Nouvelles scènes d’émeutes à Sétif et Biskra

Nouvelles scènes d’émeutes à Sétif et Biskra

 

Par Mohand Ali, La Tribune, 23 juin 2001

De nouveaux mouvements de protestation, accompagnés de heurts entre émeutiers et forces de sécurité, continuent d’être observés en diverses parties du pays. Jeudi dernier, dans la ville de Sétif, de nombreux manifestants, jeunes pour la plupart, armés de bâtons et de barres de fer, ont investi la gare routière, s’attaquant à des bus en stationnement et saccageant deux restaurants de la ville. Les émeutiers se sont, par la suite, dirigés vers la cité El Maabouda, semant sur leur passage un vent de panique et obligeant l’ensemble des commerces à baisser leurs rideaux. Après que les éléments du Corps national de sécurité soient entrés en action à l’aide de bombes lacrymogènes pour tenter de leur barrer la route, les émeutiers ont commencé à les bombarder de jets de pierres. Vers le milieu de l’après-midi, le flot des insurgés a finalement été dispersé. Hier vers 14 heures, des émeutes ont à nouveau éclaté à la cité des 500 logements. Des manifestants se sont attaqués à un restaurant. L’intervention des CNS a, une nouvelle fois, donné lieu à plusieurs affrontements qui ont contribué à augmenter la tension de plusieurs crans dans la capitale des hauts plateaux. A Biskra, et en dépit d’une forte chaleur, des centaines de manifestants ont investi les artères de la ville, s’attaquant, à l’aide de pierres et d’objets divers, aux sièges de la wilaya et de la daïra puis à l’hôtel des finances qu’ils ont saccagé en partie. A Aïn Mlila, secouée deux jours durant par des émeutes sporadiques, le wali d’Oum El Bouaghi a décidé, après avoir rencontré des représentants des manifestants, de relever de leurs fonctions le maire et son exécutif. Mercredi dernier, des habitants de Aïn Mlila s’étaient réunis en face du siège de la daïra pour faire part de leur volonté de désigner Grabsi Selmi à la tête de leur commune. Celui-ci aurait, selon eux, été victime d’une fraude lors des élections municipales organisées durant l’année 1997 au bénéfice d’un élu du RND. Ils envisagent de participer aujourd’hui à une réunion avec le wali pour discuter avec lui d’un ensemble de revendications, parmi lesquelles figure l’installation d’un nouveau président d’APC. Dans la wilaya de Khenchela, dont de nombreuses communes ont été sujettes, dimanche dernier, à de violentes émeutes, les autorités s’attachent à rétablir un climat d’apaisement en appelant au dialogue et à la concertation. A Mahmel, Bouhmama, Tamza et Oued Rechache, on s’attache à remettre les édifices saccagés en état. Les dégats occasionnés par ces journées de violence avoisineraient 6 milliards de centimes. Le wali n’a pas cessé depuis de rencontrer des jeunes et des représentants de mouvements associatifs pour écouter leurs doléances. La plupart des griefs portés à sa connaissance portent sur la mauvaise gestion et le favoritisme pratiqués par les élus locaux dont il est demandé le départ sans conditions.

M. A.

 

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