La cour d’Alger prononce la relaxe

Un an de prison ferme requis contre le directeur d’El Watan

La cour d’Alger prononce la relaxe

Saïda Azzouz, Le Matin, 5 mars 2002

Omar Belhouchet, directeur d’El Watan, n’ira pas en prison. La cour d’Alger a rendu son verdict hier en prononçant la relaxe, alors que le procureur de la République avait requis une peine d’un an de prison ferme pour « outrage à corps constitués » et « diffamation », lors de l’audience du 18 février dernier.

Un verdict qui vient clore une affaire qui aura duré près de sept ans. Au grand soulagement de la défense et de la corporation des journalistes. Et enterrer définitivement un dossier qui date de 1995, qui ira de procès en renvoi pour être exhumé en 2002. L’affaire remonte à avril 1996 quand Omar Belhouchet, poursuivi par le parquet d’Alger sur instruction du ministère de la Justice, est condamné à un an de prison ferme par défaut.

Une sentence prononcée pour un « délit » qui, en fait, n’en est pas un. Il lui est tout simplement reproché ses interventions sur les chaînes de télévision françaises Canal+ et TF1 au cours desquelles il s’était interrogé sur les auteurs de l’assassinat de journalistes. En 1997, après opposition au jugement, le tribunal correctionnel de la cour d’Alger confirme la condamnation. Il y sera fait appel, et le procès ira de renvoi en renvoi avant d’être mis dans un tiroir. Le 18 février dernier, la cour d’Alger débat une fois encore sur ce dossier.

Omar Belhouchet, en l’absence de la partie plaignante, donc diffamée, est appelé à la barre. Il y précise qu’il n’a à aucun moment accusé une institution ou un quelconque service de sécurité. Le procureur requiert un an de prison ferme et le jugement est mis en délibéré jusqu’au 4 mars. Hier, à la cour d’Alger, Me Bourayou n’a pas caché sa satisfaction quant à la relaxe. Pour lui, ce procès, qui est celui de la presse indépendante, a été dès le départ entaché d’irrégularités et l’issue, autre que celle qu’il vient de connaître, aurait été très grave pour la justice et aurait constitué une autre atteinte à la liberté d’expression.