Rabah Kébir s’insurge contre la tenue d’un congrès de l’ex-FIS

Dans une interview accordée au quotidien El Youm

Rabah Kébir s’insurge contre la tenue d’un congrès de l’ex-FIS

Youcef Zirem, Le Jeune Indépendant, 5 avril 2001

L’éventualité de l’organisation d’un congrès de l’ex-FIS continue de diviser les anciens animateurs du parti dissous.

Dans une récente interview accordée au quotidien arabophone El Youm, Rabah Kébir estime que son parti «n’est pas concerné par la tenue d’un congrès à l’étranger».

Pour Rabah Kébir, «il n’y a aucun pays européen ou arabe qui acceptera l’organisation sur son territoire d’un tel congrès». Ayant soutenu le processus de la concorde civile engagé par les autorités, Rabah Kébir veut se présenter comme étant le seul porte-parole de l’ex-FIS. Responsable de l’instance exécutive de l’ex-FIS à l’étranger, Rabah Kébir est contesté par les siens depuis un moment. D’autres animateurs ont créé une autre instance en Suisse (présidée par Mourad Dhina) et ne reconnaissent pas l’autorité de Rabah Kébir.

Et il semble qu’en Algérie, Ali Djeddi, Omar Abdelkader ou encore Kamel Guemazi développent des approches politiques proches de celles du groupe de Mourad Dhina. En revanche, Abdelkader Boukhamkham soutient les positions de Rabah Kébir.

Dans son long entretien avec le quotidien El Youm, Rabah Kébir fait remarquer que l’instance qu’il préside a le devoir d’attendre les conditions idéales pour l’organisation du congrès de l’ex-FIS.

Pour Rabah Kébir, la présence de Abassi Madani et de Ali Benhadj fait partie de ces conditions. Dans une autre optique, Rabah Kébir souligne le peu d’empressement des autorités à concrétiser complètement les accords passés entre l’AIS et le pouvoir.

Rabah Kébir parle «du retour des travailleurs à leur poste de travail, de la libération des prisonniers, de la question des disparus, de la liberté d’expression et des libertés politiques».

Concernant la violence terroriste qui n’arrête pas de redoubler de férocité, Rabah Kébir s’interroge : «Qui sont ces groupes ? Qui les dirige ? Quels sont leurs buts ?».

A propos de la carte politique nationale, Rabah Kébir affirme qu’elle est «préfabriquée». Concernant le livre controversé, la Sale Guerre, de Habib Souaïdia et les autres approches médiatiques allant dans le même sens, Rabah Kébir souligne qu’»il n’y a pas de fumée sans feu». Cependant, Rabah Kébir plaide pour «la sauvegarde de l’institution militaire» dans la mesure où elle constitue la colonne vertébrale de la nation. Pour répondre aux détracteurs de l’Armée, Rabah Kébir suggère une commission d’enquête nationale sur les massacres. Y. Z.

 

 

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