La manifestation de l’opposition empêchée par les autorités
La manifestation de l’opposition empêchée par les autorités
16 avril 1999 (AFP)
La manifestation à laquelle a appelé le Front des forces socialistes (FFS) pour protester contre la fraude organisée par les autorités lors de l’élection présidentielle de jeudi, a été empêchée par un imposant dispositif de sécurité déployé dès le milieu de la matinée sur la place du 1er mai, d’où elle devait s’ébranler.
Une dizaine de fourgonnettes et de camions autopompes stationnaient sur cette place, tandis que des policiers casqués munis de boucliers et de matraques barraient tous les accès. Tout au long du parcours, 3 km environ, que devait emprunter cette « marche pacifique » jusqu’à la place des Martyrs au pied de la Casbah, se tenaient aux carrefours des policiers casqués et de nombreux policiers en civils, le revolver bien apparent à la ceinture.
Les autorités du gouvernorat d’Alger avaient indiqué jeudi soir que cette manifestation n’était pas autorisée car n’ayant pas été annoncée huit jours à l’avance comme le stipule la loi.
Seule, une cinquantaine de manifestants, regroupés derrière les grilles d’un hôpital au centre d’Alger, ont scandé des slogans hostiles aux autorités avant de se disperser, poursuivis par des policiers anti-émeutes, a constaté un journaliste de l’AFP. « A bas la dictature », scandaient-ils, avant d’être interpellés pour plusieurs d’entre-eux. Ce bref incident est le seul signe apparent de la manifestation à laquelle avait appelé le FFS.
Charge policière contre des manifestants à Alger
La police a chargé, vendredi peu avant 15H00 plusieurs centaines de personnes, qui manifestaient contre l’élection à la présidence de la République algérienne de M. Abdelaziz Bouteflika, a constaté l’AFP.
Ces manifestants, jeunes en majorité, et membres du Front des Forces Socialistes (FFS), s’étaient rassemblés dans des rues proches de la Place du 1er-Mai à Alger pour une marche, interdite par les autorités, et qui devait commencer à 14H30.
Les policiers, casqués et munis de matraques, ont dispersé sans ménagement ces manifestants. Ils ont procédé à plusieurs dizaines d’interpellations de ces jeunes, qui ont été conduits, sans ménagement, au commissariat de police local.
Outre des manifestants, qui se trouvaient dans les petites rues entourant l’hôpital Mustapha qui jouxte la Place du 1er-Mai, une cinquantaine de personnes ont brièvement manifesté, derrière les grilles de l’hôpital, en scandant en français « Non à la dictature » ou en arabe « Algérie libre et démocratique ».
A 15H00, la manifestation semblait terminée alors qu’un important dispositif de police demeurait sur les lieux.