Les émeutiers écroués remis en liberté

EL TARF / Les émeutiers écroués remis en liberté

Par Slim Sadki, El Watan, 4 août 2001

Les 17 émeutiers de Om Teboul, arrêtés et écroués le 21 juillet, ont été remis en liberté mercredi en début de soirée.

Une décision qui vient d’«en haut», nous déclarent les familles qui, pour l’heure, n’ont pas d’autres explications pour cet élargissement qu’elles n’espéraient pas de sitôt. Les libérés, qui n’en savent pas plus sur la question, encore moins leurs avocats, pensent devoir leur libération à la grève de la faim qu’ils ont entamée durant leur détention. Des 30 arrestations qui avaient suivi les émeutes de Om Teboul du 20 et 21 juillet, 13 inculpés avaient été remis en liberté provisoire, alors que les 17 autres, accusés de destruction de biens, de vol, d’incendies, d’agressions, de voies de fait, d’outrage et de désordre, avaient été placés en détention préventive à la prison d’El Kala. Un mouvement de solidarité avait commencé à prendre forme en leur faveur dès leur incarcération. Les manifestants du comité populaire de Béjaïa ont demandé, le 26 juillet, leur libération inconditionnelle, tandis que le RCD de Annaba a constitué un collectif d’avocats pour assurer leur défense. Un sénateur du RND, un député du FLN et des militants islamistes ont approché plus discrètement les familles des détenus pour leur apporter une aide morale et matérielle. La population de la région, qui refusait de cautionner les actes de destruction et d’agression commis par les émeutiers, guettait cependant la suite des évènements et s’expliquait difficilement, en comparaison avec les émeutes de Kabylie, la singulière fermeté des pouvoirs publics à El Tarf. Singulière aussi dans la mesure où les premières émeutes d’El Tarf, à Chbaïta-Mokhtar (Dréan), où l’on compte aussi des dégâts et des agressions, n’ont pas, elles, été suivies de sanctions. A Aïn El Assel (El Kala), des émeutes ont éclaté le 19 juillet à la veille de celles de Om Teboul. On a procédé aussi à des arrestations de jeunes qui ont été jugés et condamnés. Cinq d’entre eux ont écopé de deux ans de prison ferme et trois autres de trois mois de prison. A Metroha (El Tarf), le 21 juillet, 23 manifestants ont été interpellés. Quatre ont été placés en détention préventive et cinq autres sous contrôle judiciaire. Selon toute vraisemblance, la mesure d’élargissement les concerne aussi. Probablement avant le 8 août, le début du Festival mondial de la jeunesse.

 

 

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