La gendarmerie de Tizi Ouzou quitte la ville
La gendarmerie de Tizi Ouzou quitte la ville
Par D. Benabi, El Watan, 24 mars 2002
Le mouvement de la gendarmerie de la wilaya de Tizi Ouzou a été officiellement mis en uvre depuis hier. Tout le site situé au centre-ville, au bout de lavenue Abane Ramdane, a changé, selon une source crédible.
Le groupement, division du corps au niveau de la wilaya, a été transféré vers lemplacement de la caserne militaire située au niveau du «Bordj turc», lieu occupé par le secteur militaire depuis lindépendance. Le siège de la compagnie, qui était mitoyen avec la brigade de Tizi Ouzou, sera, quant à lui, transféré vers la commune de Sidi Naâmane, dans la daïra de Draâ Ben Khedda (à louest du chef-lieu de wilaya). Selon des informations crédibles, 14 brigades de gendarmerie sont concernées par ce mouvement de «délocalisation» sur les 37 que compte la wilaya. Le siège actuel (qui hébergeait le groupement, la compagnie et la brigade, tous situés au centre-ville) accueillera des éléments de la police, mais on ignore quelle destination finale sera donnée aux bâtiments. La visite du directeur général de la DGSN, M. Ali Tounsi, jeudi dernier, aurait été entreprise dans ce sens. Selon des informations non confirmées hier, les brigades de gendarmerie non concernées par ce mouvement (et elles sont au nombre de 23) seront renforcées par les éléments qui auront quitté les autres brigades. Il était quasiment impossible davoir le détail de cette opération qui a commencé hier, dès laube, et qui se poursuivra aujourdhui avec le déplacement de dizaines de gendarmes vers dautres brigades dont le commandement a arrêté laffectation. Hier, en fin de journée, des escarmouches avaient eu lieu à lendroit classique où se déroulaient les émeutes depuis avril 2001. Des éléments du groupe dintervention qui assuraient la garde des lieux sont intervenus. Quarante ans après, les bâtiments qui abritaient les gendarmes à Tizi Ouzou auront dautres résidents : la police et la Protection civile.
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Le déplacement de certaines brigades confirmé à Béjaïa
Le déplacement des brigades de gendarmerie implantées à travers certaines circonscriptions de la wilaya de Béjaïa semble être chose acquise même si lexécution de lopération nétait pas encore entamée jusquà hier en fin de journée.
Contacté à ce sujet, le lieutenant colonel B. Sabri, commandant du groupement de wilaya à Béjaïa, a fait savoir que les instructions concernant lévacuation effective des brigades devaient tomber hier soir ou dans la matinée daujourdhui. Dans le même propos, notre interlocuteur a confirmé que les effectifs ont été instruits pour quils se tiennent prêts aux transferts et a démenti les informations faisant état de brigades déjà désertées par les éléments du Darak. Enfin, sagissant des unités concernées par la mesure de déplacement, le premier responsable de la gendarmerie au niveau de la wilaya, a préféré ne pas «anticiper» les événements, en nous invitant à attendre la journée daujourdhui pour en savoir plus. Depuis 48 h, des informations ayant trait au sujet ont fait le tour de la région avec une profusion de contradictions et de non-vérités. Dun peu partout des communes disposant de brigades de gendarmerie parvenaient des échos faisant état de baisses de drapeau dans les casernes du Darak, de démontage de paraboles et de fermeture des bâtiments. Dautres échos sont allés jusquà faire la description de cortèges de gendarmes sur le départ. Selon des sources sûres, les unités concernées par le transfert sont celles implantées à Seddouk, Chemini, Ighram, El Kseur, Ouzellaguen (Hellouane), Barbacha et Ighil Ali. Ces informations tendent à être confirmées par des sources locales qui, à travers certaines localités citées, nous ont décrit des brigades dont les occupants sétaient déjà préparés à partir. Ainsi à Ighram, nous avons appris que lAPC qui, il y a quelques années avait prêté du matériel à la caserne locale la récupéré officiellement hier.
A noter que parmi les sept circonscriptions mentionnées, seules Seddouk, Chemini, El Kseur et Ouzellaguen ont connu des décès de manifestants durant les troubles du printemps noir.
Par M. S.