Manifestations de citoyens près de Azzaba (Skikda)

MANIFESTATIONS DE CITOYENS PRES DE AZZABA (SKIKDA) /

Douars en colère

Par K. Ouahab, El Watan, 20 octobre 2001

Après Aïn Tabia (massif de Collo) et El Harrouch, les manifestations populaires semblent se propager dans la wilaya de Skikda. Est-ce là un simple phénomène de mode devenu courant, ou alors une forme de revendication d’une population se sentant marginalisée et qui trouve dans cette forme de protestation un moyen de communication ? Jeudi dernier, ce fut au tour des habitants des hameaux avoisinant le lieudit Toumiates.

Selon certains citoyens, c’est aux environs de 7 h qu’une foule assez nombreuse, constituée d’habitants de cette localité, a bloqué — à l’aide de blocs de pierre et de troncs d’arbres — la RN3, reliant Skikda à Constantine. Cette route connue pour son trafic important représente un passage obligé pour tout usager venant de Skikda ou de Annaba. Les manifestants, d’après quelques automobilistes, réclamaient la présence des autorités locales pour leur soumettre une liste de doléances, dont on retiendra la pénurie persistante d’eau potable qui les incommode depuis un certain temps et l’état de dégradation des routes menant au village. Alertés, des élus et des responsables locaux se sont déplacés sur les lieux afin de convaincre les citoyens de lever les barricades avec la ferme promesse d’étudier leurs doléances et d’essayer de leur trouver des solutions rapides, surtout au problème de l’eau. Et ce n’est que vers 10 h que la route fut débloquée. Un scénario presque identique s’est produit au début de ce week-end au village Menzel Bendich, à 3 km de Azzaba. Les habitants du village ont également procédé au blocage de la route communale reliant leur village à Azzaba. Des pneus furent brûlées et les manifestants ont exigé la présence des autorités locales afin de dénoncer l’état lamentable dans lequel se trouve leur village. En plus de la pénurie d’eau potable qui dure depuis plus de trois mois, le village ressemble beaucoup plus à une décharge publique. L’anarchie constatée dans le ramassage des ordures ménagères a fait de ce village une décharge sauvage. Les citoyens dénoncent cet état de fait et s’inquiètent pour leur santé et celle de leurs enfants. Quelques-uns ont carrément accusé des élus d’être responsables de la situation navrante que vit leur village. Devant l’obstination des manifestants, des représentants ont été alors désignés pour s’entretenir avec le président de l’APC. Des garanties leur ont été données. Un camion-citerne pour l’alimentation en eau potable est programmé pour servir les citoyens, en plus de la reconnaissance des élus de l’état d’insalubrité dans lequel se trouve le village. Un programme de ramassage des ordures a été semble-t-il programmé.

 

 

Retour