Les agitateurs de l’épouvantail islamiste persistent

Cruautés de Hassi Messaoud:

Les agitateurs de l’épouvantail islamiste persistent

R. Bellili et S. Sifi, CCFIS, 29 juillet 2001

On relate au téléphone les détails et les commentaires de la presse sur les événements de Hassi-Messaoud à la mère d’un ami, A.B., une vieille moudjahida de la Wilaya III. « Ya ouladi, c’est quel acte du cauchemar cette sauvagerie ? », nous dit-elle avec colère un moment après.

Elle ajoute : « Qui aurait cru que tout finirait dans une République de la Peur ? […] A chaque fois que la voix fétide de notre presse excite en nous une demande de sécurisation, j’évente la pestilence des mains des généraux éradicateurs entrain de l’instiguer subrepticement. Ces serpents blessés sont nus. Ils ne peuvent se légitimer qu’en fabriquant des épouvantes en secret puis en s’affichant comme nos gardiens contre ces mêmes épouvantes. […] Ils nous menacent tout le temps de mort et de viol pour nous faire accepter la dictature militaire comme si c’était une faveur. »

A.B. n’a pas de preuves, juste une conviction qui repose sur un bon sens résumant le défilé ininterrompu d’horreurs depuis dix ans. Il y a quelques raisons de croire que sa conviction est fondée.

Les crimes commis à Hassi-Messaoud s’inscrivent dans un train d’événements qui tend à ré-installer la peur et la tension, suite aux protestations populaires des mois derniers qui ont non seulement désarçonné et mis a nu le camouflage institutionnel des généraux génocideurs mais qui ont surtout fait reculer la peur que ces terroristes d’Etat se sont appliqués à enraciner toute une décennie durant. La sauvagerie de Hassi-Messaoud coïncide avec la recrudescence des massacres et des faux barrages depuis le début du mois. Le pire reste à craindre.

Quels sont les faits exacts entourant la nuit de cauchemar dont on été victimes ces concitoyennes ? On en sait pas grand chose.

La plus grande partie de la presse dite « privée » ou « indépendante » a rapporté les évènements de façon tendancieuse, imputant, d’une part, les violences et les viols infligées aux pauvres femmes aux « islamistes »[1], les dépeignant comme des spécimens d’une espèce monstrueuse que Bouteflika cherche à lâcher sur l’Algérie, et soulignant, d’autre part, le rôle salvateur et protecteur des services de sécurité, souvent dépeints en rambos arrachant les pauvres dames des griffes de leurs bourreaux. En « agitant des créatures de l’effroi islamique aux bouts de leurs bâtons médiatiques »[2], cette presse somme les Algérien(ne)s de choisir : l’angoisse talibanesque ou la sécurité éradicatrice.

Par exemple, Samia Lokmane, journaliste éradicatrice au quotidien Liberté, affirme, en faisant référence aux victimes des évènements de Hassi-Messaoud, que c’est « à la gloire d’Allah et au nom de l’Islam [qu’]on les a violées et atrocement mutilées. »[3] H. Saïdani, du même quotidien, impute les violences infligées aux pauvres femmes aux « ‘faits d’armes’ des islamistes animant le terrorisme des années 90, de retour. » Saïdani précise que « l’agression perpétrée contre des dizaines de femmes, habitant un quartier populaire à Hassi Messaoud, semble loin de constituer un acte isolé, tant il intervient dans une conjoncture caractérisée par ce qui s’apparente à un retour de l’inquisition qui était érigée en règle à l’époque où le FIS était dans la légalité. »[4] S.R., du même canard, ne prend pas de gants pour faire de ces événements un machin pour attaquer Bouteflika : « Encouragés par le discours officiel, les intégristes reviennent en force et ressortent leurs couteaux des fourreaux pour s’attaquer à des citoyens coupables de ne pas se plier à leur rigorisme désuet. »[5]

Par ailleurs, quelques voix dissonantes ont vu dans ces événements une opération psychologique pour faire passer par l’effroi la pilule de la modification du code pénal proposée par le sinistre ministre de l’injustice, Ahmed Ouyahia, un texte qui ré-instaure les méthodes colonialistes de gestion de la mosquée ainsi que censure les prêches.

