Bélaïd Abdesselam règle ses comptes
Dans un entretien à El-Khabar El-Ousboui
Bélaïd Abdesselam règle ses comptes Le Quotidien d’Oran, 10 septembre 2001 La dernière sortie publique de lex-chef du Gouvernement remonte à plus de deux années lors des dernières élections présidentielles davril 1999 où Bélaïd Abdesselam avait, certes sans grand enthousiasme, clairement affiché son soutien à Abdelaziz Bouteflika. Bélaïd Abdesselam revient cette semaine à loccasion dun entretien quil a accordé à notre confrère El Khabar El Ousboui, dans lequel il aborde les événements dOctobre, le FIS, les conditions de son éviction en 1992, la situation économique, les événements de la Kabylie et le rôle de larmée dans la vie politique algérienne. Demblée, Bélaïd Abdesselam considère que «le FIS (quil considère fabriqué de toutes pièces-ndlr) a sauvé le pouvoir» qui était sur le point de tomber à la suite des événements dOctobre 1988. Ces «événements populaires» auraient été utilisés par Chadli Bendjedid et El-Hadi Lakhdiri (ministre de lIntérieur à lépoque) qui auraient «provoqué des manifestations» dans le but de desserrer létau qui bloquait les réformes. Dans ce sillage, il tire à boulets rouges sur certaines personnalités politiques. Etant membre du Bureau politique du FLN, Ahmed Taleb-Ibrahimi était, selon lui, «favorable à lintervention de larmée pendant les événements dOctobre». Pour Bélaïd Abdesselam, Mouloud Hamrouche nest qu«un liquidateur et non pas un réformateur». Tout en considérant que les récents événements qui ont secoué la Kabylie sont «lexpression dun ras-le-bol populaire», Bélaïd Abdesselam nécarte pas la possibilité dune double implication, dans le but de les manipuler, dune «main étrangère» avec la complicité de «certaines parties au pouvoir». «La France, affirme-t-il, caresse toujours lespoir de diviser lAlgérie». Lexistence de clans au pouvoir nest pas une nouveauté, explique lex-chef du Gouvernement, à la différence que «les anciens dirigeants avaient le sens du nationalisme» alors que «les responsables actuels ne se sentent nullement concernés par lintérêt du pays». Dans ce même chapitre, il accuse «certains responsables à la tête de lANP» de «non nationalistes», des «gens qui nont jamais cru en ce pays». Précisant sa pensée, il évoque clairement «certains officiers issus de larmée française». Nezzar ? «Si Khaled Nezzar est un homme du peuple, même sil est issu de larmée française, (_) on sent quil a tout donné pour le peuple», affirme Bélaïd Abdesselam à propos de lex-ministre de la Défense nationale. Invité à donner des noms parmi les officiers de larmée française «qui ont infiltré les rangs de lANP» Bélaïd Abdesselam affirme : «Le grand penseur de larmée est le général Mohamed Touati. Cest un idéologue». «Cet homme, poursuit-il, ne croit pas à la Nation. Il est de ceux qui pensaient, pendant la période du colonialisme, que le devenir de lAlgérie était lié à celui de la France. Il est de ceux quon appelait les laïco-assimilationnistes». «Soutenu par dautres officiers de larmée, continue-t-il, le penseur de larmée pense pour toute lAlgérie». Revenant sur les circonstances de son départ en 1993, Bélaïd Abdesselam affirme quil na pas démissionné mais cest le général Touati qui la démis de son poste, à cause de son discours «contre les laïco-assimilationnistes». Bouteflika ferait lobjet «dune cabale médiatique dans le but de le démettre» ajoute Bélaïd Abdesselam, qui estime que «les récents événements relèvent de la manoeuvre et du complot». Pour le volet économique, lex-chef du Gouvernement, estime que lEtat doit investir et ne doit pas sembourber dans les «impératifs de la mondialisation». Mohamed Mehdi |