Les «dialoguistes» appellent Bouteflika à appliquer ses décisions

Pour éviter l’aggravation de la situation le 18 avril

Les «dialoguistes» appellent Bouteflika à appliquer ses décisions

Par Nabila K., Le Jeune Indépendant, 23 mars 2002

Craignant que la situation en Kabylie ne s’empire, notamment à partir du 18 avril prochain -date de l’assassinat du jeune Guermah Massinissa-, le mouvement des «dialoguistes» appelle le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, à appliquer les décisions qu’il a prises lors d’un discours prononcé dernièrement à la nation.

Lors d’un point de presse organisé hier à Alger, le porte-parole des «dialoguistes», M. Aïssa Arab, estime qu’il est urgent pour le chef de l’Etat de constitutionnaliser la langue tamazight et de mettre en exécution la plate-forme d’El-Kseur. Dans le cas où la situation venait à se dégénérer, les aârchs «taïwan» ont décidé d’imputer toutes ses conséquences à Bouteflika. Un avertissement qui ne veut aucunement dire pour eux cesser de dialoguer avec les pouvoirs publics.

Bien au contraire, ces derniers persistent à dire que le dialogue est la seule et unique issue pour la Kabylie afin de sortir de sa crise. Saluant les initiatives prises par le Président, M. Arab a déclaré dans ce sens avoir été choqué par la réaction des citoyens par rapport aux déclarations de Bouteflika. Au moment où les «dialoguistes» croyaient avoir gagné le pari et que la Kabylie allait retrouver son calme, «voilà que la conjoncture n’a fait que s’empirer», dira M. Arab. Un état de fait que M. Arab incombe au Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK). Avant de se décider de citer le nom de l’organisation, le conférencier précise que les groupes qui se sont formés dernièrement poussent les jeunes aux dérives. Ne pouvant se déplacer jusqu’au cœur de la Kabylie, par peur d’être lynchés, les «dialoguistes» appellent les citoyens à être raisonnables et à dénoncer tous les agissements que «la région n’a jamais connus auparavant». M. Arab se demande comment ce genre de comportement continue, alors que «les radicalistes eux-mêmes étaient en premier temps pour un discours».

Au sujet des prochaines élections, le conférencier note que toute personne est libre de voter ou non. N. K.