Par exemple, Larbi Graïne de La Tribune remarque que « le code pénal modifié vise, entre autres, à interdire toute ‘activité contraire à la noble mission de la mosquée ou de nature à attenter à la cohésion de la société ou à faire l’apologie et la propagande’. Pendant la colonisation française, les colons ont, eux aussi, contrôlé les mosquées aux fins de servir les desseins de leur politique d’asservissement du peuple algérien. Des faux dévots ont été recrutés dans ce but. Kateb Yacine a d’ailleurs, en tant que chroniqueur, bien décrit l’hypocrisie de ces imams corrompus par l’administration coloniale. Mais tel que rapporté, ce qui vient d’arriver à Hassi Messaoud semble être ‘cuisiné’ à des fins qu’il va falloir élucider. Alors que des jeunes chauffés à blanc avaient été montés par leur imam contre des prostituées, il semblerait que nombre de ces femmes qui pratiquent le plus vieux métier du monde, ont été absentes au moment du carnage et que ce sont des femmes de ménage exerçant dans des sociétés étrangères qui en avaient fait les frais. Enfin, le caractère orgiaque de l’expédition nocturne qui s’ajoute à sa nature criminelle, conférant au tout un air de tragique carnaval mêlant enfants, adolescents, adultes et femmes, ouvre la voie à toutes les suppositions sur ceux qui tirent les ficelles. »[6]

Ces allusions à la manipulation sont appuyées par d’autres écrits. Dans sa tentative de savoir « qui a chauffé les tambours de la guerre ? », le journaliste A. Fayçal, du quotidien arabophone Al-Khabar, présente plusieurs pistes au lecteur : l’imam de la mosquée, un membre de l’assemblée communale affilié à un parti de la coalition gouvernementale, ou, tout simplement, le pouvoir. Il cite notamment Mbarka, née en 1962 et mère de quatre enfants, qui aurait affirmé que « la voisine m’a dit : ‘Ne sors pas ! El-houkouma [ndtr : le pouvoir] a dressé la population [ndtr : contre nous].’ Alors j’ai eu peur de sortir. »[7]

La nature conflictuelle des différents compte-rendus de ces événements et le fait que la manufacture, l’empaquetage et la dissémination des informations à caractère sécuritaire relèvent de différentes officines militaires « de la vérité » sapent la fiabilité du peu de nouvelles disponibles dans cette presse. Il faudra probablement attendre les enquêtes d’une commission d’enquête ou de journalistes investigatifs, tel(le)s que Rabha Attaf qui avait démythifié l’affaire du bébé de Ouargla[8], pour avoir accès à tous les faits pertinents à ces évènements cruels.

S’il faut donc rester prudent sur les détails des faits, en revanche, la lecture de l’instrumentalisation politique de ces événements ne souffre d’aucun problème d’intelligibilité ou d’ambiguïté.

Pour la comprendre, il faut d’abord se rappeler que dans « la république de la peur » les formations politiques et les organisations para-politiques ne sont, pour la plupart, civiles que facticement. Ensuite il faut savoir reconnaître qui des responsables et des partis politiques est patronné par quel général ou gang de généraux, qui des animateurs et des organismes parapolitiques est inféodé à (ou employé par) quel officier ou quelle officine de la Direction de Renseignement et de la Sécurité (DRS). Idem pour les ¾ journaux et les ¾ journalistes.

Par exemple, le Mouvement démocratique et social (MDS, ex-Ettahaddi, ex-PAGS), l’un des derniers partis communistes staliniens de la planète, considère que les événements de Hassi-Messaoud « font suite à une vaste campagne de prosélytisme menée à travers tout le pays par les milieux islamistes, au vu et au su des autorités qui doivent légalement empêcher l’utilisation de la mosquée à des fins politiques. »[9] Ce parti, qui a toujours fui les urnes comme la chauve-souris fuit la lumière, sous-entend que la liberté des mosquées est responsable des crimes de Hassi-Messaoud. Il pompe les peurs et les horreurs suscitées, comme par hasard, à point pour faire accepter la nécessité de la modification du code pénal, concoctée par la tyrannie éradicatrice, pour assassiner les derniers vestiges de libertés dans les mosquées, afin d’y promouvoir « le culte de la volonté des généraux éradicateurs » comme relevant de l’Islam ainsi qu’y exclure toute autre interprétation de l’Islam.

