Sursis de quatre mois pour les écoles privées
Sursis de quatre mois pour les écoles privées
Benbouzid fait un pas en arrière
El Watan, 5 mars 2006
C’est une sage décision. Dans l’intérêt de nos enfants, le ministre de l’Education nationale était dans l’obligation de surseoir à la décision relative à la fermeture des établissements privés en cours d’année et en plein cursus scolaire », a expliqué un parent d’élève qui fait partie du comité de coordination des associations des parents d’élèves.
Hier, en prenant connaissance de la nouvelle démarche du ministère, les concernés, notamment les parents d’élèves et les chefs des établissements privés qui ont fait l’objet de fermeture, ont exprimé leur soulagement. En effet, le département de M. Benbouzid a accordé, depuis hier, un délai supplémentaire exceptionnel allant jusqu’à la fin juin 2006 aux écoles privées « illégales » pour se conformer à la loi. De ce fait, les établissements privés dont les portes ont été scellées par les forces de l’ordre sur instruction du wali sont autorisées aujourd’hui à reprendre leur enseignement jusqu’à la fin de l’année scolaire en cours. Le recul du ministère par rapport à cette question est motivé essentiellement, selon le conseiller à l’information, par les préoccupations majeures exprimées par les parents d’élèves concernant de possibles conséquences négatives en matière d’adaptation et d’intégration de leurs enfants dans un nouvel environnement en un délai réduit, particulièrement pour ceux appelés à subir les examens nationaux de fin d’année (6e, BEF et bac). Effectivement, les parents d’élèves ont fait part de leur inquiétude quant à l’impact psychologique que peut avoir la fermeture de ces écoles sur leurs enfants. « Conscient, plus que tout autre, de la préservation de l’intérêt majeur des élèves, nous avons décidé d’accorder un autre délai de mise en conformité aux chefs d’établissement », a soutenu un responsable du ministère de l’Education. Rappelons que le département de M. Benbouzid avait procédé la semaine dernière à la fermeture de 42 établissements privés activant dans l’illégalité, après leur avoir accordé, en vertu de l’article 38 du décret du 24 mars 2004, un délai d’une année pour se conformer à la réglementation. Le ministre de tutelle a tenu à préciser qu’un décret complémentaire promulgué le 8 novembre 2005 a donné encore une fois la possibilité à ces écoles de régulariser leur situation dans un délai supplémentaire de trois mois. Les concernés, à savoir les parents d’élèves et chefs d’établissement, n’ont pas contesté l’aspect juridique que revêt la décision en question, mais ils se sont accordés à dire qu’elle pénalise, dans une large mesure, principalement les enfants qui se retrouvent à la rue. Le comité a saisi à cet effet le président de l’APN pour qu’il intervienne auprès du premier magistrat du pays afin qu’il annule cette mesure qualifiée de coercitive qui prive les élèves de leurs droits fondamentaux à l’instruction et à l’éducation. Les établissements privés de cinq wilayas (Alger, Sétif, Tizi Ouzou, Oran et Annaba) ont été touchés par la fermeture. Hier, le ministre de l’Education a réitéré son appel aux responsables de ces établissements privés pour déposer, au plus tôt, leur demande d’agrément auprès des directions de l’éducation de leur wilaya afin de pouvoir exercer en toute légalité dès la rentrée scolaire prochaine. M. Benbouzid a également appelé les parents d’élèves concernés à prévoir l’inscription de leurs enfants, pour la rentrée scolaire prochaine, dans des établissements dûment agréés. Notons que M. Benbouzid invite les responsables de ces écoles privées à une réunion de travail prévue pour aujourd’hui au siège du ministère de l’Education nationale.
Nabila Amir