« L’Algérie entend assumer ses responsabilités dans la lutte internationale antiterroriste »

« L’Algérie entend assumer ses responsabilités dans la lutte internationale antiterroriste »,
déclare le président Bouteflika après son entretien avec le président Bush

APS, 6 novembre 2001

Le président de la république, M. Abdelaziz Bouteflika a déclaré lundi à Washington, au terme de son entretien avec le président George W. Bush, que l’Algérie qui «comprend peut-être mieux que d’autres la douleur des familles des victimes du 11 septembre, entend évidemment assumer son engagement et ses responsabilités internationales dans la lutte antiterroriste, car elle en connaît la nécessité et l’importance par le combat qu’elle a mené seule, au cours d’une décennie tragique, dans l’indifférence des uns et l’ingratitude des autres. « Malgré la cruauté de l’ennemi à abattre, cette lutte doit, dans toute la mesure du possible, épargner les civils et les innocents : elle doit être celle du monde civilisé contre la «barbarie».
Le président Bouteflika a ajouté que cette lutte «doit également s’attaquer aux organisations terroristes qui trouvent refuge dans les pays tant du nord que du sud, tant en occident qu’en orient. Telle est la condition de son efficacité.»

«Pour ces raisons, a-t-il ajouté, l’Algérie soutient l’initiative américaine de lancer une action internationale contre le terrorisme, avec le souci d’impliquer les Nations-Unies dans les différentes étapes de cette lutte». «En tant que pays africain, l’Algérie s’est réjouie du soutien apporté récemment par le président Bush à la convention d’Alger de 1999 par laquelle les Etats de l’Oua se sont engagés à mettre en échec conjointement le terrorisme sur notre continent», a ajouté le chef de l’état.

Auparavant, il avait indiqué qu’il a eu avec le président Bush une «rencontre très intéressante» qui a permis «un échange de vues sur des sujets d’intérêt commun et en particulier sur les développements consécutifs aux actes terroristes du 11 septembre dernier.»

«J’ai réaffirmé au président Bush la sympathie et la pleine solidarité du peuple algérien avec le peuple américain dans ces moments de dure épreuve», a déclaré le président Bouteflika avant d’ajouter «l’Algérie comprend peut-être mieux que d’autres la douleur des familles des victimes du 11 septembre.»

«J’ai exprimé au président Bush mon appréciation pour ses déclarations et gestes témoignant d’une juste appréciation de l’Islam comme religion de paix et de tolérance. Nous avons partagé la conviction que les attentats du 11 septembre ne relèvent pas d’un conflit entre deux civilisations mais d’une entreprise criminelle qu’il appartient à nous tous de dénoncer et de détruire», a dit le président de la république.

Il a ajouté que «la lutte contre le terrorisme, en prenant un caractère mondial, doit mobiliser les plus grands moyens militaires, politiques, diplomatiques, matériels et financiers. Nul doute que cet engagement international contre le terrorisme gagnerait en cohésion et en efficacité s’il intégrait le règlement des problèmes et des injustices que le fanatisme s’évertue à exploiter pour susciter un désespoir qui alimente le terrorisme. A cet égard, je ne peux m’empêcher d’évoquer sa sainteté le pape Jean-Paul II qui disait : «si tu cherches la paix, va à la rencontre des pauvres». Suivant cet auguste conseil, nous devrions donc oeuvrer tous ensemble à corriger les injustices criantes du monde actuel et que la mondialisation ne fait qu’exacerber», a déclaré la président Bouteflika.

Il a par ailleurs estimé que «dans cette même perspective, une solution globale, juste et durable du conflit du Moyen-orient, y compris la satisfaction des droits nationaux inaliénables du peuple palestinien par la création de son état indépendant, à laquelle l’Algérie n’a cessé d’appeler, s’impose plus que jamais comme une contribution essentielle à l’assainissement du climat international.»

«De la même manière, bien des sanctions qui frappent certains pays devraient être revues dans le sens d’une prise en charge plus équitable des peuples qui en sont victimes», a-t-il ajouté.

Le président Bouteflika a egalement déclaré : «j’ai pu mesurer combien le président Bush a été attentif à toutes les questions soulevées et combien il est conscient de la nécessité pour les grands pays de jouer un rôle moteur dans l’éradication du terrorisme, dans le développement durable des pays du Sud, et dans le règlement des crises qui contrarient, notamment en Afrique, les aspirations des peuples à la paix, à la justice, au progrès et à la prospérité.»