Une réaction pavloviennement prévisible quand on sait que, premièrement, le chef de cette grappe de fascistes islamophobes prend ses ordres directement des chaouches de certains généraux, dont Médiène, selon un schéma de division du travail où les généraux exercent le terrorisme d’Etat et le MDS, entre autres, lui donne de la couverture politique, en échange d’un croûton de rente, même s’il faut fustiger le système rentier avec des platitudes éculées pour garder des apparences de gauchisme. Deuxièmement, la politique de l’Islam des généraux putschistes c’est la politique colonialiste française envers l’Islam : a) caporalisation de l’Islam (à travers le ministère des affaires religieuses, forme adaptée de l’ancienne direction des affaires indigènes, et un code pénal) pour promouvoir la politique des généraux, entretenir la légitimation de la dictature militaire et discréditer toute autre interprétation de l’Islam ; b) labourage du mythe de l’Islam réactionnaire ; c) encouragement des cultes, marabouts, zaouias, etc. pour morceler la cohésion de la communauté musulmane.[10]

Quant au Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), c’est-à-dire le parti qui a opté pour la démocratie des chars et fait la promotion de la culture de l’éradication de l’Autre, il déclare à propos de ces événement que «l’intégrisme vole au secours du régime, n’hésitant pas, dans certaines régions, à terroriser et à tétaniser, notamment le segment féminin de la société.»[11]

Rien de surprenant quand on sait que les patrons militaires de Saïd Saadi sont les génocideurs Mohamed Touati, Saïd Bey et Fodhil Cherif, des généraux bouffis de leurs titres éradicateurs et résolus à saborder tout pas, aussi petit soit-il, vers une solution politique. Rejeté par le verdict des urnes libres et inepte à contribuer un tant soit peu à la construction d’une démocratie représentative, Saïd Saadi s’est fait une carrière dans le « vol au secours du putschisme permanent » en échange de quelques restes de la rente et de quelques bribes de prestige et de strapontins pour ses disciples.

Ce qui est surprenant c’est l’abysse de cynisme d’une telle déclaration. Saadi a n’a pas seulement transformé son parti en un repaire de fascistes schizophrénés où il y est naturel d’appeler le coup d’Etat militaire « devoir démocratique », où il y est cartésien de prôner une décennie durant l’éradication politique et physique du FIS et de sa base sociale, dont la moitié est constituée de femmes, tout en hurlant se préoccuper du segment féminin de la société.

Saadi a même exclu de son parti Khalida Messaoudi, la porte-parole d’une variante algérienne de féminisme unique au monde : le féminisme militariste[12]. Pierre Guillard dit que « Mme Messaoudi représente ce que Freud appelait la peste émotionnelle, cet amas de fantasmes hystériques qui couvre toujours la pratique de l’abomination. »[13] Mais même cette fanatique de l’éradication à parlé d’« illusions improductives » après que les manifestantes de Tizi-Ouzou lui aient dit les quatre vérités, le 24 mai dernier, sur ce qu’elles pensent de ses impostures au nom des femmes et au nom de la Kabylie et de sa complicité des génocideurs. Ce bref moment de désillusion a permis de révéler au grand jour l’intérêt que porte Saadi et ses disciples fascisants à la condition féminine. Déplorant la culture sexiste dont elle a été la cible au sein du RCD, Messaoudi fait, dans la sa lettre de départ, le deuil d’avoir été « renvoyée au statut de ‘femelle’ inapte, incapable d’accéder au rang de l’être politique à part entière. »[14]

Autre exemple de l’instrumentalisation politique des événements de Hassi-Messaoudi, les réactions des organisations dites de la société civile (eg. CCDR, CCIC, CNOT) dont certaines prétendent défendre la cause féminine (eg. RAFD, RACHDA). Même rhétorique de la terreur imputant les horreurs à l’islamisme, agitant le spectre d’autres épouvantes et horreurs à venir, et mettant vigoureusement en garde tout le monde contre toute solution au conflit algérien autre que l’éradication prônée par leurs meneurs militaires.

A force d’être attroupés pour faire plier ou torpiller les présidents ou pour fustiger ou bourrer le crâne des organisations internationales, à force de rabâcher ad-nauseum les mêmes formules abominatoires, ces groupuscules islamophobes sont devenus tellement prévisibles que personne ne leur prête une attention sérieuse, exceptés en tant qu’indicateurs utiles pour déchiffrer en sens inverse les schémas de force entre les militaires qui les agitent.

La prétention de la division féministe de ces groupuscules à se préoccuper du sort des victimes des crimes de Hassi-Messaoud ne trompe personne.

