Les enseignants poursuivent leur grève

UNIVERSITÉ

Les enseignants poursuivent leur grève

Par Nabila Amir, El Watan, 15 mai 2002

Le mouvement de débrayage déclenché samedi dernier par le CNES s’intensifie et connaît une adhésion de plus en plus large parmi les enseignants du supérieur.

Le CNES confirme que si les pouvoirs publics ne prennent pas sérieusement en charge leurs revendications il fera en sorte que les examens et les délibérations de fin d’année ne puissent pas avoir lieu. «Si aujourd’hui certains enseignants n’ont pas adhéré au mouvement de grève, c’est parce qu’ils veulent d’abord terminer les programmes. Toutefois, à partir de samedi, jour où les examens débuteront dans pratiquement tous les instituts, les enseignants dans l’ensemble rejoindront notre mouvement. Ils boycotteront de ce fait les examens», soutient M. Khouas, coordonnateur national. D’ailleurs, le CNES ne nie pas le fait qu’il a choisi volontairement la période des examens pour entamer le mouvement de grève. Celui-ci affirme que ses revendications portent essentiellement sur le statut de l’enseignant et la revalorisation salariale. Des éléments que la tutelle s’est déclarée incapable de satisfaire car ne relevant pas de ses prérogatives. Le CNES affirme avoir remis un dossier au chef du gouvernement, Ali Benflis, et avoir demandé une audience, mais n’a reçu aucune réponse. «Ce dernier est apparemment indifférent à nos problèmes, c’est ce qui nous a poussés à aller vers une grève illimitée.» Par ailleurs, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique réaffirme avoir reçu le CNES à chaque fois qu’il en a exprimé le souhait. Concernant la question du statut de l’enseignant-chercheur et de l’augmentation des salaires, le ministère tient à réaffirmer la volonté des pouvoirs publics à consacrer une place privilégiée à l’enseignant dans la société. Le ministère considère que l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants du supérieur est le pivot central qui détermine le succès des réformes. «Ainsi, cette question est inscrite comme recommandation fondamentale dans le rapport final de la CNRSE. Elle occupe également une place de choix dans le plan de mise en œuvre de la réforme élaboré pour le gouvernement et adopté récemment par le Conseil des ministres. A cet effet, il est prévu l’installation d’une commission regroupant les parties concernées», déclare un représentant du ministère de l’Enseignement supérieur.