La contestation prend de l’ampleur

La contestation prend de l’ampleur

Le Matin, 23 juillet 2002

La contestation gagne plusieurs régions du pays où les citoyens ont entamé des actions pour protester contre la gestion par les élus des affaires de la cité. Ils dénoncent le clientélisme comme seul critère régissant l’opération d’attribution des logements sociaux.
Hier, c’était au tour de la localité de Ouled Heddadj, près de Réghaïa, dans la wilaya de Boumerdès, de subir la contagion. Des habitants de cette commune ont observé dans la matinée un sit-in devant la mairie et ce, pour manifester leur mécontentement et leur colère envers les élus locaux, suite à l’affichage avant-hier des listes des bénéficiaires des logements sociaux (80), des lots de terrain (92) et des aides à la construction (135). « Ces listes ont été établies sur la base du favoritisme privilégiant les amis et les proches », affirment les manifestants rencontrés par notre correspondant sur place.
A Aokas, dans la wilaya de Béjaïa, la contestation se poursuit pour le troisième jour. La tension reste toujours vive dans cette localité où la foule observe depuis samedi dernier un sit-in permanent devant le siège de l’APC, qui a été fermée au premier jour de la protestation par les manifestants, pour contester la liste provisoire des 85 bénéficiaires de logements sociaux affichée le week-end dernier. Il y a lieu de rappeler qu’un ultimatum a été lancé par la population en direction du président de l’APC, le sommant de procéder à l’annulation pure et simple de cette liste.
Par ailleurs, 8 émeutiers d’El Harrach, près d’Alger, ont été présentés hier devant le juge d’instruction près le tribunal de cette circonscription, qui a ordonné leur mise en liberté provisoire. Ils ont été, rappelons-le, arrêtés pour « attroupement et rébellion » avant-hier lors de la manifestation organisée par les habitants de Mohammadia pour protester contre la liste des bénéficiaires de logements sociaux affichée par le P/APC de cette localité. En outre, les habitants du centre transit de Boumaâti, à El Harrach, ont décidé hier d’un sit-in pour aujourd’hui devant la daïra de cette circonscription. « Trop de promesses sans lendemain », affirment-ils pour expliquer les raisons de cette action.
A Bouira, c’est aujourd’hui que le recours à la force publique entrera en vigueur pour expulser les 40 familles qui avaient squatté en juin 2001 des logements inhabités dans cette ville. Le risque de heurts n’est pas à écarter
A. N. /M. S./ S. Z. et D. M.