Étudiants : l’exode massif

Ils sont de plus en plus nombreux à vouloir étudier dans l’hexagone

Étudiants : l’exode massif

Liberté, 31 octobre 2017

La plupart des postulants pour des études en France ont l’idée d’y rester à la fin de leur cursus universitaire.

L’immense file d’attente des étudiants venus passer le test de Campus France devant l’Institut français d’Alger, avant-hier, a suscité des commentaires et des lectures parfois surprenants. Des propos empreints de dépit, certains n’ont pas hésité à faire le lien entre cette ruée d’étudiants à la veille du 63e anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954, pour insinuer que rien n’a été fait après l’indépendance au point de pousser les jeunes à aller passer le test de connaissance du français (TCF) dans l’espoir de s’inscrire dans une université française. Un lien qui se conjugue aussi avec l’état de l’université algérienne qui est en queue du peloton du classement mondial des universités. Un état déplorable, comme l’a décrit le professeur en sociologie, Nacer Djabi, lié à une multitude de scandales concernant le trafic de notes, le plagiat et une gouvernance bureaucratique de l’enseignement supérieur.Une image qui renvoie en fait à l’état de tout le pays qui cherche encore le chemin de l’essor économique alors que son héritage tombe en ruine pendant que les responsables politiques en sont encore à débattre frileusement du sort du “butin de guerre” avec parfois la complicité d’intellectuels organiques partagés entre Le Caire et Paris lançant des polémiques stériles et qui s’entredéchirent alors qu’ils sont attendus sur des dossiers plus utiles pour la collectivité nationale. C’est purement un détournement de débat et une occultation des vrais problèmes qui restent en suspens depuis l’indépendance. Et ce n’est pas tant ce flux inédit devant l’Institut français qui a fait le buzz, transformé en événement majeur l’anniversaire du 1er Novembre 1954 aidant, qui pose problème, mais qui plutôt pousse à une introspection pour retrouver les traces de toutes les mauvaises politiques mises en œuvre depuis 1962, retracer tous les ratages, les choix stratégiques catastrophiques, l’œuvre inachevée de l’indépendance ponctuée de tergiversations au point de dérouter tous les observateurs et experts.
Et le malaise a commencé à apparaître, il y a bien plus d’une vingtaine d’années, lorsque des jeunes prenaient d’assaut les bateaux à quai pour rejoindre l’autre rive de la Méditerranée. Phénomène qui s’est désormais généralisé avec les harragas. Avec la violence et la délinquance, la déperdition scolaire, les immolations par le feu et les suicides, tous les symptômes d’un profond malaise sont réunis dans un contexte national où seul l’islamisme rampant est toléré. Tous les ingrédients de l’étouffement sont réunis dans un pays où les responsables se gargarisent de discours “flatteurs et orgueilleux”, populistes souvent, vantant ses richesses que personne n’a vues. Des motifs favorables pour une explosion sociale ou l’exil par tous les moyens devant le décor sombre qui dessine la perspective d’avenir.
Et l’on se demande pourquoi choquent les images de ces centaines d’étudiants en file indienne devant l’Institut français, alors que les progénitures des hauts responsables de l’État sont déjà installées en France et ailleurs dans les biens immobiliers qu’ils ont acquis.

Djilali B.

le Dr Mahmoud Boudarène, psychiatre
“C’est un événement traumatisant”

