«Les réseaux criminels sont-ils derrière le financement du terrorisme ?»
Bouteflika lors de louverture de lannée judiciaire
«Les réseaux criminels sont-ils derrière le financement
du terrorisme ?»
Par Nabila K., Le Jeune Indépendant, 31 octobre 2002
Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a accusé des réseaux criminels davoir une relation directe avec le terrorisme. En marge de louverture de lannée judiciaire 2002-2003, M. Bouteflika sest demandé si ce type de réseau nest pas derrière le financement du terrorisme. «Il y a une question que jaimerai poser. Est-ce quil ny aurait pas une relation directe entre le terrorisme et les réseaux criminels ? Ils le financent, ils lalimentent parce quils ne peuvent pas vivre et saméliorer que dans des eaux troubles.»
En sadressant à lassistance composée essentiellement de magistrats et de ministres, le chef de lEtat rappellera le séminaire international sur la criminalité. M. Bouteflika précisera que lAlgérie vit un crime dont il faut «bannir». Ce crime, notera le Président, nest quune convergence des causes qui existaient dans les années 1990. M. Bouteflika rappellera que le séminaire a trait également au trafic de drogue, au marché noir et à ceux qui veulent avoir le monopole sur le commerce international. Haussant le ton, M. Bouteflika nira pas par quatre chemins pour mettre en garde tous ceux qui veulent le pourrissement du pays. «A Ceux qui veulent rester dans les eaux troubles pour brouiller les cartes, je leur dit que les institutions de lEtat et le peuple les défieront.» Profitant de loccasion qui lui est offerte, le premier magistrat du pays parlera des massacres perpétrés à Chlef dont le dernier date davant-hier. Le conférencier se demande quel est ce terroriste qui tue des enfants et quel est ce terroriste politique qui assassine des élèves des écoles coraniques.
Une autre opportunité pour Bouteflika pour mettre encore une fois et devant le fait accompli tous ceux qui veulent léchec de la réconciliation nationale. «La réconciliation nationale sera établie, lEtat de droit sera restauré et le développement national sera relancé», a-t-il martelé.
Convaincu que cette détermination nest pas sa détermination personnelle «dans le cadre de ma mission à la tête de lEtat ni celle de la nation», mais du devenir national et de la place de notre pays dans le concert mondial. «Il sagit de lavenir de notre jeunesse et du destin de notre peuple», affirme-t-il. Il ne se passe pas un évènement sans que M. Bouteflika remette sur la table la concorde nationale pas sans laquelle selon lui, il ny aurait de stabilité sur tous les plans qui garantisent par un Etat de droit, «ce ne serait pour nous que la régression et le recul par rapport au monde qui nous entoure et qui, lui, ne nous attend pas». Tout en comptant sur la famille judiciaire pour mener à terme ses objectifs, M. Bouteflika linvitera à se mobiliser et à se mettre à niveau et à apporter sa contribution déterminante pour relever les grands défis auxquels lAlgérie fera face. Sur un autre plan, en sadressant aux magistrats, M. Bouteflika espère que ces derniers participent à lélimination des éléments véreux qui existent à tous les niveaux. « je les engage à ne faiblir quelle que soit linfraction, quel que soit le coupable. [ ] les institutions judiciaires doivent sastreindre à assurer un traitement égal à tous les citoyens, forts et faibles, et sattacher à protéger le citoyen lésé et à le rétablir dans ses droits», fera remarquer le Président. N. K.