Communiqué du journal L’Actualité

COMMUNIQUE

du journal L’Actualité

http://www.lactualite-dz.com, 31 décembre 2002

L’Actualité n’est pas paru hier. La résolution a été difficile à prendre, mais en face d’une situation particulièrement grave, alors que la crédibilité du journal est remise en question du fait des inconséquences de notre imprimeur, nous avons décidé de nous mettre en grève de parution, jusqu’à ce que des garanties sérieuses nous soient données pour une parution régulière de notre quotidien.

Une fois de plus, L’Actualité est sanctionné par l’incompétence et l’incurie qui sévissent au niveau de la Société d’impression d’Alger (SIA). Le dernier cas de censure qui a frappé notre journal ainsi que deux autres titres il y a à peine quinze jours, s’est reproduit hier et L’Actualité a du s’absenter des étals.

Les raisons techniques invoquées à chaque fois, telle la fatalité divine, ont eu raison en tout cas du travail de toute une journée des journalistes et techniciens de L’Actualité, faisant de leurs efforts harassants une vaine et inutile entreprise. La censure ignoble qui sévit, née des négligences des responsables de la SIA, mais aussi de ceux de tout le secteur de la communication en charge des moyens d’impression publics, a touché le journal sanctionnant ainsi ses lecteurs et annonceurs

La dernière fois que L’Actualité a été absent au niveau des buralistes, la sonnette d’alarme avait été tirée quant aux conditions dans lesquelles sont imprimés les quotidiens en Algérie et au danger qui plane sur la liberté d’expression dans le pays. On avait également mis au jour les disparités et la politique des « deux poids deux mesures » appliquée par une imprimerie publique qui fait fi même des principes de commercialité et de rentabilité. On avait cru, naïvement peut-être, que la leç on avait été apprise et que les choses allaient rentrer dans l’ordre d’autant plus que le premier responsable de la SIA s’est engagé publiquement à travers un communiqué publié par la toute officielle agence APS que les choses allaient s’améliorer dans les jours qui suivent.

Il semble qu’il y a loin de la coupe aux lèvres, et la crédibilité d’un journal est toujours l’otage des incohérences d’un imprimeur incapable d’assumer ses responsabilités contractuelles.

Pour toutes ces raisons, et pour bien d’autres que seuls les habitués de la SIA connaissent, nous avons décidé de cesser de publier L’Actualité et d’attendre que les responsables de ce pays nous prouvent qu’ils sont capables de faire gérer une banale imprimerie publique qui, de surcroît, a coûté des dizaines de milliards à la collectivité pour qu’on puisse être convaincus qu’ils sont dignes de gérer un pays de plus de trente millions d’habitants. La presse est une affaire beaucoup trop sé rieuse pour qu’on la laisse entre les mains du premier venu, sauf si les desseins sont autres que ceux qu’on veut nous faire croire.

L’Actualité