Liberté : Des images de milliers d’étudiants se bousculant dimanche devant l’Institut français d’Alger (IFA) pour s’inscrire au test de langue, passage obligatoire pour une inscription universitaire en France, ont soulevé une vague d’indignation. Quelle lecture en faites-vous à première vue ?
Mahmoud Boudarène : Ce que nous avons vu est hors du commun, un événement traumatisant par son ampleur et qui soulève l’indignation par sa signification. Comment peut-il en être autrement ? Une situation qui ressemble à un véritable exode. Les jeunes Algériens veulent quitter en masse ce pays, pourquoi ? C’est la question qu’il faut se poser. Le désir de faire des études n’explique pas à lui seul cette harga massive. La réalité est que nos jeunes aspirent au bonheur, et dans leur pays, il leur est inaccessible. Ils veulent vivre dans des contrées normales où le travail et la compétence sont des valeurs reconnues. Leur pays ignore le mérite, il célèbre la ruse et l’imposture, et en fait les seuls arguments pour accéder à l’ascenseur social. Les jeunes Algériens ont besoin d’espérance, cela leur est interdit sous le ciel d’Algérie. Ils veulent prendre part à la responsabilité, ils ne le peuvent pas. Ils veulent participer à la prise de décision et à la construction du destin commun, les portes leur sont fermées. Leur avenir est fait de désillusions. Ils cherchent un ailleurs où les promesses d’un avenir radieux sont possibles. Les Algériens veulent rêver, ils veulent l’égalité des chances et la justice, ils veulent du travail et la liberté, en somme, ils demandent à avoir une vie normale. Tout cela ne leur est pas permis dans leur pays.

Au-delà du rêve auquel aspirent des milliers d’étudiants algériens, ne pensez-vous pas que c’est d’abord une conséquence de la déchéance de l’université algérienne ?
L’université algérienne est dans un état de délabrement avancé, tant sur les plans scientifique et pédagogique que du point de vue de la vie sociale des étudiants. Ce n’est un secret pour personne, et les autorités le savent très bien. Les étudiants ne reçoivent pas l’enseignement qui leur est dû et leurs conditions de vie sociale sont indignes. La qualité de l’enseignement est médiocre et les diplômes qui sont délivrés en fin de cursus sont déconsidérés. Ils ne sont pas reconnus ailleurs dans le monde, et notamment chez nos voisins de l’Est et de l’Ouest. Ce qui est lamentable. Quant aux conditions de vie dans les campus, elles sont simplement scandaleuses. Elles humilient l’être humain qu’est l’étudiant et déshonorent le futur cadre de la nation.
Bourse insuffisante, restauration improbable, hébergement dans la promiscuité… Tout est réuni pour dégrader l’image de l’étudiant, réduire à néant ses espérances et faire de lui un fuyard. Vous ajoutez à cela les fraudes, les plagiats et la prise en otage de l’université par le pouvoir avec l’obligation d’allégeance pour accéder à la responsabilité — le népotisme et les passe-droits y sont la règle —, vous faites de cette institution un repoussoir. Ni l’étudiant ni l’enseignant ne souhaitent travailler dans de telles conditions de déchéance. Ils s’en vont.

Le déferlement vers l’IFA intervient à la veille du 1er Novembre, ne risque-t-il pas d’altérer le message des étudiants martyrs qui rêvaient d’une relève pour mieux gouverner l’Algérie ?
La Révolution algérienne est loin. Elle est loin aussi dans l’esprit des jeunes que nous avons vus sur ces images. En réalité, ils ne la connaissent qu’à travers le discours des responsables qui dirigent aujourd’hui ce pays et, en l’occurrence, ces derniers sont à leurs yeux de mauvais modèles qu’ils rendent responsables de la situation désastreuse dans laquelle ils se trouvent.
Les jeunes étudiants, qui se sont sacrifiés pour que l’Algérie soit libre, ont été oubliés et leur sacrifice occulté par ceux-là mêmes qui ont confisqué l’indépendance et mené la nation à cet état de dévastation. S’il y a un message que ces étudiants veulent délivrer cette veille du 1er novembre, c’est celui de leur défiance vis-à-vis des autorités de ce pays, leur ras-le-bol de la légitimité historique et leur rejet de tout ce que ces responsables peuvent représenter.

Propos recueillis par : F. B.

Étudiants désorientés, diplômes au rabais, faiblesse de l’encadrement…
La régression profonde de l’université

Des rapports d’enseignants inquiets attestent de la régression de l’université d’année en année.

