«Avec nous ou avec les terroristes»

Selon Georges W. Bush, les Etats doivent se positionner

«Avec nous ou avec les terroristes»

Par Aït-Chaâlal Mouloud, Le jeune Indépendant, 22 septembre 2001

Le président américain George W. Bush a affiché une fermeté indiscutable en appelant la communauté internationale à se démarquer par rapport à la guerre «sans limite» qu’il compte mener contre le terrorisme. Dans un discours prononcé, hier, devant les membres du Congrès et auquel a assisté le Premier Ministre britannique, Tony Blair, le président américain a lancé à l’adresse de tous les Etats du monde : «Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec les terroristes.» Une phrase qui s’apparente à une mise en garde à tous ceux qui sont accusés d’abriter des organisations terroristes et un message clair à la communauté internationale selon lequel la guerre est la seule voie à suivre. Les propos du président américain qui rappellent le célèbre principe stalinien : «Si tu n’es pas avec moi, tu es forcément contre moi», sont une indication de la politique hautement affichée par les Etats-Unis depuis les attentats du 11 septembre, une politique de guerre qui ne peut en aucun cas être remise en cause ou soumise à une concertation internationale, notamment au sein de l’ONU, comme prôné par nombre de pays dont l’Algérie. Pour George W. Bush, la neutralité dans cette guerre annoncée tambour battant n’existe pas, ne laissant ainsi à la communauté internationale aucune autre option. Les propos de Bush sonnent comme un piège qu’il tend à tout Etat hésitant à se prononcer sur la voie à suivre ou ayant opposé des réserves sur la forme retenue pour combattre le terrorisme international. Le président Bush n’hésitera pas à assimiler la guerre contre le terrorisme à une guerre entre «la liberté et la peur ou la justice et le mal», tout en promettant de mener une lutte implacable contre le terrorisme jusqu’à son éradication totale. C’est pour le président Bush la véritable guerre du XXIe siècle qui se déroulera, a-t-il dit, sur tous les fronts et par tous les moyens. L’Amérique, a-t-il affirmé, utilisera tous les moyens militaires, politiques et financiers pour combattre le terrorisme là où il se trouve, condamnant en premier le régime des taliban au pouvoir en Afghanistan accusé d’abriter Oussama Ben Laden, le principal suspect des attaques du 11 septembre. Dès lors, le président Bush vient – avant de déclencher la guerre du prochain siècle – de jeter la balle dans le camp de ceux qui n’ont pas fait preuve d’empressement pour bénir la «croisade américaine», à leur tête les pays arabes et musulmans. Il s’agit pour lui de se joindre à la guerre de quelque manière que ce soit ou de courir le risque d’être taxé d’Etat proterroriste. Un chantage qui ne dit pas son nom. A.-C. M.