peuples en fait ont eu à subir au cours de leur histoire.
Les poussées criminelles qui endeuillent encore le pays ne peuvent, de ce fait, altérer cette soif et cette exigence de paix manifestées par la population et matérialisées sur le terrain par la politique initiée par le Président de la République et le gouvernement qui la porte. La situation montre en tout cas que la mobilisation populaire et lengagement de lANP restent au centre des priorités pour faire face aux dangers quune politique courageuse de réformes fait naître.
Dès le début de son action au service de la réconciliation et de la paix civile, le Chef de lEtat na jamais caché que la volonté de changement que le pays imprimait pour sortir de la crise pouvait susciter encore de violentes réactions de la part de tous ceux qui se sentaient menacés dans leurs privilèges exorbitants, et tous ceux aussi qui ne souhaitaient pas voir lAlgérie sortir de la spirale de la violence et sengager dans lavenir.
Il a fallu dix longues années pour se débarrasser dun terrorisme sanglant, et qui a poussé la barbarie jusquà ses derniers retranchements.
Les récents massacres de Médéa, Ténès et de Khemis Miliana ajoutent peut-être au long martyrologe du peuple algérien confronté à des adversaires décidés à précipiter sa perte mais les derniers soubresauts de cette violence terroriste nont pas plus davenir, empressons-nous de le signaler, que nen a eu la folle équipée mortelle de ces dix dernières années.
La population aux côtés de lANP est décidée et déterminée à la fois pour que, encore une fois dans lhistoire de ce pays martyr, le crime ne passe pas, risquant de compromettre dans le cas contraire lavenir de générations entières.
Il ny a pas aujourdhui dans ce pays une seule âme qui puisse tolérer que le langage de la terreur seul est payant.