Des centaines, voire des milliers, d’étudiants ont pris d’assaut, avant-hier, l’Institut français d’Alger (IFA), afin de s’inscrire pour un test de maîtrise de la langue française. Venus des quatre coins du pays, ces étudiants sont tous en quête d’un visa d’études. C’est ce fameux sésame qui leur permettra de poursuivre leurs études dans les universités de l’Hexagone. Ces jeunes ont tous fait leurs premiers pas à l’université algérienne, ou ils s’apprêtaient à s’y inscrire, mais ils conçoivent leur avenir scientifique ou professionnel ailleurs. Les raisons de cet exode sont multiples. À commencer par la situation générale de l’université algérienne. Jadis, lieu de rayonnement intellectuel et terreau du savoir, l’université a perdu de son aura. Une institution délabrée qui ne fait plus la fierté des gens qui la fréquentent, comme c’était le cas durant les années 70 et 80. L’université algérienne est sinistrée. Les scandales qui l’éclaboussent renseignent sur un état des lieux des plus inquiétants : enseignants cooptés, étudiants désorientés, diplômes commercialisés, déficit en matière de formation et d’encadrement, mauvaise gouvernance… Toutes ces conditions auxquelles se greffe, objectivement, la situation générale du pays, elle, également, peu reluisante. L’université algérienne a perdu son lustre d’antan. En témoignent les rapports accablants d’enseignants inquiets de voir l’université régresser d’année en année. Des rapports qui font froid dans le dos.
Ils évoquent, à l’unanimité, une déchéance de l’université algérienne. Ces rapports soulignent l’absence de vision globale et de plan stratégique pour sauver ce qui peut l’être de l’université. Ils ont tiré la sonnette d’alarme sur une situation quasi chaotique qui a fait que cet espace ne suit plus les mutations rapides et profondes de l’enseignement supérieur à travers le monde. Ils ont relevé l’absence totale d’une réflexion sur “l’encouragement à la recherche scientifique en harmonie avec les défis de la mondialisation” pour en faire “une université compétitive au service du développement culturel, social et technologique”, afin d’en faire “un terrain fertile pour la recherche et l’innovation”. Les mêmes rapports relèvent, également, le fait que les enseignants, dans leur grande majorité, “ne sont guère impliqués ou concernés ni par la recherche scientifique ni par le devenir de l’université”. Cela est provoqué par “une démotivation intellectuelle ou heuristique”, qui plombe toute initiative de la part du corps professoral, lui-même livré à une bureaucratie mortifère et un environnement hostile. Cependant, la faillite de l’université ne peut être expliquée par le seul fait de la dégradation de la situation interne à cette institution. Les différentes politiques expérimentées depuis quelques décennies en sont aussi la cause. Il est évident qu’un enseignant parasite ou un responsable omnipotent ne sont pas faits pour relever tous les défis qui s’imposent à l’université. Ils constituent, comme plein d’autres ingrédients, la source d’un malaise qui range un espace censé être le poumon de tout un pays. L’on ne s’étonne donc pas d’assister à ces cohortes d’étudiants s’affairer pour l’obtention du quitus qui leur permettra de suivre des formations de post-graduation ailleurs. Des études qui ne sont pas une sinécure pour la plupart d’entre eux. Ils y vont, malgré tout. Sûrement parce qu’on ne leur a pas laissé le choix.

Mohamed Mouloudj

e Dr Ahmed ROUADJIA à “Liberté”
“L’université n’est pas l’unique institution sinistrée”

Docteur en histoire, professeur à l’université de M’sila et directeur du Laboratoire de recherche d’histoire, de sociologie et des changements sociaux et économiques, Ahmed Rouadjia affirme avoir ressenti honte et indignation devant les images de bousculades devant les portes de l’Institut français d’Alger, sans pour autant blâmer ces jeunes à la recherche d’un avenir meilleur, ailleurs. “La réussite indue, dans ce pays, n’est assurée que pour les enfants pistonnés dépourvus de compétence avérée”, assène-t-il.

