Le ministère des Affaires religieuses se dit disposé à délivrer des autorisations d’ouverture d’églises
Le ministère des Affaires religieuses se dit disposé à délivrer des autorisations d’ouverture d’églises
Des CD vantant le christianisme distribués à des lycéens
par Sofiane B. et Samir B. , Le Jeune Indépendant, 16 août 2004
L’Eglise protestante de Constantine a lancé dernièrement une campagne déguisée de prosélytisme à l’adresse de jeunes de cette ville, essentiellement des lycéens, a-t-on appris auprès de certains d’entre eux. Il leur a été proposé des cours spéciaux et intensifs, dispensés gratuitement, notamment à l’occasion du déroulement des épreuves du baccalauréat.
Les candidats qui ont accepté cette «offre» ont reçu des exemplaires de livres et de CD vantant les qualités du prophète Jésus et de la Bible. Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Bouabdellah Ghlamallah, a, rappelons-le, mis en garde dans une récente sortie médiatique quant au danger que représente l’implantation d’une nouvelle religion en Algérie en plus de l’islam.
Qualifiant ce phénomène de «fléau à combattre pour éviter de rééditer des scénarios qui ont eu lieu dans d’autres pays comme le Nigeria», le ministre a affirmé que «ceci est contraire au principe même de l’unité nationale». Il a dans ce sens estimé que l’Algérie, qui a longtemps souffert du problème de régionalisme, héritage de la colonisation, n’a pas besoin de voir émerger dans quelques années un conflit d’un autre genre entre deux religions.
«Je ne vais pas laisser un tel héritage à mes petits-fils», a-t-il déclaré. Il a enchaîné en disant : «Nos petits-enfants méritent un héritage meilleur que de se voir entraîner dans des conflits dans lesquels ils n’ont rien à se reprocher.» Le ministre a également évoqué ce qu’a engendré le terrorisme durant les années noires en Algérie, parce que des personnes qui ont importé une nouvelle forme de religion ont voulu l’imposer par la force […] ; «alors, imaginez ce que peut causer l’existence de plusieurs religions».
Associant cette campagne à certaines parties étrangères, sans les nommer, le ministre a insisté sur la nécessité pour l’Etat de réinvestir le terrain en lançant notamment «une campagne visant à éduquer les citoyens pour éviter qu’ils soient influencés par les évangélistes», et éviter ainsi que «cette campagne d’évangélisation prenne une tournure plus inquiétante».
Tout en précisant que la liberté de culte reste toujours un acquis pour l’Algérie, le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs a tenu à préciser que l’essentiel est que la décision d’une personne de se convertir au christianisme ne soit pas «imposée par un esprit étranger».
Il a même précisé que son département délivre une autorisation à celui qui demande l’ouverture d’une église sur le territoire national. M. Ghlamallah s’est dit enfin outré par les méthodes utilisées par les évangélistes pour convaincre des citoyens à l’effet de les rejoindre.
En effet, «ces derniers se rapprochent essentiellement de citoyens démunis pour mieux les encadrer et leur faire changer de religion», en leur offrant notamment une aide financière.
S. B. et S.B.