Tout le monde sait en Algérie que ces mercenaires de « la cause féminine au service des généraux » ont été les premiers à se dresser contre l’Etat de droit et à demander l’annulation des élections de décembre 1991 et l’intervention sanglante de l’armée. Ils ont tout le temps cautionné les fraudes électorales et aidé au maintien du coup d’Etat permanent. Ils n’ont pas cessé de prôner la haine envers une bonne partie de leurs concitoyens et concitoyennes et se sont fait porte-voix des éradicateurs les plus extrémistes de l’armée.

Nul n’ignore en Algérie que ces mystificateurs du mouvement féminin ont toujours perdu leur langue pour dénoncer les violations graves et massives des droits de la personne humaine (homme, femme et enfant). Ils ont au contraire employé toute leur énergie pour tenter de dédouaner des généraux des crimes qui leur sont imputés, notamment les massacres à grande échelle, affichant ainsi leur soutien inconditionnel à une entreprise que l’histoire jugera de génocide. Comble de la contradiction, ces féministes qui prétendent défendre la cause des femmes algériennes face à l’obscurantisme, mènent une guerre féroce contre les organisations internationales des droits de l’homme qui oeuvrent pour la vérité, la justice et la paix et contre l’impunité.

En Algérie, on aurait bien aimé voir ces imposteurs du féminisme se préoccuper réellement de la condition tragique de la femme algérienne. On aurait bien aimé les voir organiser des marches à la mémoire des Algériennes massacrées ou lancer des pétitions de soutien aux femmes, mères et filles de disparus. On aurait aimé les voir prendre la défense de leurs concitoyennes injustement détenues et torturées, ou montrer leur compassion à l’égard des veuves et orphelines. On aurait aimé les voir se révolter par solidarité avec ces Algériennes qui fouillent quotidiennement les poubelles des marchés pour disposer de quoi préparer une soupe à leurs enfants. On aurait bien aimé les voir protester en faveur des Algériennes qui se font violer dans les centres de détention par des membres des forces de répression ou des groupes infiltrés par l’armée de Médiène, ce général « défenseur des femmes », selon ceux et celles légitiment sa terreur, qui serait prêt à éventrer une mère devant son enfant, si ce dernier refusait ses consignes. On aurait aimé les voir s’émouvoir devant la condition de ces Algériennes cantonnées dans des bordels militaires et celles abusées au quotidien par les gradés du régime putschiste. On aurait aimé les voir s’inquiéter du sort de leurs concitoyennes se livrant à la prostitution dans les grands hôtels des villes algériennes afin de manger à leur faim, et celles sillonnant les trottoirs de Paris, Londres, Madrid, Rome, Berlin ou Genève, pour échapper à la misère dans leur pays. On aurait aimé les voir agir effectivement pour que l’on accorde à la femme algérienne – et à l’homme algérien – du respect et une vie décente dans un Etat de droit de justice et de paix.

Mais en réalité, ces « féministes alibi », qui ne quittent leurs bunkers de Club-des-Pins qu’en service commandé en vue de propager l’épouvante, sont tellement éloignés des femmes algériennes qu’ils sont incapables de les comprendre et de sentir leurs souffrances. Des souffrances auxquelles ne sera donnée voix que lorsque ces femmes opprimées auront droit à la parole.

On dit que la politique de la peur est une arme molle, quand on l’agite trop longtemps elle commence à se mouvoir comme une vipère et se retourne contre ses manipulateurs.

Les « mokhs » à la tête du gang éradicateur feraient bien de réviser les instructions que leurs maîtres leur ont appris pour pratiquer une politique de la peur efficace. La condition nécessaire de l’alarmisme dicte que les tactiques de fabrication de la peur doivent impérativement rester dissimulées et insondables. La condition nécessaire de la sécurisation impose que les forces de sécurité doivent être probes pour que l’offre de sécurisation, visant à conjurer l’angoisse collective instiguée en cachette, reste crédible.

Ces conditions n’existent plus en Algérie. D’une part, les Algérien(ne)s sont devenus aptes à identifier et déchiffrer les divers tactiques et instruments avec lesquels le pouvoir militaire en général, et la DRS et le CCLAS en particulier, fabriquent et manipulent la peur. D’autre part, les corps constitués, loin d’être associés à la sécurisation, sont honnis par la population, car associés à la subjugation de l’Algérie, en tant qu’Etat et société, et parce qu’ils sont assimilés à un corps gangréné moralement et politiquement par une décennie d’emprisonnements injustes, de tortures sauvages, de disparitions, d’exécutions sommaires, de massacres, de pillages, de déprédation, de corruption, de hogra, de censure et d’assassinat des libertés, en toute impunité. Bref, l’imaginaire populaire les identifie à la criminalité et l’insécurité organisés.

