13 Février 1960, 13 Février 1992, 13 Février 2012 ?

13 Février 1960, 13 Février 1992, 13 Février 2012 ?

Nourredine BELMOUHOUB *

Simple fait du hasard, oui alors est-ce une suite minutieusement concertée, d’une opération entrant dans le cadre d’un suivi non déclaré, ourdie avec une subtile sournoiserie, secrètement gardée et savamment maquillée par une prétendue menace pour la démocratie et l’impréparation du peuple. A savoir que le 13 février 1960 la France testa « Gerboise bleue » sa première bombe A à Reggane, et à voir que trente deux ans après, jour pour jour le 13 Février 1992, des milliers d’Algériens sont livrés en pâturage à la radioactivité nucléaire, bactériologique et chimique découlant des ces tests, aujourd’hui 52 ans après ce 1er test et 20 ans après la déportation et l’internement dans ces camps du Sud, avec le temps et avec les résultats calamiteux, autant pour l’espace environnemental ou eurent lieux les dix sept maléfiques tests nucléaires, chimiques et bactériologique, que pour les habitants de zones irradiées et les victimes de l’injuste déportation massive décidée par les « auteurs du naufrage national », nom fallacieux drapée alors d’une présumée sauvegarde des personnes et des biens, escobarderie qui m’autorise aujourd’hui, à titre de porte parole du Comité de Défense des Internés des Camps du Sud, de me questionner afin de comprendre pourquoi avions nous servi de cobayes avec une escobarderie très riche en déloyautés.
A la seule réponse à mon cancer de la peau, petit héritage de la civilisatrice France, de sa colonisation, de ses leçons droit-homéisme et de libertés fondamentales, héritage aussi des signataires « lettrés » des Accords d’Evian, sans oublier bien sur l’action stérile et dévastatrice d’un certain Comité du « Naufrage » de l’Algérie, autoproclamé tuteur, érigé en sauveur, la seule réponse qui trouble mon esprit est : « Qu’est ce qui prouve aujourd’hui que notre placement dans ces lieux dont la forte teneur en matière de radioactivité nucléaire, bactériologique et chimique, connue et reconnue, ne répondait pas au souci de la France de savoir  quel est le degré de nocivité de ses bombes, trente deux ans après leurs essais ? » Cette question est d’acuité, avec stridence je la pose et avec anxiété j’en attends la réponse.
Le 13 février 2012
* Défenseur Libre des Droits de l’Homme
Porte Parole du Comité des Internés