Grève générale et échauffourées
Tizi Ouzou
Grève générale et échauffourées
Quotidien d’Oran, 31 décembre 2002
Le mot dordre de grève générale, pour la libération des délégués détenus et en grève de la faim, lancé par la coordination des «ârchs» des daïras et communes de la wilaya de Tizi Ouzou (CADC) a été largement suivie, hier, dans près de 80% des localités de la Haute Kabylie. En effet, à lexception des villes de Tadmaït, Draâ Ben Khedda, Draâ El-Mizan et Tizi Ghenif, qui nont pas répondu à lappel, le reste des agglomérations de la wilaya ont connu, selon le cas, une paralysie totale ou partielle. Les grands centres urbains, Tizi Ouzou, Azazga, Ouadhias, Azeffoun et Larbaâ Nath Irathen étaient considérés «villes mortes» durant la journée dhier. Des barricades ont été dressées sur des axes routiers importants parmi lesquels la RN 5, à hauteur dIrdjen, la RN 12 à Tizi Bouchent, Taboukirt, Tamezguida et Oued Aïssi. Les routes reliant Draâ El-Mizan à Tizi Ghenif et le carrefour desservant Azeffoun à partir dAghribs ont été bloqués. Dans cette dernière localité, des manifestants ont saccagé le bureau du maire et celui de son adjoint.
Les mêmes scènes se sont produites à Iferhounène où les manifestants se sont introduits dans les locaux municipaux. A Tizi Ouzou, des jeunes protestataires ont tenté dorganiser un sit-in, vers 11h30, devant le «premier rond-point» mais ont été dispersés par les CNS. Des affrontements ont ensuite éclaté au niveau du quartier «des Genêts», à lendroit où la route a été barrée par des pneumatiques enflammés. Mêmes échauffourées, en fin daprès-midi, devant le théâtre communal «Kateb Yacine» et le siège de lAPC. Le face-à-face entre les manifestants et les forces de sécurité a gagné la cité «CNEP» au rythme des échanges de gaz lacrymogènes et de pierres. Toujours à Tizi Ouzou, hier matin, une quarantaine de membres de la fédération des fils de chahid (FFC) de Rabah Ben Chikhoun, ont tenu un sit-in silencieux, durant vingt minutes, devant la maison darrêt. Les fils de chahid, parmi lesquels ne figurait pas le premier responsable de cette organisation, Rabah Ben Chikhoun, réclamaient une libération immédiate dAbrika et de ses compagnons.
Par ailleurs, pour ce qui concerne les quatorze manifestants interpellés, samedi, lors de la tentative de sit-in de la CADC à Tizi Ouzou, on apprend quune dizaine dentre eux ont été relâchés, dimanche en fin de soirée. Les quatre autres ont été présentés, hier, devant le procureur de la République près le tribunal de Tizi Ouzou qui a décidé den mettre trois, sous contrôle judiciaire et de placer le quatrième sous mandat.
M. Maokli