Manifestation du 17 octobre 1961 : Des organisations interpellent l’Etat français

Manifestation du 17 octobre 1961 : Des organisations interpellent l’Etat français

El Watan, 18 octobre 2008

En appelant à un rassemblement au pont Saint-Michel, à Paris, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples et l’organisation du 17 Octobre contre l’oubli, ont voulu exiger notamment « la reconnaissance officielle du crime commis par l’état français » et la liberté d’accès « effective » aux archives.

L’instance algérienne de lutte contre la pensée coloniale a aussi participé à cet événement. Son porte-parole, Ahmed Lakhdar Bensaïd, a écrit dans une correspondance adressée à la rédaction d’El Watan : « Au moment où les Algériens continuent à revendiquer des excuses et des indemnisations justes de la part de l’état français colonialiste, Nicolas Sarkozy continue à être fier du passé colonial français et malgré son refus de ne pas reconnaître les crimes français en Algérie, en dépit des voix des associations et des historiens français, on ne veut pas divulguer la vérité. La France continue à dribbler et à glorifier son passé noir nazi. La preuve est la loi du 23 février 2005 sur les archives qui a été promulguée par le gouvernement français qui souligne le secret d’état des crimes qui ont été perpétrés à cette époque. On ne peut consulter les archives que jusqu’en 2037. » Cette instance exhorte néanmoins les ONG et les historiens français ainsi que les libéraux à poursuivre les contacts et le dialogue autour des dossiers épineux qui sont restés comme « une épine dans le pied » dans les relations entre les deux états et peuples et sortir avec des propositions efficaces et constructives qui œuvrent pour l’intérêt collectif des deux états. Les événements du 17 octobre 1961 ont longtemps été frappés d’un oubli presque entier. Longtemps, nul ne semblait savoir qu’avait eu lieu en 1961 une manifestation de masse d’Algériens à Paris, ni qu’elle avait été réprimée avec une extrême violence. Il importe de déterminer les raisons de cet oubli, mais aussi de comprendre comment il a pu être progressivement et partiellement dissipé.

Par K. B.