Farouk Ksentini favorable aux poursuites mais critique la détention provisoire du blogueur
Affaire Abdelghani Aloui
Farouk Ksentini favorable aux poursuites mais critique la détention provisoire du blogueur
Achira Mammeri, TSA, 20 octobre 2013
Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’Homme, n’est pas opposé aux poursuites pénales contre les blogueurs.
Interrogé par TSA sur le cas du blogueur Abdelghani Aloui, poursuivi par la justice pour publication sur son compte Facebook de photomontages et de caricatures du président Abdelaziz Bouteflika et du Premier ministre Abdelmalek Sellal, Me Ksentini affirme « (qu’il) conçoit parfaitement le fait que le blogueur soit poursuivi pénalement ». « Il s’agit du chef de l’État. Il faut le respecter puisqu’il représente une institution et il incarne l’Algérie », explique-t-il. Pour lui, « le procès va servir de leçon à ce jeune qui a commis une bêtise ». « Le président n’est pas à l’abri des critiques, mais cela doit se faire dans le respect », insiste-t-il.
Mais Farouk Ksentini dit « ne pas comprendre » la mise en détention provisoire de Abdelghani Aloui. « C’est une détention abusive. Je ne la comprends pas. Il aurait pu être poursuivi, en étant en liberté provisoire », estime-t-il. « Je ne comprends pas comment on a pu songer appliquer la détention provisoire dans ce cas de figure. Une détention contre laquelle nous luttons depuis plusieurs années, mais les choses ne s’améliorent pas », reconnaît-il.
Dans ce contexte, pour Me Ksentini, le refus du juge d’instruction de la 7e chambre du tribunal de Sidi M’hamed à Alger de remettre en liberté provisoire le blogueur n’est pas une surprise : « Le drame de la détention provisoire c’est qu’elle a pour effet de transformer la présomption d’innocence en présomption de culpabilité ».