Belaid Abdesselam: Graves accusations contre Nezzar

BELAÏD ABDESSELAM REVIENT A LA CHARGE

Graves accusations contre Nezzar

Le Soir d’Algérie, 5 août 2007

La dernière sortie publique de Khaled Nezzar semble avoir sérieusement ébranlé l’ancien chef de gouvernement, Belaïd Abdesselam.
Kamel Amarni – Alger (LeSoir) – Manifestement, le successeur de Sid-Ahmed Ghozali à la tête du gouvernement ne s’attendait pas à la réaction de Nezzar. En tout cas, à en juger par le langage qu’il utilisera en réagissant aux propos de l’ex-ministre de la Défense. Dans un entretien avec nos confrères de Djazaïr News, l’homme perd toute circonspection, préférant l’invective et l’attaque personnelle à l’argument politique. “Cet homme a perdu la tête, il est fou”, dira d’emblée Belaïd Abdesselam à propos de Nezzar. “Il est devenu sénile, il raconte des mensonges !” Ahurissant ! “Il ment lorsqu’il prétend que nous nous sommes rencontrés deux jours de suite au domicile de Ali Kafi. La vérité est que nous nous sommes rencontrés le 18 juillet 1993 à la Présidence sans pour autant aboutir à un accord et nous nous sommes séparés sur un différend. Nous nous sommes ensuite fixé rendez- vous au domicile du président du Comité d’Etat, Ali Kafi, à Palm- Beach.” Il ne s’arrête pas là ! “Il ment également lorsqu’il prétend que nous nous sommes rencontrés en tête à tête à la résidence Dar-El-Afia. Etait présent avec nous le président du Haut Comité d’Etat.” Et ce n’est pas fini ! Après les louanges faits à Nezzar dans son pamphlet sur le Net, le voilà qu’il l’accuse d’avoir “terni l’image de l’Algérie en parlant dans des tribunaux étrangers, français de surcroît”. Ici, Belaïd Abdesselam reproche à Nezzar le procès intenté, en février 2001, à un certain Souaïdia auquel les éditions La Découverte et la grande famille “qui-tuequiste” de laquelle se proclame Abdesselam ont fait écrire un “sale livre” dans le genre “l’armée massacre des civils avec de fausses barbes, etc.” L’on se rappelle que l’ancien ministre de la Défense affrontait, ce jour-là, des “témoins” allant de dirigeants du sinistre FIS à Hocine Aït- Ahmed, en passant par d’obscurs militaires déserteurs. La “crème” de Sant’Egidio réglant ses comptes à l’Algérie démocratique et républicaine, celle qui subissait et combattait, de ce côtéci de la Méditerranée, les “moudjahidine de l’opposition réelle”. La courageuse initiative de l’exhomme fort de l’armée et du pouvoir algérien combattant tout ce beau monde dans leur propre fief parisien est assimilée par Abdesselam à une “atteinte à l’image de l’Algérie”. Lequel Abdesselam qui, il y a à peine une semaine, a cru faire de ce grand personnage de l’Algérie indépendante un allié de taille dans “sa guerre” contre tous ceux qui, militaires ou civils, ont contribué à l’arrêt du processus électoral. En voulant “isoler” les généraux Touati, Mohamed Lamari et tous ceux qui symbolisent le combat anti-intégriste, Belaïd Abdesselam se voit interpellé par leur chef de file, Khaled Nezzar. N’étant pas un novice en la matière, l’ancien chef de gouvernement, qui n’agit assurément pas en solitaire lui aussi, sait, désormais, qu’il a affaire à toute l’armée. D’où sa panique et cette escalade dangereuse dans l’accusation : “La plus grosse erreur commise par Houari Boumediene est d’avoir laissé l’armée entre les mains de cet individu et celle d’”El Mokh” Touati. Et je crois qu’il s’en était rendu compte, mais c’était trop tard. Et aujourd’hui, il faut que l’on s’entende sur la mort de Boumediene” (!?) C’en est là une très grave insinuation et un front nouveau d’ouvert. Décidément, “la polémique” ne fait que commencer…
K. A.