jeudi 15 avril 1999, 12h33

jeudi 15 avril 1999, 12h33

Les Algériens votent dans le calme, mais se pressent peu aux urnes

ALGER, 15 avr (AFP) – Les Algériens ont commencé à voter jeudi matin dans le calme pour élire leur président qui sera M. Abdelaziz Bouteflika, désormais seul en lice, mais se pressaient peu dans les bureaux de vote.

Aux premières heures de la consultation, qui s’achève jeudi soir, aucun enthousiasme particulier n’était perceptible dans la population notamment dans la capitale Alger contrairement à l’élection présidentielle de 1995, ont pu constater des journalistes de l’AFP.

Malgré le retrait mercredi des six candidats adversaires de M. Bouteflika, leurs bulletins ont été distribués dans les bureaux de vote de l’ensemble du territoire, créant une ambiance étonnante.

Dans les quartiers populaires de la banlieue est d’Alger des électeurs votaient pour tous les candidats, a constaté l’AFP.

Dans certains bureaux, les présidents ont même demandé aux représentants des candidats qui se sont retirés qu’ils surveillent le bon déroulement des opérations de vote.

Toutefois, peu d’Algérois se sont rendus jeudi matin dans les bureaux pour accomplir leur devoir électoral et la capitale connaissait une ambiance de jour férié.

Les rares électeurs votaient sous la surveillance des policiers et des gendarmes placés à l’entrée des bureaux.

Dans le reste du pays, la radio et l’Agence algérienne de presse (APS), ont indiqué que les opération de vote se déroulaient normalement et que les bureaux avaient été ouverts comme prévu à 08H00 (07H00 GMT). Ces deux organes de presse n’ont signalé aucun incident, indiquant simplement que la participation était normale.

Traditionnellement le taux de participation est plus élevé dans le reste du pays qu’à Alger.

La télévision nationale a montré des images où l’on pouvait voir des files d’électeurs attendant de voter notamment dans la région d’Aïn Defla (200 à l’ouest) d’Alger, dans le sud et à Rélizane (ouest).

Après le retrait des six candidats, le taux de participation est devenu le seul enjeu véritable de ce scrutin.

En général, les taux d’abstention en Algérie sont de l’ordre de 40%. En novembre 1995, quand le président Zéroual avait été élu, la participation était montée à plus de 75% soit une abstention de moins de 25%.

Mercredi soir, le président Zéroual avait appelé les Algériens à « voter massivement » dans un message radio télévisé à la nation.

M. Bouteflika a affirmé jeudi la radio française France Info qu’il n’assumerait la présidence qu’en cas de « participation franche et massive du peuple algérien » et que dans le cas où il se sentirait « cautionné par une majorité réelle, franche et transparente du peuple algérien ».

Certains de ses sympathisants se montraient d’ailleurs inquiets de la faiblesse de la participation électorale jeudi matin dans les bureaux d’Alger.

« Si M. Bouteflika n’a pas de majorité forte il lui sera difficle de gouverner », affirmé un fonctionnaire partisan de l’ancien ministre des Affaires étrangères du président Houari Boumédiène.

mjp-ao/rmb