Liberté : Des milliers d’étudiants ont déferlé sur l’Institut français d’Alger, mus par l’ambition de poursuivre leurs études en France. Que vous ont inspiré ces images qui, pour certains, ont été choquantes ?
Ahmed Rouadjia : Vous voulez parler de ces centaines de jeunes étudiants qui ont formé ces derniers jours une longue file d’attente devant l’Institut français d’Alger (ex-Centre culturel français) pour demander un visa dans l’unique souci de se rendre en France pour parachever leurs études ? Je ne crois pas que tous ces jeunes sont uniquement guidés par ce noble objectif. Il en est qui veulent seulement quitter le pays en prenant pour prétexte les études, quand nombre d’autres sont réellement intéressés par la quête du savoir. Mais les uns et les autres ont pour point commun : le ras-le-bol de vivre dans un pays qui leur offre peu de perspectives réjouissantes de réussite sociale, de bonheur et de bien-être. Le rêve d’un ailleurs meilleur — et la France en particulier — représente pour tous les jeunes Algériens l’eldorado par excellence… Quant à la question de savoir ce que m’inspirent personnellement ces bousculades, cette foule compacte de jeunes qui se presse devant les portes de l’Institut français d’Alger, c’est la honte et l’indignation. Et je me pose la même question que se posent in petto des millions d’Algériens : à quoi l’indépendance a-t-elle servi si elle ne peut retenir ses “fils” rivés au sol national sur lequel s’est coagulé le sang d’un “million et demi de martyrs” ?

Quelles sont, d’après vous, les motivations de ces étudiants ? Pourquoi une demande aussi massive de quitter le pays ?
Comme je viens de le dire, ce désir de se rendre en France tant dénigrée et vilipendée pourtant, et ce, au nom d’un nationalisme algérien plus affectif qu’effectif, s’explique par l’absence de perspectives d’avenir dans le pays et par l’atmosphère sociale étouffante où les espaces de loisirs, de rencontre et de convivialité se font rares, et deviennent, quand ils existent, inaccessibles aux bourses modestes… S’y ajoute l’exiguïté du marché de l’emploi, et qui se rétrécit devant les mieux lotis en compétences et en diplômes du fait de la pratique quasi officialisée du piston et du népotisme, lesquels propulsent les médiocres à occuper le devant de la scène économique. La réussite indue, dans ce pays, n’est assurée donc que pour les enfants pistonnés dépourvus de compétence avérée…

La situation de l’université algérienne dénoncée maintes fois par les universitaires eux-mêmes y est-elle pour quelque chose ?
L’université n’est pas l’unique institution sinistrée. Je pense que tous les secteurs de la vie économique sont affectés par la sinistrose, la morosité, l’incompétence, la corruption, l’affaiblissement de l’esprit patriotique, civique et civil. C’est le règne absolu du “chacun pour soi et Dieu pour tous”. C’est l’individualisme, l’égoïsme, le laisser-aller et le laisser-faire qui président aux comportements collectifs. Pas plus ni moins que les autres institutions, l’université algérienne est devenue, depuis belle lurette, le siège de la stérilité, de la répétition et de la récitation fastidieuse des mêmes discours soi-disant “académiques”. Les zaouïas confrériques sont, dans certains cas, bien mieux nanties en “penseurs” que nos facultés… qui s’étiolent à l’ombre de leurs murs à demi-fissurés… Ce n’est donc pas seulement l’université qui incite à l’exil et attise le désir d’aller au devant de l’ailleurs, de l’inconnu, ce sont tous les secteurs et toutes les franges de la jeunesse algérienne qui se trouvent concernés par cette désaffection anormale, absurde, envers le pays…

