SLIMANI MUSTAPHA

SLIMANI MUSTAPHA

Jacques Vergès, Lettre ouverte à des amis algériens devenus tortionnaires, Paris 1993

J’ai été torturé pendant dix jours. J’ai été frappé à la tête avec la crosse d’un Kalachnikov, Poignardé aux lèvres (même ma langue a été touchée), à l’épaule droite, à la cuisse droite et à la jambe gauche.

Ils m’ont jeté du gaz lacrymogène en plein visage, mes yeux ont été durement atteints, je ne distinguais absolument plus rien et j’ai fini par m’évanouir.

Frappé plusieurs fois à coups de pied au visage, j’ai eu du mal à manger par la suite.

Torse nu, j’ai été fouetté. Suspendu à un mur par une corde durant un jour entier.

Enchaîné, j’ai subi la torture du chiffon imbibé d’eau savonneuse, celle de la table et de la chaise : ligoté à une chaise, on vous projette contre la table, de façon à ce qu’on tombe sur le visage. Cette opération se répète plusieurs fois. Torturé à l’électricité. Brûlé au visage et aux doigts avec des cigarettes.

Menacé de mort pendant toute la durée de « l’interrogatoire ». Ils me disaient :

– Nous allons te tuer et dire que tu as essayé de t’enfuir.

Je fus obligé de signer le procès-verbal avec un pistolet pointé sur ma tête.

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