Une marche nationale de protestation est prévue pour le 26 de ce mois à Alger
S’insurgeant contre « la désignation du président
au lieu de son élection »
Les « Six » poursuivent leur combat
Une marche nationale de protestation est prévue
pour le 26 de ce mois à Alger
La tribune/Lundi 19 Avril 1999 Par Nabil Abbas
Réunis hier au siège du FFS, les représentants des six ex-candidats aux présidentielles controversées de jeudi dernier ont passé en revue les actions de protestation qu’ils ont programmées. Ainsi, ils ont saisi cette occasion pour mettre au point les préparatifs de la marche nationale contre les résultats officiels du scrutin du 15 avril. Cette marche est prévue pour le 26 de ce mois à Alger. Elle démarrera, à midi, de la place du 1er Mai vers la place des Martyrs. Les « Six » ont déjà formulé la demande de l’autorisation de marcher auprès des pouvoirs publics. On ne sait pas si ces derniers vont donner leur aval à cette initiative politique. Dans tous les cas de figure, les « Six » tiennent à entreprendre cette marche de protestation. Ce week-end, des meetings politiques pourraient également être organisés dans les grandes villes du pays par les animateurs du groupe des « Six ». La faisabilité pratique de ces actions de contestation peut poser problème si les autorités n’accordent pas les autorisations nécessaires. Toujours dans la même optique, le groupe des « Six » a déjà appelé les Algériens à arrêter toute activité et à fermer toutes les boutiques à travers le territoire national de 11 heures à midi, le jour de « passation de succession au candidat désigné ». Le groupe des « Six » a exprimé par cette option politique son refus de « la désignation du président au lieu de son élection ». Pour rappel, le groupe des « Six », qui ne reconnaît pas les résultats officiels du scrutin de jeudi passé, avait initié une marche de protestation à Alger vendredi dernier. Sous une pluie battante, cette marche avait été réprimée après que toutes les rues et les ruelles menant à la place du 1er Mai, point de départ de cette action de protestation, eurent été bouclées par un impressionnant dispositif policier. Durant la même journée, des marcheurs avaient été interpellés avant d’être relâchés. A Bouira, une marche similaire a été matraquée. En revanche, à Tizi Ouzou et à Béjaïa, des marches populaires pacifiques ayant regroupé des milliers de personnes ont été organisées pour protester contre la « désignation » du Président. Samedi, un cortège de voitures exprimant les revendications des « Six » a sillonné les différentes rues d’Alger. Les supporters du « candidat désigné » avaient auparavant fait la même chose. Inscrivant leur action dans la durée, les « Six » ambitionnent de « faire du chemin ensemble » et savent que leur bras de fer avec ceux qui ont « désigné le Président » ne fait que commencer. Au moment où les grandes puissances du monde expriment leur déception devant « le grand ratage » de jeudi passé et « le retour en arrière dans la construction démocratique », ce bras de fer ne manquera pas de mettre dans l’embarras les véritables décideurs de ce pays. Au lieu de mettre l’Algérie dans une ère de paix et de démocratie, le scrutin de jeudi, entaché de fraude massive, fait courir d’énormes risques de dérapage et maintient le pays dans un statu quo paralysant.
N. A.