En persistant dans la politique de la peur, alors que ses conditions ne sont plus réunies, les généraux creusent eux-mêmes la tombe de leur régime.

Ayant appris que la peur fait croire aux hommes les pires mensonges, qu’elle est mauvaise conseillère et qu’elle ne doit pas l’empêcher d’explorer l’espoir, le peuple algérien enverra bientôt ce régime là où le destine ses fossoyeurs militaires.

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[1][1] Les titres et les formules utilisées par cette presse caporalisée sont explicites : ‘l’intégrisme islamiste vient de provoquer un nouveau drame en Algérie’ (Abla Chérif, Le Matin du 15 juillet 2001), ‘un intégrisme qui n’a rien perdu de sa virulence’ (Ali Ouafek, Liberté du 17 juillet 2001), ‘la violence de l’obscurantisme islamiste’ (Karimene Toubbiya, La Tribune du 19 juillet 2001), ‘l’Algérie face à l’intolérance islamiste’ (Le Matin du 21 juillet 2001), ‘les saints et les catins’ (Latifa Benmansour, Le Matin du 21 juillet 2001), ‘la psychose de la campagne de ré-islamisation et de moralisation opérée par les milieux islamistes’ (Mounir B., Le Quotidien d’Oran du 21 juillet 2001).

[2][2] statement empruntée à M. Aït-Embarek : « Les entrepreneurs de la répression agitent ces créatures de l’effroi islamique aux bouts de leurs bâtons médiatiques, car la peur embrigade les bonnes consciences par un processus de restructuration morale où, la frayeur étant devenue la seule réalité tangible, l’Autre perd son humanité puisqu’il est épouvante, en tant que porteur d’angoisse. Elle engage le processus de culpabilisation : ‘J’ai peur de toi, donc tu es coupable.’ » (in L’Algérie en murmure, Hoggar, Genève 1996).

[3][3] S. Lokmane, Liberté, 16 juillet 2001.

[4][4] H. Saidani, Liberté, 16 juillet 2001.

[5][5] S. R., Liberté, 16 juillet 2001.

[6][6] Larbi Graine, La Tribune, 17 juillet 2001.

[7][7] Al-Khabar du 19 juillet 2001.

[8][8] L’affaire de Ouargla de 1989 est évoquée à plusieurs reprises par Le Matin dans les éditions des 15, 17 et 21 juillet 2001. Ce quotidien titre ‘Le retour de l’inquisition’ dans son édition du 17 juillet, ce qui rappelle étrangement l’article d’une certaine Khalida Messaoudi datant du 1995 intitulé ‘La nouvelle inquisition’ (Les Temps Modernes de janvier-février 1995) concernant l’affaire de Ouargla, dont « l’utilisation mensongère a un objectif bien précis : disqualifier le FIS et justifier, à posteriori, un anti-islamisme primaire alimentant une répression sanglante sous couvert de lutte pour le droit des femmes », pour reprendre les propos de la journaliste algérienne Rabha Attaf (Rabha Attaf, ‘L’Affaire de Ouargla : Mythe fondateur du discours de l’éradication’, in L’Algérie en contrechamp, pp. 201-208, Peuples Méditerranéens No. 70-71, Paris 1995).

[9][9] Le Matin du 18 juillet 2001.

[10][10] Y. Bedjaoui, ‘Notes de lecture sur l’aliénation et la violence’, in L’Algérie en Murmure, Hoggar, Genève 1996, p. 243.

[11][11] La Tribune du 19 juillet 2001.

[12][12] Partout dans le monde, le féminisme est anti-militariste. Les valeurs du féminisme, qu’il soit radical, social ou libéral, s’opposent à ceux du militarisme, mais en Algérie on a vu ces prétendues féministes appeler au coup d’Etat militaire, à louer les généraux et leur projet génocidaire.

[13] Pierre Guillard, ‘Mme Khalida Messaoudi ne s’est-elle pas maintenant suffisamment exprimée ?’, in A. Aroua, Horroris Causa : Féminisme à l’ère de la Sainte-Eradication, Hoggar, Genève 2000, page 205.

[14] Ghania Khelifi, Liberté, 26 mai 2001.