Quels sont, d’après vous, les principaux maux dont souffre l’université algérienne ?
Les principaux maux qui affligent l’université algérienne sont l’improductivité scientifique, la paresse intellectuelle, la répulsion pour les débats d’idées, l’absence d’esprit critique, le goût pour le commérage et le dénigrement des pairs, la quête désespérée pour la réussite sociale et, pour certains, la recherche de postes administratifs ; l’absentéisme, le non-respect des heures réglementaires imparties à chacun, la sortie du travail deux heures avant l’heure, etc. Citons-en encore d’autres : la recherche de promotion, d’augmentation de salaire, de logement social, sans aucune contrepartie pour l’État. Nous autres, universitaires, nous sommes de vrais parasites, mais qui pleurnichons tout le temps sur notre sort. Il est facile de critiquer l’État et, en l’occurrence, la tutelle, en disant qu’elle ne fait rien pour améliorer la recherche et réunir les conditions propices pour la renaissance universitaire lorsque les universitaires eux-mêmes ne font rien qui puisse relever le niveau intellectuel et rehausser le prestige de l’université algérienne qui se montre vraiment comme le parent pauvre de ses homologues au plan tant régional qu’international !

Plusieurs scandales liés à des affaires de favoritisme, voire de trafic pour l’accès, notamment, à certaines formations doctorales, ont été enregistrés à travers le pays. Comment expliquez-vous ce phénomène qui commence à prendre de l’ampleur ?
Le plus scandaleux de tous les scandales signalés ces derniers temps à Alger, à Batna et à Béjaïa est celui d’Ouargla. Le recteur Mohamed Tahar Halilat de cette université est l’incarnation vivante de ce scandale : il fait réussir sa fille, qui n’a obtenu au bac qu’une moyenne de 10, au concours de doctorat en hydrocarbures, avec une note inimaginable de 16 ! Et tout cela au détriment des meilleurs qui n’ont ni “piston” ni appui puissant ailleurs… Comment peut-on faire aimer leur pays aux jeunes quand le pays leur inflige de flagrantes injustices ?

Comment jugez-vous les réformes entreprises par les autorités pour, disons, remédier à cette situation ?
Les réformes imaginées et entreprises par les autorités de tutelle sont louables, mais elles ne peuvent se concrétiser sur le terrain que si les universitaires s’impliquent et font preuve de motivation et de compétence. Or, nos universitaires, dans leur majorité, se montrent non seulement peu motivés par ces réformes, tant elles ne leur apportent pas quelques avantages immédiats (augmentation de salaire, attribution de logement et leur cession aux bénéficiaires…), mais également incapables de raisonner en tant qu’intellectuels et producteurs d’idées “immatérielles” et scientifiques. Les motivations intellectuelles désintéressées ne sont pas leur fort. Rien ne les mobilise plus que le gain…

En tant qu’universitaire ayant eu à s’exprimer à plusieurs reprises dans la presse sur la situation pour le moins chaotique de l’université algérienne, comment, selon vous, devrait-on s’y prendre pour sortir de ce marasme ?
Moi qui suis par principe contre l’autoritarisme, je plaide aujourd’hui en faveur des mesures draconiennes et “autoritaires” afin de faire travailler tous les parasites repérés et repérables (enseignants et fonctionnaires qui ne font pas leur travail, qui s’absentent…) et de sanctionner sévèrement ceux et celles qui quittent leur salle de cours et leur bureau avant l’heure… De plus, on doit sanctionner les plagiaires et lier l’avancement des carrières non pas au diplôme et à l’ancienneté, mais aux publications scientifiques attestées. Qui plus est, et faute d’élections par les pairs des doyens et vice-recteurs, la désignation par le haut ne devrait pas laisser un doyen à la tête de son poste plus de trois ans, car, au-delà, il se crée une situation de rente qui rend le titulaire arrogant, hargneux et “haggar”, comme c’est le cas du doyen de la Faculté des sciences sociales et humaines de Biskra, et qui règne à la tête de cette faculté depuis près de 15 ans grâce au soutien inconditionnel de son protecteur, l’ex-recteur et parent de Rachid Haraoubia, Belkacem Selatnia, qui est devenu depuis député du FLN de sa circonscription, Souk-Ahras… Comme son ex-protecteur, ce doyen, répondant du nom de Berkouk, s’est créé une situation de rente telle qu’il se permet d’imposer ses propres lois de chef aux enseignants de la faculté qu’il mène et gère comme si elle était sa propriété privée…

Entretien réalisé par : Hamid Saïdani