M. Hamrouche demande au président Zeroual d’annuler le scrutin
M. Hamrouche demande au président Zéroual d’annuler le scrutin 16.4.99 M. Mouloud Hamrouche, un des six candidats qui s’est retiré de l’élection présidentielle algérienne, a demandé jeudi au président Liamine Zéroual d’annuler ce scrutin en raison du faible taux de participation. L’ancien chef de gouvernement a estimé que « le taux de participation n’a pas atteint les 20% ». Deux heures avant la fermeture des bureaux de vote le taux officiel était de 50,84% de votants. « Il appartient au président de la République de tirer les conclusions, d’annuler les résultats et de fixer de nouvelles échéances », a affirmé M. Hamrouche. Pour lui, « le peuple sait qu’il n’a pas voté et cela pose un problème de crédibilité ». Par ailleurs, Monsieur Hamrouche a estimé qu’ Abdelaziz Bouteflika « devrait se retirer » car les taux officiels de participation sont « erronés », dans un entretien au Figaro de vendredi. « Il n’y a pas d’élection. Il est clair qu’il devrait se retirer. A titre personnel, je ne reconnais pas sa légitimité », a affirmé M. Hamrouche qui, avec les cinq autres candidats, avait décidé, mercredi, de ne plus concourir pour protester contre des fraudes au bénéfice de M. Bouteflika. « Selon mes informations, le taux de participation a été extrêmement faible dans les grandes villes, y compris sur les hauts plateaux », a précisé M. Hamrouche au quotidien français. « Les taux donnés officiellement sont à mon avis erronés. La participation est significative dans le sens où elle n’exprime rien », a-t-il ajouté. Ancien Premier ministre algérien de 1989 à 1991, M. Hamrouche a suggéré que le pouvoir ait pu paniquer à l’examen d’un sondage très défavorable à M. Bouteflika, présenté comme son candidat favori. « Les autorités ont effectué un sondage confidentiel, le 11 avril, à la veille de la clôture de la campagne électorale. Selon ces résultats, Abdelaziz Bouteflika n’aurait pas été présent au second tour. Il était dépassé par moi-même et par Ahmed Taleb Ibrahimi », a affirmé M. Hamrouche. M. Hamrouche a jugé que le retrait collectif des concurrents de M. Bouteflika marquait « un renforcement du mouvement démocratique ». « Il s’agit d’un acte majeur dans la vie publique de notre pays. La démocratie est en marche », a-t-il dit. |