Les dérives d’un baronnet
La Tribune, 10 mai 2005
Fait scandaleux hier lors de la conférence animée par M. Mouloud Hamrouche au siège de la Confédération des cadres des finances. A l’instar de leurs confrères, deux journalistes de la Tribune se sont présentées pour couvrir l’événement. A leur grande surprise, la préposée à l’accueil les informe que sur instruction ferme de Abdelkrim Mahmoudi, les journalistes de la Tribune sont interdites d’accès et n’étaient pas les bienvenues. Celles-ci insistent. Mais les agents de la Confédération persistent et s’en réfèrent au sieur Mahmoudi qui, délaissant M. Hamrouche, a intimé l’ordre aux deux journalistes de quitter les lieux. Les collaboratrices de la Tribune refusent alors de sortir invoquant le droit d’accès à l’information et que, de toutes les façons, elles étaient là pour écouter l’ex-chef de gouvernement. Le responsable de la Confédération malmènera alors l’une d’elle en tentant de l’agresser physiquement. Elle se défend et repousse l’agression physique. N’eut été l’interposition de certains invités, notre collègue aurait été molestée. Nos deux journalistes ont donc accompli la mission pour laquelle elles ont été désignées, après que les confrères présents, dans un élan de solidarité agissante, qu’il faut saluer, eurent menacé de boycotter la conférence si les journalistes de la Tribune n’étaient pas admises. Mahmoudi reprend sa place. A noter que ce scandale a eu lieu en présence de beaucoup de personnalités du monde économique et de quelques membres du corps diplomatique accrédités en Algérie, qui étaient choqués par l’attitude de ce baronnet.En tout état de cause, la Tribune décide de porter l’affaire devant la justice pour interdiction d’accès à l’information, entrave à l’exercice de la profession, intimidation, tentative d’agression physique et voie de fait.
La Tribune.