Le FFS dit non aux élections

Il appelle à une «dissidence électorale nationale»

Le FFS dit non aux élections

K. Selim, Le Quotidien d’Oran, 30 mars 2002

Le Front des forces socialistes ne participera pas aux élections. L’annonce en a été faite hier soir par M. Ahmed Djeddaï, secrétaire général du parti, à la télévision algérienne.

Attendue avec impatience aussi bien par l’opinion que par les responsables au pouvoir, cette décision scelle définitivement l’option de non-participation en appelant les Algériens à une dissidence électorale nationale.

La situation en Kabylie, où la tension n’a pas baissé ces derniers jours, a sans doute été pour beaucoup dans la décision du FFS qui a été prise pratiquement à l’unanimité par le conseil national du parti, réuni hier en session extraordinaire. Mais c’est sans doute ce que le FFS appelle la situation «générale», faite de blocage politique, qui motive une décision qui ne surprend pas beaucoup.

Ahmed Djeddaï a estimé que la situation en Kabylie, en dissidence depuis onze mois, est inséparable de la situation du pays depuis janvier 92. Affirmant que l’unité nationale n’est pas menacée par les citoyens mais «par le pouvoir lui-même», par ses «agents» et par ses «jeux opportunistes», le secrétaire général du FFS considère que les élections sont une réponse fausse à la crise nationale.

Exhibant une carte générale des différents mouvements de protestation pour montrer qu’elle couvre l’ensemble des régions du pays, le secrétaire général du FFS estime qu’au coeur de ces mouvements, se trouve «la revendication des libertés et des droits politiques et contre la hogra et l’injustice». Faisant une autocritique implicite de la participation à la précédente législature, qui a donné des députés mais n’a pas donné de changements, le responsable du FFS estime qu’on ne «peut aller aux élections sans être des citoyens à part entière».

Le FFS indique que sa décision de non-participation a été faite après consultation des militants et des personnalités politiques. Il a affirmé que les services de l’Etat ont réalisé un sondage sur les intentions de participation des citoyens qui ne dépassent pas les 18%. Le FFS déclare rester «aux côtés des Algériens» qui ne veulent pas «des élections mais la dignité» et cela suppose un changement radical.

Pour lui, les élections dans les circonstances actuelles sont une mascarade que le parti ne peut cautionner par une participation électorale, ajoutant que le pouvoir fait le jeu des extrémistes.