Remaniement ministériel en Algérie

Remaniement ministériel en Algérie

Le Monde, 1 juin 2001

Le président Abdelaziz Bouteflika a procédé, jeudi, à un remaniement ministériel du gouvernement d’Ali Benflis, dont la principale victime est le ministre des finances, Abdellatif Benachenhou, remplacé par l’ancien ministre du commerce, Mourad Medelci. Le président Abdelaziz Bouteflika a procédé, jeudi, à un remaniement ministériel du gouvernement d’Ali Benflis, marqué principalement par un changement dans les portefeuilles économiques et où le Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique) renforce ses positions. Ce remaniement est marqué principalement par le départ du poste de ministre des finances de M. Abdellatif Benachenhou, remplacé par M. Mourad Medelci, qui était ministre du commerce. L’autre poste-clé de l’économie, le portefeuille des privatisations, échoit à Nourreddine Boukrouh, ancien ministre des PME-PMI, remplaçant Hammid Temmar, affecté au commerce.

Les grands portefeuilles du gouvernement Benflis, l’ancien directeur de cabinet du président nommé chef du gouvernement le 26 août 2000, ne sont pas touchés. Ainsi, le ministre des affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, celui de la justice, Ahmed Ouyahia, et celui de l’intérieur, Nourreddine Yazid Zerhouni, conservent leurs postes. Il en va de même pour le président en exercice de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Chakib Khelil, ministre de l’énergie et des mines.

Le sensible portefeuille de la défense reste toujours aux mains du président. »Cette mesure, qui intervient au moment du lancement du programme de soutien à la relance économique, a pour fondement la recherche de la plus grande synergie possible entre les différents secteurs et une plus grande cohérence et efficacité dans l’action gouvernementale », a indiqué la présidence en annonçant le remaniement, attendu depuis plusieurs semaines.
Le FLN, auquel appartiennent le président Bouteflika et M.Benflis, détient trois nouveaux portefeuilles avec l’arrivée d’Abdelhamid Aberkane, à la santé, d’Aissa Abdellaoui, aux ressources en eaux, et de Daho Ould Kablia, ministre délégué auprès du ministre de l’intérieur.

Ces trois ministres ont déjà exercé des fonctions ministérielles du temps du parti unique dans les années 1980. Le ministère de la communication et de la culture a été confié à un proche du président, M. Mohamed Abbou, chargé de misssion à la présidence et ancien recteur de l’université d’Oran, la métropole de l’Ouest.
Deux autres gouvernements dirigés par MM. Smaïl Hamdani (jusqu’en décembre 1999) et Ahmed Benbitour (décembre 1999 à août 2000) avaient précédé l’arrivée de M. Benflis.

Ce remaniement intervient alors que M. Bouteflika est confronté depuis plus d’un mois à sa plus grave crise avec les émeutes en Kabylie, qui ont fait plus de 50 morts et 1300 blessés, selon un bilan officiel. Les observateurs relèvent que les deux ministres qui ont à gérer les dossiers les plus chauds actuellement, MM. Zerhouni et Ouyahia, conservent leur postes à liIntérieur et à la justice.
M. Zerhouni doit faire face au maintien de l’ordre en Kabylie, alors que M.Ouyahia fait examiner par le Parlement une loi restreignant la liberté d’expression, selon la presse. Cette loi prévoit en particulier un durcissement des peines et des amendes en matière de presse.

Avec AFP et Reuters

 

 

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