Statut particulier: Un recrutement plus sévère pour les imams
par M. S., Le Quotidien d’Oran, 29 janvier 2009
Le nouveau statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l’administration chargée des Affaires religieuses et des wakfs, publié dans le Journal Officiel, fixe, avec amples détails, les mécanismes de gestion des carrières des travailleurs du secteur (recrutement, promotion, formation, droits et obligations…).
La spécificité du nouveau texte est le durcissement des conditions de recrutement des imams, des mourchidates et du corps des préposés aux biens wakfs qui doivent désormais justifier de titres ou diplômes universitaires dans des spécialités bien définies. Les futurs imams sont dorénavant recrutés par voie de concours sur épreuves, uniquement parmi les détenteurs d’une licence en sciences islamiques. Les candidats doivent également disposer d’une attestation de mémorisation du Saint Coran en entier, obtenue à l’issue d’un cycle de l’enseignement coranique. Autre mesure qui attire l’attention dans ce nouveau statut particulier est la « mise en voie d’extinction » du grade d’imam instituteur, vu que les conditions de recrutement ont été totalement revues en privilégiant les candidats universitaires. En plaçant haut la barre, le ministère des Affaires religieuses et des wakfs semble ainsi opter pour un recrutement sélectif des imams dans un souci de privilégier le qualitatif. Le nouveau statut particulier précise, avec amples détails, les tâches dévolues aux corps des imams qui sont chargés, entre autres, d’officier les prières et les prêches, et d’assurer les cours dans le cadre de l’alphabétisation. Outre ces missions ordinaires, les imams sont tenus d’assurer « le maintien de la discipline dans la mosquée, en la préservant de toute activité dépassant le cadre religieux ». L’utilisation des lieux de culte pour des activités politiques et autres n’a cessé d’alimenter les débats en Algérie ces dernières années, surtout après les dérapages survenus durant la décennie noire.
En affectant cette nouvelle mission sensible de « maintien de la discipline dans les mosquées », les pouvoirs publics réitèrent leur attachement au principe de la préservation des lieux de culte de toute activité partisane. Le nouveau statut particulier fixe aussi une nouvelle classification des grades et bonification indiciaires des postes des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l’administration chargée des Affaires religieuses. L’imam « mouderès » est classé à la catégorie 10 avec un indice minimal de 498 points devancé par l’imam professeur à la catégorie 13 avec un indice minimal de 578 points, alors que le plus haut grade de imam professeur principal est classé dans la catégorie 14 avec 621 points. Il est à noter que le nouveau statut particulier prend effet à compter du 1er janvier 2008.